Amies lectrices, amis lecteurs,
Alors que la situation des services d’urgences hospitalières est connue et dénoncée depuis plusieurs années, il a fallu attendre le mouvement de grève entamé depuis six mois par les personnels paramédicaux pour que les pouvoirs publics se penchent sur les maux de l’hôpital. Et encore.
Tout l’été s’est jouée une guerre d’usure, que les soignants ont fini par emporter : si 90 services étaient en grève début juin, ce sont désormais 255 services qui, à la mi-septembre, se sont joints au mouvement. Sans oublier le renfort récent de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). D’un côté, donc, des rangs qui n’en finissent plus de grossir. De l’autre, un Pacte de refondation des urgences, dégainé…. en urgence par la Ministre, et dont les promesses semblent être très en-deçà des besoins. Pour preuve, le collectif Inter-Urgences, fer de lance de la mobilisation, a voté la poursuite de la grève (quasi) aussitôt les annonces ministérielles connues.
Pourtant les revendications des grévistes tiennent en quelques mots : des lits, des effectifs, des salaires. Ils réclament en effet la réouverture de lits, pour éviter les longues files d’attente sur les brancards ; la création de 10 000 postes supplémentaires, pour que les effectifs soient enfin en adéquation avec l’activité réelle des services ; et une revalorisation salariale de 300 euros net mensuels, somme toute largement mérités, comme le savent certainement tous ceux qui, pour une raison ou une autre, se sont retrouvés un jour, un soir, une nuit, aux urgences hospitalières.
La crise des urgences n’est que la partie la plus visible de la crise de l’hôpital. Les symptômes sont connus depuis longtemps. Le traitement, lui, est plus compliqué à appréhender : il puise ses racines au-delà de l’hôpital et impose une politique volontariste associant l’ensemble des acteurs et organisations sanitaires. C’est là l’une des ambitions affichées par la loi « Ma Santé 2022 », votée cet été. Mais la mise en route de ces nouvelles dynamiques sera longue, et leurs effets ne se feront pas ressentir de si tôt.
D’autres réponses doivent être trouvées rapidement. Un indice : elles sont servies sur un plateau par les grévistes eux-mêmes…
En attendant, plutôt que de piétiner d’impatience en espérant que ces voix soient entendues, la rédaction d’Hospitalia a souhaité entamer cette rentrée sur une note positive, en montrant que les hôpitaux, même en souffrance, conservent une certaine résilience pour ne pas perdre de vue l’essentiel : le soin aux patients. Ils n’hésitent pas, pour cela, à repenser leurs organisations, à bousculer leurs pratiques et à tester de nouvelles technologies pour écrire eux-mêmes leur avenir – sous réserve, naturellement, qu’on leur donne les moyens d’aller au bout de la démarche.
Bonne lecture !
Alors que la situation des services d’urgences hospitalières est connue et dénoncée depuis plusieurs années, il a fallu attendre le mouvement de grève entamé depuis six mois par les personnels paramédicaux pour que les pouvoirs publics se penchent sur les maux de l’hôpital. Et encore.
Tout l’été s’est jouée une guerre d’usure, que les soignants ont fini par emporter : si 90 services étaient en grève début juin, ce sont désormais 255 services qui, à la mi-septembre, se sont joints au mouvement. Sans oublier le renfort récent de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). D’un côté, donc, des rangs qui n’en finissent plus de grossir. De l’autre, un Pacte de refondation des urgences, dégainé…. en urgence par la Ministre, et dont les promesses semblent être très en-deçà des besoins. Pour preuve, le collectif Inter-Urgences, fer de lance de la mobilisation, a voté la poursuite de la grève (quasi) aussitôt les annonces ministérielles connues.
Pourtant les revendications des grévistes tiennent en quelques mots : des lits, des effectifs, des salaires. Ils réclament en effet la réouverture de lits, pour éviter les longues files d’attente sur les brancards ; la création de 10 000 postes supplémentaires, pour que les effectifs soient enfin en adéquation avec l’activité réelle des services ; et une revalorisation salariale de 300 euros net mensuels, somme toute largement mérités, comme le savent certainement tous ceux qui, pour une raison ou une autre, se sont retrouvés un jour, un soir, une nuit, aux urgences hospitalières.
La crise des urgences n’est que la partie la plus visible de la crise de l’hôpital. Les symptômes sont connus depuis longtemps. Le traitement, lui, est plus compliqué à appréhender : il puise ses racines au-delà de l’hôpital et impose une politique volontariste associant l’ensemble des acteurs et organisations sanitaires. C’est là l’une des ambitions affichées par la loi « Ma Santé 2022 », votée cet été. Mais la mise en route de ces nouvelles dynamiques sera longue, et leurs effets ne se feront pas ressentir de si tôt.
D’autres réponses doivent être trouvées rapidement. Un indice : elles sont servies sur un plateau par les grévistes eux-mêmes…
En attendant, plutôt que de piétiner d’impatience en espérant que ces voix soient entendues, la rédaction d’Hospitalia a souhaité entamer cette rentrée sur une note positive, en montrant que les hôpitaux, même en souffrance, conservent une certaine résilience pour ne pas perdre de vue l’essentiel : le soin aux patients. Ils n’hésitent pas, pour cela, à repenser leurs organisations, à bousculer leurs pratiques et à tester de nouvelles technologies pour écrire eux-mêmes leur avenir – sous réserve, naturellement, qu’on leur donne les moyens d’aller au bout de la démarche.
Bonne lecture !