Chaque année, le 5 mai est une date marquée d’une pierre blanche pour les équipes d’hygiène hospitalière. Elles sont en effet nombreuses à se mobiliser dans le cadre de la Journée mondiale de l’hygiène des mains, imaginant tout un panel d’actions dédiées à cet enjeu primordial pour la prévention du risque infectieux. Stands, animations, formations, jeux sérieux… « Cette journée mondiale représente une occasion unique pour proposer des initiatives originales, destinées à mobiliser davantage les professionnels du soin autour de l’hygiène des mains », constate le Dr Céline Hernandez, praticien hygiéniste aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS). En 2023, l’équipe d’hygiène hospitalière de l’institution alsacienne avait d’ailleurs opté pour un projet original : un escape game en ligne, pensé pour les professionnels de l’établissement et ceux de l’Institut de cancérologie Strasbourg Europe (ICANS).
Dénommé « Le fantôme de l’hygiéniste », celui-ci s’inspire des codes du jeu d’horreur en appelant à libérer le fantôme du Docteur L., « maudit par ses collègues pour son intransigeance sur l'hygiène des mains ». Pour relever le défi, les joueurs doivent « retrouver ses précieux souvenirs perdus » en naviguant entre cinq tableaux, des énigmes et surtout des questions relatives aux bonnes pratiques d’hygiène des mains. Les réponses erronées ne sont toutefois pas éliminatoires : une fiche explicative permet de comprendre son erreur et de la corriger immédiatement. « Notre objectif n’était pas de piéger les joueurs, mais bien de proposer une activité de sensibilisation accessible à tous, y compris au personnel non soignant », explique le Dr Céline Hernandez. Proposé aux salariés des HUS et de l’ICANS au cours du printemps 2023, le jeu était aisément disponible en ligne, via des liens ou des QR codes affichés dans les établissements.
Dénommé « Le fantôme de l’hygiéniste », celui-ci s’inspire des codes du jeu d’horreur en appelant à libérer le fantôme du Docteur L., « maudit par ses collègues pour son intransigeance sur l'hygiène des mains ». Pour relever le défi, les joueurs doivent « retrouver ses précieux souvenirs perdus » en naviguant entre cinq tableaux, des énigmes et surtout des questions relatives aux bonnes pratiques d’hygiène des mains. Les réponses erronées ne sont toutefois pas éliminatoires : une fiche explicative permet de comprendre son erreur et de la corriger immédiatement. « Notre objectif n’était pas de piéger les joueurs, mais bien de proposer une activité de sensibilisation accessible à tous, y compris au personnel non soignant », explique le Dr Céline Hernandez. Proposé aux salariés des HUS et de l’ICANS au cours du printemps 2023, le jeu était aisément disponible en ligne, via des liens ou des QR codes affichés dans les établissements.
Plus d’un millier de participants
« Quelque temps auparavant, la direction qualité de notre établissement avait déjà proposé un jeu en ligne, que nous avions beaucoup apprécié. Nous nous sommes donc rapprochés de son équipe pour découvrir la méthodologie suivie, et nous renseigner sur l’outil utilisé pour la création de ce jeu », se souvient l’hygiéniste. Optant pour la même plateforme de création en ligne, qui propose plusieurs thèmes gratuits, l’équipe d’hygiène hospitalière imagine à son tour un jeu original, incluant plusieurs références qui sont autant de clins d’œil aux HUS. Ainsi, le nom du « Dr L. » rappelle les initiales du Dr Thierry Lavigne, le chef du service d'hygiène hospitalière de l’établissement, tandis qu’une photo de la patrouille de France survolant l’hôpital pendant la crise sanitaire permet de se remémorer cette période historique, où le risque infectieux était particulièrement prégnant.
Pour créer les questions imposées aux participants – élément central du jeu –, l’équipe de prévention du risque infectieux s’est directement inspirée de celles disponibles sur le site du RéPIA (Réseau de prévention des infections et de l’antibiorésistance). « Le jeu étant destiné à tous les profils de l’hôpital, nous avons souhaité nous tourner vers un canevas très classique, qui rappelle les points essentiels de l’hygiène des mains. L’originalité réside plutôt dans le format inhabituel de l’escape game », explique le Dr Céline Hernandez.
Et le succès est rapidement au rendez-vous. Plus de 1 000 participations sont enregistrées au printemps 2023. Il faut dire que les concepteurs ont été attentifs à proposer des sessions d’une durée assez courte – dix minutes environ – pour, là aussi, « faciliter la participation de tous ». Au terme de la campagne, un tirage au sort a été organisé pour sélectionner le grand vainqueur parmi tous ceux ayant terminé le jeu avec, à la clé, un petit-déjeuner livré dans le service où il exerce. C’est finalement l’équipe des urgences pédiatriques de nuit qui en a bénéficié.
Pour créer les questions imposées aux participants – élément central du jeu –, l’équipe de prévention du risque infectieux s’est directement inspirée de celles disponibles sur le site du RéPIA (Réseau de prévention des infections et de l’antibiorésistance). « Le jeu étant destiné à tous les profils de l’hôpital, nous avons souhaité nous tourner vers un canevas très classique, qui rappelle les points essentiels de l’hygiène des mains. L’originalité réside plutôt dans le format inhabituel de l’escape game », explique le Dr Céline Hernandez.
Et le succès est rapidement au rendez-vous. Plus de 1 000 participations sont enregistrées au printemps 2023. Il faut dire que les concepteurs ont été attentifs à proposer des sessions d’une durée assez courte – dix minutes environ – pour, là aussi, « faciliter la participation de tous ». Au terme de la campagne, un tirage au sort a été organisé pour sélectionner le grand vainqueur parmi tous ceux ayant terminé le jeu avec, à la clé, un petit-déjeuner livré dans le service où il exerce. C’est finalement l’équipe des urgences pédiatriques de nuit qui en a bénéficié.
Un projet retenu par l’OMS
Mais la récompense principale est certainement revenue à l’équipe d’hygiène hospitalière elle-même : en 2024, le projet est sélectionné par l’Organisation mondiale de la santé, permettant à l’EOH de témoigner dans au moins deux webinaires abordant l’hygiène des mains et la formation ou la sensibilisation des soignants sur le sujet. « Nous étions tombés sur un appel à témoignages de l’OMS et avions candidaté » sans trop y croire, raconte le Dr Céline Hernandez, en estimant que le fait qu’il s’agisse « d’une action facile à mettre en place et ne nécessitant pas de moyens ou de compétences spécifiques en informatique » a probablement pesé dans le choix de l’OMS.
Un premier webinaire, organisé le lundi 6 mai 2024 par l’Organisation mondiale de la santé, a ainsi permis à l’équipe alsacienne d’intervenir auprès de deux autres équipes d’hygiène hospitalière, l’une colombienne et l’autre scandinave. Plusieurs milliers de personnes à travers le monde, ont donc pu découvrir l’escape game des HUS. Une deuxième présentation a eu lieu le 21 novembre dernier, dans le cadre d’un webinaire plus particulièrement consacré à l’antibiorésistance bactérienne.
Un premier webinaire, organisé le lundi 6 mai 2024 par l’Organisation mondiale de la santé, a ainsi permis à l’équipe alsacienne d’intervenir auprès de deux autres équipes d’hygiène hospitalière, l’une colombienne et l’autre scandinave. Plusieurs milliers de personnes à travers le monde, ont donc pu découvrir l’escape game des HUS. Une deuxième présentation a eu lieu le 21 novembre dernier, dans le cadre d’un webinaire plus particulièrement consacré à l’antibiorésistance bactérienne.
L’hygiène des mains, un élément de prévention central
« L’hygiène des mains est un enjeu transversal, que l’on retrouve dans toutes les thématiques en lien avec la prévention du risque infectieux », souligne l’hygiéniste en rappelant que « lors de toutes nos visites dans les services de soins, nous évaluons systématiquement la bonne observance des pratiques d’hygiène des mains, et sommes notamment attentifs au positionnement des solutions hydroalcooliques, à la gestuelle des équipes, aux connaissances de chacun… ». Allant toujours plus loin dans sa volonté de muscler l’hygiène des mains, l’équipe d’hygiène hospitalière travaille d’ailleurs aujourd’hui sur la production et la structuration des données de consommation de solution hydroalcoolique par service.
Ce chantier, complexe, nécessite plusieurs ajustements organisationnels, afin que chaque commande soit par exemple correctement fléchée sur le service concerné. Mais les attentes sont grandes. Ainsi, l’accès à ces données « permettra à chaque service de connaître son positionnement au regard de son activité, estime le Dr Céline Hernandez. Même si l’accès à cette information n’est pas évident à mettre en place, la prévention du risque infectieux dans les établissements de santé y gagnera largement ».
> Article paru dans Hospitalia #67, édition de décembre 2024, à lire ici
Ce chantier, complexe, nécessite plusieurs ajustements organisationnels, afin que chaque commande soit par exemple correctement fléchée sur le service concerné. Mais les attentes sont grandes. Ainsi, l’accès à ces données « permettra à chaque service de connaître son positionnement au regard de son activité, estime le Dr Céline Hernandez. Même si l’accès à cette information n’est pas évident à mettre en place, la prévention du risque infectieux dans les établissements de santé y gagnera largement ».
> Article paru dans Hospitalia #67, édition de décembre 2024, à lire ici