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Biologie

Impacts des solutions de diagnostic rapide dans la lutte contre le sepsis


Rédigé par Anaïs Guilbaud le Lundi 7 Octobre 2024 à 18:08 | Lu 727 fois


Les équipes du CHU de Nîmes profitaient du congrès Réanimation 2024, organisé en juin dernier par la Société de réanimation de langue française (SRLF), pour présenter les résultats d’une étude menée en partenariat avec bioMérieux sur l’usage des techniques d’antibiogrammes rapides couplées à la PCR multiplex, pour les patients admis en réanimation et présentant une bactériémie à Bacilles à Gram Négatif (BGN).



Impacts des solutions de diagnostic rapide dans la lutte contre le sepsis
Reconnu depuis 2017 comme une priorité de santé publique par l’OMS, le sepsis touche chaque année près de 50 millions de personnes dans le monde, avec une forte prévalence dans les pays pauvres et émergents. Et malgré une baisse de la mortalité sur ces dix dernières années, la maladie demeure également l’une des principales causes de décès dans les pays riches, avec près de 57 000 morts recensés en France et un coût moyen s’élevant à environ 16 000 € par hospitalisation (Source : site du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarité). « La mortalité du sepsis est aujourd’hui arrivée à un plateau se situant, selon les études, autour de 25 à 30 % des cas », soulignait ainsi le Pr Claire Roger, responsable de l’unité de réanimation chirurgicale du CHU de Nîmes, en marge du congrès Réanimation 2024. Un constat permettant de faire émerger les enjeux d’une détection plus précoce de la maladie, mais également de l’administration plus rapide d'une antibiothérapie efficace sur les bactéries identifiées. 

Désescalade thérapeutique

Déjà équipées d’outils de pointe en matière de diagnostic microbiologique, à l’instar de l’incubateur BACT/ALERT®VIRTUO, les équipes du CHU de Nîmes se sont donc intéressées à la mise en place de solutions de diagnostic rapide au travers de l’étude BacteREVEAL, une étude de type avant/après visant à évaluer les apports du panel BIOFIRE® BCID2, mais surtout de l’antibiogramme VITEK® REVEALTM sur l’optimisation de l’antibiothérapie des bactériémies à BGN chez les patients de réanimation.

« Dans un grand nombre de cas, nous avons pu observer un rendu de résultats beaucoup plus précoce par rapport à l’antibiogramme classique », constate aujourd’hui le Dr Alix Pantel, microbiologiste au sein du laboratoire de l’établissement. « Les techniques d’antibiogramme rapide couplées à la PCR multiplex nous ont permis d’augmenter la proportion de patients disposant d’une antibiothérapie optimisée à 24h de positivité de l’hémoculture, soit un gain de temps de 10 à 11h », poursuit quant à elle le Pr Roger.

De quoi espérer également, à l’usage, de probables impacts médico-économiques, grâce notamment à une réduction des durées de séjour et à l’épargne antibiotique potentiellement attendue, actuellement « limitée par le fait que les cliniciens ne basent pas encore leurs décisions d’antibiothérapie sur les résultats de la technique, précise la responsable de l’unité de réanimation chirurgicale. Pour encourager une approche de désescalade thérapeutique, nous pourrions donc imaginer, en parallèle, la mise en œuvre d’algorithmes d’aide à la décision ».

Dialogue clinico-biologique

Pour une véritable efficience de ces techniques, les deux praticiens soulignent en outre la nécessité d’engager une réflexion globale et un solide dialogue clinico-biologique. « L’innovation peut apporter un réel gain, mais il faut la penser dans une démarche globale de prise en charge du sepsis avec une attention particulière portée sur le côté pré-analytique, pour éviter, par exemple de perdre inutilement du temps avec des hémocultures qui attendraient dans les services. De même, l’enjeu pour le laboratoire est de pouvoir intégrer ces techniques supplémentaires dans un workflow véritablement efficace et donc complètement intégré à notre routine », témoigne ainsi le Dr Pantel. « Ce dialogue entre clinicien et microbiologiste est fondamental, puisqu’il nous permet à la fois de rationaliser les demandes d’examens que l’on va faire, mais aussi de pouvoir échanger sur les différents éléments de l’antibiothérapie, à savoir le spectre d’activités, la diffusion des antibiotiques et de prendre des décisions conjointes dans l’intérêt du patient », conclut de son côté, la clinicienne.

> Plus d'informations sur le site de BioMérieux

> Article paru dans Hospitalia #66, édition de septembre 2024, à lire ici 






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