Chères lectrices, chers lecteurs,
En cette nouvelle année, marquée par l’arrivée d’un nouveau ministre de la Santé – le septième en… sept ans ! –, les enjeux sont nombreux pour l’hôpital public, comme l’a d’ailleurs rappelé fin janvier Arnaud Robinet, le président de la Fédération Hospitalière de France. Les dossiers brûlants sont légion – le financement, la formation, la prévention… –, imposant un « cap clair de réformes et d’objectifs communs à tous les acteurs de santé ». Si, dès le lendemain, le Premier ministre annonçait déjà quelques mesures positives, « beaucoup de questions urgentes restent encore sans réponse ». Et le président de la FHF d’enfoncer le clou : « Je le redis solennellement : la situation des hôpitaux publics est plus dégradée que jamais. Nous attendons des réponses budgétaires claires et rapides, c’est-à-dire des moyens supplémentaires. Faute de quoi, c’est le désarmement qui nous guettera ». Une demande justifiée, à laquelle ne peuvent que souscrire tous ceux ayant posé le pied dans un hôpital public ces dernières années. Mais qui semble difficilement matérialisable à l’heure où l’État est mis à la diète, avec les 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires annoncées mi-février. À moins que – il est toujours permis de rêver, même face à un énième plan d’austérité – la puissance publique ne revoie sa gestion des priorités pour, même contrainte et forcée s’il le faut, préserver l’Hôpital (et l’Éducation, mais cela est un autre sujet). Aujourd’hui plus que jamais, sauver l’hôpital public est un choix de société, sur lequel il nous faut peser collectivement. Car nous perdrons tous au change.
Pour cette édition de février, nous avons pour notre part choisi de nous concentrer sur les dynamiques qui permettraient de promouvoir et d’accélérer la transformation numérique de notre système de santé. Non que celle-ci constitue l’alpha et l’oméga pour répondre aux maux de l’hôpital, car ceux-ci sont nombreux et ne peuvent plus être traités par des cautères sur une jambe de bois. Le nerf de la guerre, on l’a vu, sera d’abord financier. Mais la technologie aura certainement un rôle à jouer pour venir en appui aux professionnels de santé, sous réserve, naturellement, qu’elle soit co-construite avec eux et que sa mise en place les associe étroitement. C’est, peut-être, le principal enseignement de ce dossier. Il n’est pas nouveau, certes. Mais il semble désormais entrer dans les mœurs, et nous ne pouvons que nous en féliciter.
Bonne lecture !