Chères lectrices, chers lecteurs,
Après plusieurs mois de tergiversations et la censure du gouvernement précédent, la très attendue Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2025 a été, enfin, définitivement adoptée. Parmi ses mesures phares : le déblocage d’un milliard d’euros supplémentaires en faveur des hôpitaux publics, dans un contexte où, d’après les premières projections de la Fédération hospitalière de France (FHF), ceux-ci devraient affronter un déficit global de 3,5 milliards d’euros de 2024. Il s’agit donc d’« une bouffée d’oxygène bienvenue », a réagi la FHF, soulignant toutefois que cette enveloppe « ne permettra pas de résorber le déficit des établissements ». Comme l’a rappelé à juste titre son président, Arnaud Robinet, « pour sortir de cette crise, il est impératif que l’hôpital soit financé à la hauteur de ses coûts réels. Si l’adoption de la LFSS représente une avancée décisive, la FHF restera particulièrement vigilante quant à sa mise en œuvre et à la répartition des ressources, déterminantes pour relever les défis majeurs qui attendent notre système de santé ». Pour la fédération, ce milliard supplémentaire devra surtout permettre de soutenir les activités prioritaires en matière de santé publique, dont la relance de la recherche et l’innovation. Un changement de paradigme est également nécessaire en matière de programmation car, a insisté la FHF, « il devient urgent d'adopter une philosophie de pilotage qui ne rajoute pas de l'incertitude à l'incertitude chaque année ».
Pouvoir se projeter est en effet aujourd’hui un luxe pour nos établissements de santé. François Bayrou l’avait lui-même reconnu dans son discours de politique générale à la mi-janvier : « l’absence de vision pluriannuelle des ressources consacrée à notre système de santé le prive de facto de la capacité à se doter de projets à moyen et long terme, et complique ainsi sa capacité à anticiper les besoins futurs des Français ». Pour autant, les professionnels hospitaliers n’en sont pas moins restés mobilisés pour continuer de soigner, parfois au prix de leur propre santé. Ils ont également continué de réfléchir pour construire l’avenir, sans toujours savoir si ce qu’ils mettent en place sera pérenne. C’est leur vision du futur que nous avons souhaité vous donner à voir entre ces pages.
Bonne lecture !
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