Elles concentrent historiquement toutes les attentions dans la lutte contre les infectionsassociées au soin : les activités de chirurgie bénéficient depuis de nombreuses années d’un suivi strict de leurs pratiques amenant, sur les quinze dernières années, à une baisse d’environ 50 % du nombre d’infections acquises sur site. « Un net progrès qui doit se poursuivre », insiste le Professeur Pascal Astagneau, coordonnateur du programme de Surveillance et Prévention du risque Infectieux en Chirurgie et Médecine Interventionnelle (SPICMI). Lancé fin 2019, ce nouveau programme national a vu ses débuts quelque peu chamboulés par l’arrivée, brutale, de l’épidémie. Une fois les premiers mois passés, et maintenant que les activités chirurgicales ont repris, SPICMI commence à se déployer et peut compter, pour cela, sur les 400 établissements de santé français qui ont déjà donné leur accord de principe pour y participer.
Un programme qui remplace le réseau ISO-Raisin
Piloté par le CPias Île-de-France, ce nouveau programme prend le relais du réseau ISO-Raisin, qui assurait jusque-là la surveillance des infections du site opératoire en chirurgie. « De par son fonctionnement, ISO-Raisin demandait une forte mobilisation de ressources de la part des établissements de santé », précise le Pr Pascal Astagneau. En effet, l’ancien programme prévoyait une surveillance des patients durant 30 jours, effectuée par l’établissement qui pouvait ensuite faire remonter ces données sur l’une des plateformes du réseau.
Conscients de cette dimension quelque peu chronophage, les créateurs du programme SPICMI ont décidé de baser leur surveillance sur les données déjà disponibles au sein des établissements, via les Dossiers Patients Informatisés (DPI) ou les Programmes de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI). « Chaque année, les établissements inscrits au programme SPICMI pourront extraire ces informations et les transmettre à une plateforme dédiée au recueil des données de surveillance et de prévention », détaille le Pr Pascal Astagneau. Prévue pour être mise en place en 2020, cette plateforme a vu son lancement repoussé, à cause de l’épidémie mais aussi de l’entrée en vigueur du Règlement Général pour la Protection des Données (RGPD). Elle devrait néanmoins « être accessible dans les prochaines semaines », assure le Pr Astagneau.
Conscients de cette dimension quelque peu chronophage, les créateurs du programme SPICMI ont décidé de baser leur surveillance sur les données déjà disponibles au sein des établissements, via les Dossiers Patients Informatisés (DPI) ou les Programmes de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI). « Chaque année, les établissements inscrits au programme SPICMI pourront extraire ces informations et les transmettre à une plateforme dédiée au recueil des données de surveillance et de prévention », détaille le Pr Pascal Astagneau. Prévue pour être mise en place en 2020, cette plateforme a vu son lancement repoussé, à cause de l’épidémie mais aussi de l’entrée en vigueur du Règlement Général pour la Protection des Données (RGPD). Elle devrait néanmoins « être accessible dans les prochaines semaines », assure le Pr Astagneau.
Un premier outil disponible dès le mois de mars
En attendant, un premier outil d’audit, dit « Préop » pour Préparation cutanée de l’opéré et Antibioprophylaxie, devrait être accessible dès le début du mois de mars. Basé sur l’analyse des chiffres 2020, « ce tableur Excel permettra aux établissements de saisir leurs données et d’éditer un rapport automatisé local », explique le médecin hygiéniste. Au niveau du CPias Île-de-France, ces données anonymisées serviront également à la production d’un rapport de synthèse sur la situation dans les établissements de santé français. Parallèlement à ces actions d’audit propres à la mission de surveillance du SPICMI, « Préop » sera accompagné de tout un volet de sensibilisation. « La prévention est primordiale dans l’accomplissement du programme SPICMI et en constitue un axe fort », confie le Pr Pascal Astagneau. En ce qui concerne particulièrement la préparation cutanée pré-chirurgicale, il est ainsi « particulièrement important d’informer les équipes quant aux bons gestes à appliquer, que ce soit lors de la douche, de la toilette, de la désinfection ou encore de l’injection d’antibiotique, si besoin ».
Plusieurs nouveautés en préparation
Mais « Préop » ne sera que l’un des outils qui viendront appuyer SPICMI. Il devrait ainsi être progressivement rejoint par d’autres initiatives et projets, notamment une expérience pilote sur la chirurgie ambulatoire. Durant deux ans, une dizaine d’établissements de santé volontaires offriront ainsi à leurs patients la possibilité d’exercer une auto-surveillance post-opératoire. « Ils pourront signaler les évolutions de leur cicatrisation via une application », précise le Pr Astagneau. Plusieurs actions, aujourd’hui encore à l’état de projets, se focaliseront également sur les services pratiquant des interventions de médecine interventionnelle – soit le « MI » de « SPICMI ». Des unités de cardiologie, neurologie, radiologie ou encore médecine vasculaire devraient ainsi être sollicitées afin de récolter des données permettant d’évaluer un risque infectieux « probablement bas mais assez mal évalué », indique le Pr Pascal Astagneau. Comme en chirurgie, ces gestes ultra-invasifs nécessitent une hygiène drastique. Même si le risque infectieux estimé est faible, un travail sur la prévention n’en reste donc pas moins nécessaire. Au-delà de ses actions de surveillance, SPICMI mise dès lors, une fois de plus, sur la formation pour renforcer la prévention des infections associées au soin, mais aussi sur la communication, les trois composantes qui seront au cœur de ses actions pour les années à venir.
- Plus d’informations sur le site du CPias Île-de-France : www.cpias-ile-de-france.fr/surveillance/spicmi.php.
- Plus d’informations sur le site du CPias Île-de-France : www.cpias-ile-de-france.fr/surveillance/spicmi.php.
Article publié dans le numéro de février d'Hospitalia à consulter ici.
Une mission nationale
Confié au CPias Île-de-France pour cinq ans, le programme SPICMI est l’une des missions nationales SAS (Surveillance Associée aux Soins). Dans ce cadre, elle suit un cahier des charges élaboré par Santé Publique France avec plusieurs objectifs affichés : « Regrouper les actions de surveillance et de prévention des ISO[infections du site opératoire]en une même mission, gérée au niveau national, en vue d’une meilleure maitrise du risque infectieux au bloc opératoire et en chirurgie (traditionnelle et ambulatoire) », « Améliorer et harmoniser les pratiques et l’organisation dans ces secteurs, et suivre l’impact des actions à l’aide d’indicateurs de process et de résultats » ; « Faire évoluer la surveillance des ISO vers un système moins chronophage pour les équipes (automatisation totale ou partielle) permettant de consacrer du temps à leur prévention » et « Améliorer le niveau de maîtrise du risque infectieux en médecine interventionnelle, dans les secteurs identifiés comme les plus à risque ».