Avec plus de 3 700 patients suivis chaque jour, le CHU de Bordeaux traite quotidiennement plusieurs milliers d’échantillons biologiques. Pas moins de 10 500 tubes par jour sont ainsi pris en charge par son Pôle de biologie et pathologie, véritable centre névralgique dont les activités sont réparties entre trois sites : le groupe hospitalier Sud et le groupe hospitalier Saint-André, qui possèdent chacun un laboratoire d’urgences, et le groupe hospitalier Pellegrin qui regroupe pour sa part un laboratoire d’urgences intégré, des laboratoires spécialisés et surtout le PABiM, Plateau automatisé de biologie médicale. « Les laboratoires d’urgences permettent de traiter localement les échantillons prioritaires ; le PABiM, lui, est la structure de référence pour la réalisation de nombreux examens biologiques de routine », précise le Dr Stéphane Picard, médecin biologiste et coordonnateur médical du PABiM et des laboratoires d’urgences.
Ouvert en mars 2018, le PABiM se distingue par sa taille et sa multidisciplinarité : composé de multiples analyseurs et robots interconnectés, déployés sur une surface de plus de 900 m2, il s’était alors imposé comme la plus longue chaîne automatisée de France. Aujourd’hui encore, ce plateau reste parmi les plus importants à l’échelle nationale, traitant chaque jour 8 000 des 10 500 tubes réceptionnés par le Pôle de biologie et pathologie du CHU de Bordeaux. « Cette capacité à adresser de tels volumes, en réalisant de nombreux examens sur un même tube, avait d’ailleurs présidé à la création du PABiM », se souvient le Dr Stéphane Picard en précisant que sur ces 8 000 échantillons, « la majorité bénéficie de plusieurs techniques d’analyse, et parfois d’un transfert vers l’un des laboratoires spécialisés du Pôle ». Outre ses propres applications analytiques, le plateau automatisé de biologie médicale fait en effet aussi office de point d’entrée pour un prétraitement de la plupart des tubes, qu’ils y soient ensuite analysés ou non.
Ouvert en mars 2018, le PABiM se distingue par sa taille et sa multidisciplinarité : composé de multiples analyseurs et robots interconnectés, déployés sur une surface de plus de 900 m2, il s’était alors imposé comme la plus longue chaîne automatisée de France. Aujourd’hui encore, ce plateau reste parmi les plus importants à l’échelle nationale, traitant chaque jour 8 000 des 10 500 tubes réceptionnés par le Pôle de biologie et pathologie du CHU de Bordeaux. « Cette capacité à adresser de tels volumes, en réalisant de nombreux examens sur un même tube, avait d’ailleurs présidé à la création du PABiM », se souvient le Dr Stéphane Picard en précisant que sur ces 8 000 échantillons, « la majorité bénéficie de plusieurs techniques d’analyse, et parfois d’un transfert vers l’un des laboratoires spécialisés du Pôle ». Outre ses propres applications analytiques, le plateau automatisé de biologie médicale fait en effet aussi office de point d’entrée pour un prétraitement de la plupart des tubes, qu’ils y soient ensuite analysés ou non.
Un flux automatisé dès l’accueil des échantillons
« C’est un gain de temps indéniable pour nos équipes, celles du PABiM comme des laboratoires spécialisés », constate le biologiste. C’était l’un des objectifs premiers lors de l’élaboration du projet PABiM : gagner en temps et en fluidité. Le plateau a ainsi permis de regrouper les activités de routine et d'urgences sur un même flux, où ont été intégrés autant d'examens que possible – soit une quarantaine d’analyseurs, sans compter tous les autres systèmes automatisés. « La possibilité de réaliser des analyses complémentaires sur un même tube, couplée à la fluidification du parcours de l’échantillon, réduit également le nombre de tubes nécessaires pour les analyses médicales et par là même, la quantité de prélèvements à effectuer », poursuit le Dr Stéphane Picard.
Ainsi, tout tube réceptionné par le laboratoire de biologie du groupe hospitalier Pellegrin transite d’abord par un Accueil de biologie centralisé (ABC) automatisé, où un convoyeur directement relié au PABiM assure l’acheminement rapide des échantillons pour analyse ou préparation. « Le PABiM est un plateau multidisciplinaire, qui peut réaliser des examens de biochimie, hormonologie, toxico-pharmacologie, immunologie, hématologie, sérologies virales, bactériennes ou parasitaires … Toutes ces analyses médicales se font en un seul et même endroit », résume le responsable. Une concentration également synonyme de délais de rendus rapides. Pour la routine au PABiM, le délai moyen de rendu des résultats – à partir de l’arrivée à l’ABC des échantillons prélevés dans les services de soins – est d’environ 1h15, et 90 % des résultats sont disponibles en 2h30 maximum, « avec un délai médian de rendu de 47 minutes », précise le Dr Stéphane Picard.
Pour les examens urgents, transférés vers la zone dédiée, le délai de traitement est quant à lui encore plus rapide. « Il est en moyenne compris entre 45 et 50 minutes, sachant que le délai médian est inférieur à 40 minutes », poursuit le biologiste qui tient à le rappeler : « 75 % des démarches diagnostiques et d’élaboration des stratégies thérapeutiques s’appuient sur des résultats de biologie médicale ».
Ainsi, tout tube réceptionné par le laboratoire de biologie du groupe hospitalier Pellegrin transite d’abord par un Accueil de biologie centralisé (ABC) automatisé, où un convoyeur directement relié au PABiM assure l’acheminement rapide des échantillons pour analyse ou préparation. « Le PABiM est un plateau multidisciplinaire, qui peut réaliser des examens de biochimie, hormonologie, toxico-pharmacologie, immunologie, hématologie, sérologies virales, bactériennes ou parasitaires … Toutes ces analyses médicales se font en un seul et même endroit », résume le responsable. Une concentration également synonyme de délais de rendus rapides. Pour la routine au PABiM, le délai moyen de rendu des résultats – à partir de l’arrivée à l’ABC des échantillons prélevés dans les services de soins – est d’environ 1h15, et 90 % des résultats sont disponibles en 2h30 maximum, « avec un délai médian de rendu de 47 minutes », précise le Dr Stéphane Picard.
Pour les examens urgents, transférés vers la zone dédiée, le délai de traitement est quant à lui encore plus rapide. « Il est en moyenne compris entre 45 et 50 minutes, sachant que le délai médian est inférieur à 40 minutes », poursuit le biologiste qui tient à le rappeler : « 75 % des démarches diagnostiques et d’élaboration des stratégies thérapeutiques s’appuient sur des résultats de biologie médicale ».
« L’humain reste présent derrière la machine »
« Rendre un résultat, c’est engager une démarche de diagnostic ou de traitement pour un patient donné. La première étape relève donc de l’identitovigilance : les techniciens présents à l’Accueil de biologie centralisé commencent par vérifier la concordance entre le nom inscrit sur l’ordonnance, et celui sur le tube », ajoute le responsable du PABiM. Une fois ce premier contrôle effectué, les activités du Pôle de biologie et pathologie du CHU de Bordeaux sont opérées par une soixantaine de techniciens de laboratoire, répartis entre quatre groupes : l’un positionné au PABiM pour la réalisation des examens de routine, et les trois autres dans chacun des laboratoires d’urgences, à Pellegrin, à Saint-André et au groupe hospitalier Sud.
L’équipe à l’œuvre au PABiM intervient tout au long de la chaîne automatisée. « Les robots et les analyseurs se complètent, mais ils ont besoin d’être pilotés par des professionnels formés. L’humain reste présent derrière la machine », précise le Dr Stéphane Picard en insistant sur « la nécessité d’effectuer des contrôles pour s’assurer de la fiabilité des tests ». Et, bien que l’automatisation impose une nouvelle organisation et de nouvelles pratiques, tous les techniciens s’y sont adaptés, y compris ceux présents avant l’ouverture du PABiM en 2018. Chargés de surveiller la bonne marche des automates, ils réalisent des contrôles qualité deux fois par jour, sur tous les types d’examens proposés par la chaîne. Le pilotage de chaîne est lui-même en mesure de suivre le bon fonctionnement du plateau automatisé, en remontant en temps réel les événements indésirables détectés, face auxquels les professionnels du laboratoire peuvent réagir d’autant plus vite.
L’équipe à l’œuvre au PABiM intervient tout au long de la chaîne automatisée. « Les robots et les analyseurs se complètent, mais ils ont besoin d’être pilotés par des professionnels formés. L’humain reste présent derrière la machine », précise le Dr Stéphane Picard en insistant sur « la nécessité d’effectuer des contrôles pour s’assurer de la fiabilité des tests ». Et, bien que l’automatisation impose une nouvelle organisation et de nouvelles pratiques, tous les techniciens s’y sont adaptés, y compris ceux présents avant l’ouverture du PABiM en 2018. Chargés de surveiller la bonne marche des automates, ils réalisent des contrôles qualité deux fois par jour, sur tous les types d’examens proposés par la chaîne. Le pilotage de chaîne est lui-même en mesure de suivre le bon fonctionnement du plateau automatisé, en remontant en temps réel les événements indésirables détectés, face auxquels les professionnels du laboratoire peuvent réagir d’autant plus vite.
Un nouveau métier, les techniciens de maintenance partagée
L’automatisation allant de pair avec l’informatisation, le laboratoire de biologie médicale du CHU de Bordeaux s’est aussi doté, dès 2018, d’un nouveau système d’information du laboratoire (SIL), connecté aux modules assurant le pilotage de ses différentes composantes. La transition vers ce plateau de biologie polyvalent très automatisé s’est également préparée par la création de nouveaux postes de « techniciens de maintenance partagée », formés par le fournisseur de la chaîne automatisée pour pouvoir effectuer un dépannage sur tous les équipements de biologie.
« Nous devons pouvoir réaliser des analyses 7 jours/7 et 24 heures/24. Le marché public ayant abouti à la construction du PABiM et des laboratoires d’urgences intégrait donc, dès le départ, des exigences de garantie en termes de continuité de l’activité, y compris en cas de pannes », insiste le Dr Stéphane Picard. Deux pistes ont été plus particulièrement retenues pour répondre à cette contrainte : le dédoublement de certains automates, et donc la création de cette équipe de techniciens de maintenance partagée, dont le rôle est de « prendre en charge, le plus tôt possible, les événements indésirables et les imprévus se produisant sur la chaîne, afin de limiter le risque de pannes bloquantes », poursuit le responsable. Bénéficiant d’une formation très approfondie, ces techniciens de maintenance partagée disposent aussi d’un niveau d’habilitation permettant l’accès sur site à un plus grand nombre de pièces détachées pour mener des interventions rapides. « Cette organisation nous a véritablement permis de nous inscrire dans un cercle vertueux : en désamorçant le problème à la source, nous limitons les risques d’interruption des activités ; et en étant en mesure d’effectuer nous-mêmes la plupart des interventions et des opérations de maintenance, nous sollicitons moins notre fournisseur et ses propres ingénieurs », constate le biologiste qui n’envisage plus de se passer de ces professionnels en première ligne.
« Nous devons pouvoir réaliser des analyses 7 jours/7 et 24 heures/24. Le marché public ayant abouti à la construction du PABiM et des laboratoires d’urgences intégrait donc, dès le départ, des exigences de garantie en termes de continuité de l’activité, y compris en cas de pannes », insiste le Dr Stéphane Picard. Deux pistes ont été plus particulièrement retenues pour répondre à cette contrainte : le dédoublement de certains automates, et donc la création de cette équipe de techniciens de maintenance partagée, dont le rôle est de « prendre en charge, le plus tôt possible, les événements indésirables et les imprévus se produisant sur la chaîne, afin de limiter le risque de pannes bloquantes », poursuit le responsable. Bénéficiant d’une formation très approfondie, ces techniciens de maintenance partagée disposent aussi d’un niveau d’habilitation permettant l’accès sur site à un plus grand nombre de pièces détachées pour mener des interventions rapides. « Cette organisation nous a véritablement permis de nous inscrire dans un cercle vertueux : en désamorçant le problème à la source, nous limitons les risques d’interruption des activités ; et en étant en mesure d’effectuer nous-mêmes la plupart des interventions et des opérations de maintenance, nous sollicitons moins notre fournisseur et ses propres ingénieurs », constate le biologiste qui n’envisage plus de se passer de ces professionnels en première ligne.
Un nouveau bâtiment en 2027
Et la suite de l’histoire est déjà en train de s’écrire, avec notamment le renouvellement des marchés du PABiM et des laboratoires d’urgences, programmé d’ici 2028. Anticipant cette échéance, l’équipe du Pôle de biologie et pathologie a souhaité l’inscrire dans une vision plus large, en lien avec les importants travaux engagés au CHU de Bordeaux – et particulièrement la modernisation et la restructuration du groupe hospitalier Pellegrin. Ce dernier gardera son laboratoire d’urgences intégré, mais le PABiM sera transféré dans les locaux du futur Institut de biologie et pathologie (IBP), au groupe hospitalier Sud. L’IBP devrait être sorti de terre en 2027, « soit au moment du renouvellement des marchés pour la biologie médicale de routine et d’urgences », constate le Dr Stéphane Picard. « Nous comptons mettre à profit ce projet immobilier ambitieux pour déployer de nouveaux équipements et de nouvelles technologies, par exemple en biologie moléculaire », confie le responsable. L’IBP devrait ainsi permettre de passer une nouvelle étape en termes de performance organisationnelle, afin de « renforcer encore les synergies, fluidifier toujours plus le circuit des tubes, et accroître la cohérence de l’ensemble pour continuer d’améliorer le service médical rendu aux patients », estime le Dr Stéphane Picard.
> Article paru dans Hospitalia #63, édition de décembre 2023, à lire ici
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