Organisée chaque automne, la semaine de la sécurité des patients mobilise les équipes d’hygiène hospitalière un peu partout en France. Supports d’information, sessions de formation express, actions de communication à destination des usages, les services multiplient les approches pour sensibiliser les soignants, les patients et leurs proches à la prévention du risque infectieux. À Vienne, au confluent du Rhône et de la Gère, l’équipe opérationnelle d’hygiène (EOH) du Centre Hospitalier Lussien Hussel a opté, en 2021, pour le format de l’escape game.
« Dès 2018, nous avions comme idée d’adapter le principe de l’escape game à une formation en hygiène », raconte la Dr Véronique Fidji, responsable de l’EOH. Mais l’équipe a souhaité prendre le temps de se renseigner sur les initiatives existantes et de se fixer un objectif clair… avant de devoir faire face à la crise sanitaire. Le pas a finalement été passé en 2021, avec l’organisation en novembre de l’escape game « À la recherche de la pierre angulaire ». « Dans le jeu, trouver la pierre angulaire est synonyme de victoire. Mais c’est aussi un clin d’œil aux précautions standard, véritables pierres angulaires de l’hygiène hospitalière », sourit l’hygiéniste.
« Dès 2018, nous avions comme idée d’adapter le principe de l’escape game à une formation en hygiène », raconte la Dr Véronique Fidji, responsable de l’EOH. Mais l’équipe a souhaité prendre le temps de se renseigner sur les initiatives existantes et de se fixer un objectif clair… avant de devoir faire face à la crise sanitaire. Le pas a finalement été passé en 2021, avec l’organisation en novembre de l’escape game « À la recherche de la pierre angulaire ». « Dans le jeu, trouver la pierre angulaire est synonyme de victoire. Mais c’est aussi un clin d’œil aux précautions standard, véritables pierres angulaires de l’hygiène hospitalière », sourit l’hygiéniste.
Sensibilisation à un bon usage des gants et à l’hygiène des mains
Malgré son aspect ludique, ce jeu sérieux n’en demeure pas moins une formation destinée à sensibiliser les équipes soignantes à ces fameuses précautions standard, et notamment au bon usage des équipements de protection individuelle (EPI), à l’hygiène des mains et à la gestion documentaire. « Après plusieurs mois de crise sanitaire, alors que les professionnels étaient largement focalisés sur les EPI et les précautions complémentaires, il nous paraissait nécessaire de revenir aux fondements de l‘hygiène hospitalière, notamment en ce qui concerne la bonne utilisation de ces EPI », se souvient la Dr Véronique Fidji. Un volet a par exemple été pensé autour du port des gants, des équipements « que l’on pense protecteurs, mais qui peuvent se révéler délétères » si mal utilisés, précise la responsable. « Le port et l’usage des gants font l’objet d’indications précises lorsque l’on se place dans une démarche de protection et de prévention du risque infectieux », abonde Agnès Ferrand, infirmière hygiéniste au sein de l’EOH.
Une fois les objectifs de la formation bien ciblés, les membres de l’équipe d’hygiène ont pu imaginer, ensemble, un scénario complet. Et c’est ainsi que « Lucie Faire », la patiente de la chambre 20, atteinte de légionellose et souffrant de troubles du comportement, a vu le jour, et avec elle la mission des participants à l’escape game : trouver la pierre angulaire de la prévention des infections associées aux soins. « Nous nous sommes inspirés d’un document édité par le CPias Occitanie, mais nous avons construit la majeure partie du jeu grâce à l’observation des équipes de soin. Les énigmes ont été imaginées en fonction des enjeux identifiés sur le terrain, comme justement ceux relatifs à l'utilisation des gants et à l'hygiène des mains », détaille Véronique Fidji. Professionnels médicaux, internes, équipes paramédicales, étudiants infirmiers… Pas moins de 46 participants, tous profils confondus, ont tenté l’expérience par équipes pluridisciplinaires composées de trois à six personnes.
Une fois les objectifs de la formation bien ciblés, les membres de l’équipe d’hygiène ont pu imaginer, ensemble, un scénario complet. Et c’est ainsi que « Lucie Faire », la patiente de la chambre 20, atteinte de légionellose et souffrant de troubles du comportement, a vu le jour, et avec elle la mission des participants à l’escape game : trouver la pierre angulaire de la prévention des infections associées aux soins. « Nous nous sommes inspirés d’un document édité par le CPias Occitanie, mais nous avons construit la majeure partie du jeu grâce à l’observation des équipes de soin. Les énigmes ont été imaginées en fonction des enjeux identifiés sur le terrain, comme justement ceux relatifs à l'utilisation des gants et à l'hygiène des mains », détaille Véronique Fidji. Professionnels médicaux, internes, équipes paramédicales, étudiants infirmiers… Pas moins de 46 participants, tous profils confondus, ont tenté l’expérience par équipes pluridisciplinaires composées de trois à six personnes.
Une formation pluriprofessionnelle
« En se focalisant sur les précautions standard, la formation par escape game était destinée à tous et accessible par tous », souligne Agnès Ferrand en précisant qu’une secrétaire médicale avait intégré l’équipe de joueurs. « Parmi les différents objectifs recherchés, la cohésion de groupe et la promotion du travail en équipe étaient des points tout aussi importants que les pratiques à acquérir. Et puisque chacun apportait ses propres connaissances et ses compétences, nous avions naturellement cherché à multiplier les profils », précise l’hygiéniste. Toutes ces actions ont fortement mobilisé l’EOH. Mais ses membres ont pu compter sur l’accompagnement offert par différentes directions fonctionnelles, en particulier la direction des soins, la direction de la qualité et la direction des systèmes d’information.
Cette dernière est notamment intervenue dans la mise en place de caméras entre la pièce du jeu et la zone de supervision. « Ce système était nécessaire pour aider les participants en difficulté ou freiner ceux qui étaient un peu trop rapides, et respecter ainsi l’impératif de temps », explique la Dr Véronique Fidji. Car justement, le respect du délai imparti est un enjeu essentiel du principe même de l’escape game. La formation a à ce titre été pensée pour durer une heure « tout compris », avec notamment 5 minutes de briefing, 20 minutes de jeu et 15 minutes de débriefing. Ce triptyque incontournable était « essentiel pour susciter l’intérêt et optimiser l’apprentissage », indiquent les deux hygiénistes.
Cette dernière est notamment intervenue dans la mise en place de caméras entre la pièce du jeu et la zone de supervision. « Ce système était nécessaire pour aider les participants en difficulté ou freiner ceux qui étaient un peu trop rapides, et respecter ainsi l’impératif de temps », explique la Dr Véronique Fidji. Car justement, le respect du délai imparti est un enjeu essentiel du principe même de l’escape game. La formation a à ce titre été pensée pour durer une heure « tout compris », avec notamment 5 minutes de briefing, 20 minutes de jeu et 15 minutes de débriefing. Ce triptyque incontournable était « essentiel pour susciter l’intérêt et optimiser l’apprentissage », indiquent les deux hygiénistes.
Le débriefing, un moment d’échange important
« Lors du débriefing, nous pouvions aborder tous les points mis en énigme dans le jeu, hygiène des mains, port des gants, information du patient et gestion documentaire », poursuit la Dr Véronique Fidji. Ces moments d’échanges ont aussi été l’occasion, pour les organisateurs, d’interroger les participants quant à l’intérêt porté au jeu et aux messages véhiculés. « 100 % des participants se sont déclarés satisfaits ou très satisfaits concernant l’acquisition ou la remobilisation des connaissances sur la prévention des infections associées aux soins, l’organisation, l’animation et même la pertinence de l’atelier », résume fièrement Agnès Ferrand.
Incontestable expérience positive pour les participants comme pour les organisateurs, le format de l’escape game devrait être reconduit pour la semaine de la sécurité des patients 2022. « Nous souhaiterions aborder d’autres sujets et notamment les thématiques de l’identitovigilance et de la prise en charge médicamenteuse », indique la Dr Véronique Fidji, qui note toutefois que « le nombre de thématiques abordées devra être limité pour être retenu ». « Correctement structuré, l’escape game permet de renouveler l’approche pédagogique pour susciter l’intérêt et optimiser l’apprentissage », conclut-elle en insistant sur la nécessité de « bien cibler ses objectifs pour faire passer les bons messages ».
Article publié dans l'édition de septembre 2022 d'Hospitalia à lire ici.
Incontestable expérience positive pour les participants comme pour les organisateurs, le format de l’escape game devrait être reconduit pour la semaine de la sécurité des patients 2022. « Nous souhaiterions aborder d’autres sujets et notamment les thématiques de l’identitovigilance et de la prise en charge médicamenteuse », indique la Dr Véronique Fidji, qui note toutefois que « le nombre de thématiques abordées devra être limité pour être retenu ». « Correctement structuré, l’escape game permet de renouveler l’approche pédagogique pour susciter l’intérêt et optimiser l’apprentissage », conclut-elle en insistant sur la nécessité de « bien cibler ses objectifs pour faire passer les bons messages ».
Article publié dans l'édition de septembre 2022 d'Hospitalia à lire ici.