Point central de la prévention contre les infections associées aux soins (IAS), l’hygiène des mains a été plus que jamais mise en lumière ces derniers mois auprès du grand public. Habitué à la pratique, le monde de la santé y est pour sa part sensibilisé depuis longtemps, notamment via des campagnes régionales, nationales et internationales. Au sein des établissements de santé, les équipes d’hygiène hospitalière effectuent un travail constant pour rappeler à tous la nécessité d’une bonne observance de l’hygiène des mains, en commençant par l’absence de bijoux, de vernis et de faux-ongles.
Si le lavage des mains avec de l’eau et du savon est recommandé lorsque les mains sont visiblement sales, lorsqu’elles ont été exposées à des germes sporulées ou à la sortie des toilettes, pour toutes les autres situations, c’est bien la désinfection par friction hydro-alcoolique qui est à privilégier. Ainsi, selon les Recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’Hygiène des Mains au cours des Soins, « lorsqu’un produit hydro-alcoolique est disponible, il doit être utilisé en première intention pour la pratique de l’antisepsie des mains de routine ». Toujours selon l’OMS, cinq temps sont primordiaux pour une prise en charge hygiénique des patients : avant de le toucher, avant un geste aseptique (manipuler des lignes veineuses, poser une sonde urinaire, refaire un pansement…), après un risque d’exposition à un liquide biologique, mais aussi après avoir touché le patient et juste avant de sortir de la chambre.
Si le lavage des mains avec de l’eau et du savon est recommandé lorsque les mains sont visiblement sales, lorsqu’elles ont été exposées à des germes sporulées ou à la sortie des toilettes, pour toutes les autres situations, c’est bien la désinfection par friction hydro-alcoolique qui est à privilégier. Ainsi, selon les Recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l’Hygiène des Mains au cours des Soins, « lorsqu’un produit hydro-alcoolique est disponible, il doit être utilisé en première intention pour la pratique de l’antisepsie des mains de routine ». Toujours selon l’OMS, cinq temps sont primordiaux pour une prise en charge hygiénique des patients : avant de le toucher, avant un geste aseptique (manipuler des lignes veineuses, poser une sonde urinaire, refaire un pansement…), après un risque d’exposition à un liquide biologique, mais aussi après avoir touché le patient et juste avant de sortir de la chambre.
Choix du produit et du contenant
Pour que tous les soignants puissent respecter ces gestes, les équipes d’hygiène des établissements français ont mis au point plusieurs techniques d’évaluation des produits, des contenants et de leur positionnement. En ce qui concerne les produits hydro-alcooliques (PHA) eux-mêmes, plusieurs normes nationales et européennes existent pour garantir leur efficacité sur les micro-organismes. Contenant principalement de l’éthanol, du propanol ou de l’isopropanol, ces solutions affichent néanmoins des différences sur le plan des textures, de la rapidité de séchage, de l’odeur… Des paramètres non négligeables qui se répercutent sur leur utilisation. C’est pourquoi la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H) recommande d’effectuer des évaluations de tolérance et d’acceptabilité d’un nouveau produit en procédant à des tests sur le terrain. Réalisés sous la forme d’un questionnaire dispensé aux équipes, ces tests s’accompagnent également d’une réflexion sur le contenant et ses emplacements. Ainsi pour une utilisation ponctuelle ou non adaptée au libre-service – comme dans les services de psychologie, d’addictologie, d’aide médicale d’urgence – la SF2H recommande l’achat de « flacons poche ». Pour les autres, principalement à cause de la différence de prix, elle conseille d’opter pour des « flacons pompe » ou pour un conditionnement en distributeur, en variant les emplacements pour permettre une meilleure observance de la désinfection : une fixation au lit du patient, au mur de la chambre ou à proximité des portes, par exemple. « Pour optimiser les emplacements, une réflexion spécifique doit être conduite en fonction des locaux et réactualisée lors des changements de produit », précise la SF2H dans son Guide d’hygiène des mains et soins.
Volume et temps de friction
Toutes ces réflexions sont menées afin de garantir une plus grande praticité et favoriser ainsi l’observance des précautions standard. Par ailleurs, si l’avancée majeure en termes d’hygiène des mains a été l’invention des produits hydro-alcooliques à la fin du siècle dernier, les hygiénistes continuent d’actualiser leurs recommandations afin que l’utilisation de ces solutions soit toujours plus simple et régulière, en se penchant notamment sur les quantités de produits à utiliser, le temps de friction et la gestuelle. Pour ce qui est de la quantité de PHA, les doses recommandées pour une friction varient entre 1,5 ml et 3 ml suivant la taille de la main. « On remplit le creux de la main, mais attention, si on met trop de produit, on prolonge inutilement la durée », résumait le CPias Îles de Guadeloupe dans sa présentation de février 2019. La durée de friction est également étudiée par les hygiénistes qui font évoluer le concept « frotter jusqu’au séchage »vers « frotter au minimum 15 secondes », assurant également par là une meilleure observance des équipes.
La technique « Fingertips first »
En ce qui concerne la gestuelle, de nombreux organismes et spécialistes s’interrogent sur le nombre d’étapes et l’ordre de celles-ci, à la fois pour assurer une meilleure hygiène des mains et une plus grande observance. Si des techniques à trois, cinq et sept étapes ont pu être testées, un article de Daniela Pires, Fernando Bellissimo-Rodrigues, Hervé Soule, Angèle Gayet-Ageron et Didier Pittet, intitulé « Revisiting the WHO “How to Handrub” Hand Hygiene Technique : Fingertips First ? »* se penche sur la technique du « bout des doigts d’abord », ou « Fingertips first » dans la langue de Shakespeare. Cette approche en huit étapes se caractérise principalement par les premiers mouvements : tremper le bout des doigts dans la solution qui se trouve dans la main opposée avant de se frictionner le reste de la paume et du pouce. L’objectif de cette technique : s’assurer d’avoir assez de produits pour décontaminer le bout des doigts – qui sont, avec les pouces, les points de contact les plus importants lors de tout geste de préhension.
- Une démonstration vidéo de la technique « Fingertips first » est visible sur la page Youtube du CPias Nouvelle-Aquitaine : www.youtube.com/watch?v=z-0ksGJfdcM.
*« Revisiter la technique d’hygiène des mains de l’OMS “comment se frotter les mains” : le bout des doigts d’abord ? » Pires, D., Bellissimo-Rodrigues, F., Soule, H., Gayet-Ageron, A., & Pittet, D. (2017). Revisiting the WHO “How to Handrub” Hand Hygiene Technique : Fingertips First? Infection Control & Hospital Epidemiology, 38(2), 230-233. doi:10.1017/ice.2016.241
Article publié sur le numéro de septembre d'Hospitalia à consulter ici.
- Une démonstration vidéo de la technique « Fingertips first » est visible sur la page Youtube du CPias Nouvelle-Aquitaine : www.youtube.com/watch?v=z-0ksGJfdcM.
*« Revisiter la technique d’hygiène des mains de l’OMS “comment se frotter les mains” : le bout des doigts d’abord ? » Pires, D., Bellissimo-Rodrigues, F., Soule, H., Gayet-Ageron, A., & Pittet, D. (2017). Revisiting the WHO “How to Handrub” Hand Hygiene Technique : Fingertips First? Infection Control & Hospital Epidemiology, 38(2), 230-233. doi:10.1017/ice.2016.241
Article publié sur le numéro de septembre d'Hospitalia à consulter ici.