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Pharmacie

L’automatisation au cœur de la nouvelle PUI des Hôpitaux Nord-Ouest


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Lundi 20 Mai 2024 à 10:46 | Lu 752 fois


Mettant à profit le déménagement de leurs locaux, survenu en 2022, les équipes de la pharmacie à usage intérieur (PUI) des Hôpitaux Nord-Ouest (HNO), à Villefranche-sur-Saône dans le Rhône, y ont aussi vu l’occasion de moderniser leurs équipements. Une refonte majeure qui a eu un impact notable sur les pratiques et les organisations, comme nous l’explique le Docteur Magali Bourdelin, la cheffe du service.



©HNO
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En 2022, les Hôpitaux Nord-Ouest inauguraient pas moins de trois bâtiments, dont l’un accueillant la nouvelle PUI. Pourquoi avoir décidé de mener ce chantier ?

Dr Magali Bourdelin : Car les locaux qu’occupait précédemment la PUI dataient de la construction de l’hôpital, soit de 1982. Après 40 ans d’utilisation, et un périmètre hospitalier qui avait très largement évolué, ils n'étaient clairement plus adaptés aux besoins. L’installation de certains automates y était par exemple impossible. Plusieurs projets de nouvelle PUI ont émergé au fil des années, avant de finalement retenir la proposition qui nous a permis d’intégrer nos nouveaux locaux en mars 2022. En l’espace d’un week-end, nous avons fait un bond en avant de 40 ans !

Ce déménagement a été préparé durant une période sensible, avec la crise Covid et la cyberattaque subie par les HNO en février 2021… 

Ces événements ont effectivement dû être absorbés par nos équipes, aussi bien la crise sanitaire dans toutes ses composantes, dont l’activation du plan blanc et la gestion des vaccinations ; que la cyberattaque qui a nécessité plusieurs semaines avant un retour à la normale. Nous étions alors en phase d'installation, de signalisation, de commande et de réglages des nouveaux automates. Bien que cette attaque ait, in fine, eu peu d’impact direct sur le déménagement, elle a clairement perturbé les organisations et limité la disponibilité des équipes pour travailler à la finalisation d’un projet engagé depuis des années. 

Ce déménagement a notamment été l’occasion d’automatiser certaines tâches, comme la dispensation nominative. Pourquoi un tel choix ? 

L'ambition première du projet était de consolider la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse, avec le concours d’automates que nous ne pouvions pas installer dans les locaux précédents. Nous bénéficions aujourd’hui d’une offre complète mobilisant les dernières innovations, en termes de systèmes de stockage automatisés, de robots de dispensation globale et de robots de dispensation nominative. À partir de la prescription informatisée du patient, ceux-ci peuvent préparer un pilulier ou un clip à son nom. Chaque comprimé est lui-même identifié au cours du procédé, avec un QRCode reprenant la dénomination du médicament, son dosage, son numéro de lot et sa date de péremption. 
 

©HNO
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Ces nouvelles pratiques ont-elles nécessité un temps d’adaptation ?  

Bien sûr, car il s’agit d’une activité totalement nouvelle : la confection des piluliers était auparavant réalisée manuellement. Nous ne l’avons donc développée qu’une fois les organisations bien en place, et la phase de paramétrage et de qualification des automates terminée. La première production n’a été effectuée qu’en novembre 2022. Mais tout avait été préparé en amont. La séquence du déménagement ne s’est pas seulement limitée à l’installation dans de nouveaux locaux ; elle s’est accompagnée d’une réflexion plus large sur les évolutions à apporter à nos organisations, pour aller vers plus de sécurisation à effectifs constants. Des groupes de travail par secteur d’activité avaient ainsi été mis en place bien avant le jour J, pour explorer les différentes options. Nous avons, par exemple, visité des PUI dans d’autres établissements pour échanger avec leurs équipes sur leurs propres expériences. 

Avez-vous mis en œuvre un accompagnement spécifique pour les équipes de votre PUI ? 

Oui, et c’était là un réel point de vigilance. Les équipes de la PUI ont été intégrées dans la construction du projet, particulièrement à travers les groupes de travail. Des échanges hebdomadaires sont encore organisés sur des sujets précis, comme le robot de dispensation nominative, ou plus largement pour évoquer, par exemple, les nouvelles organisations de la PUI. Par ailleurs, si l’accompagnement des équipes de la pharmacie est un enjeu primordial, il en est de même pour les équipes soignantes. Tout un volet leur était donc consacré, pour notamment présenter les nouveautés apportées par l’installation du robot de dispensation nominative. Et, lorsque la dispensation nominative automatisée (DNA) est devenue effective, nous avons réitéré ces temps d’échange pour faire un point sur sa mise en œuvre et réaliser, le cas échéant, les ajustements nécessaires. 

Combien de patients bénéficient aujourd’hui de cette DNA ? 

Elle concerne actuellement 240 patients du secteur gériatrique, mais devrait continuer à monter en charge. À terme, la DNA devrait couvrir 2 700 lits à l’échelle du groupement hospitalier de territoire (GHT) Rhône Nord Beaujolais Dombes. Car la robotisation de notre PUI est aussi pensée à l’échelle du GHT. La production de doses unitaires sur le site de Villefranche-sur-Saône n’est que la première étape d’un projet plus large : d’autres automates devraient être installés sur les différents sites du GHT pour que la DNA soit réalisée au plus près du patient, et puisse ainsi intégrer rapidement les modifications de traitement, en écho à notre ambition initiale qui, comme je l’évoquais, représente le fil rouge du projet : sécuriser toujours davantage la prise en charge médicamenteuse. 

> Article paru dans Hospitalia #65, édition de mai 2024, à lire ici 

La nouvelle PUI des HNO en chiffres
  • Effectifs : 24,7 ETP préparateurs en pharmacie, 10 ETP magasiniers, 3 ETP secrétaires, 2 cadres de pharmacie (1,8 ETP), 12 pharmaciens et 3 internes en pharmacie
  • 4 automates de stockage et de distribution des dispositifs médicaux stériles
  • 2 automates de dispensation globale des médicaments
  • 3 automates de dispensation nominative : 240 patients pris en charge actuellement sous DNA. En fin de projet, l’objectif est de couvrir 2 700 lits à l’échelle du GHT.
  • 15 504 préparations réalisées en 2023 dans le périmètre des chimiothérapies, avec l’appui d’un dispositif vidéonumérique de contrôle des étapes.






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