Pourquoi désigner le nouveau centre de prélèvement par l’appellation de « laboratoire de biologie médicale » ?
Pr Thomas Bourlet : Nous souhaitions ainsi à la fois augmenter l’activité du pôle de Biologie Pathologie et répondre à la concurrence du privé. Or cela passe par une meilleure visibilité auprès des patients, qu’ils soient vus par nos consultations internes ou en provenance de la ville. Le CHU de Saint-Étienne dispose de plusieurs centres de prélèvements ouverts au public. Autrefois dispersés, ceux-ci ont progressivement été regroupés sur quelques sites, parfois à proximité des services de soins. Pour le nouveau « laboratoire de biologie médicale », nous avons d’ailleurs privilégié l’accessibilité : situé sur le rond-point desservant l'entrée principale de l’Hôpital Nord, à Saint-Priest-en-Jarez, il est beaucoup plus visible et donc plus facilement identifiable par le grand public, ce qui permettra de conforter notre activité hospitalière en biologie médicale, tout en consolidant les autres missions du Pôle, sur le plan de la recherche, de l’enseignement et de la formation.
Pourriez-vous revenir sur la genèse du projet ?
Corinne Lebail : Celui-ci est en réflexion depuis au moins huit ans. Cela fait donc longtemps que le pôle de Biologie Pathologie souhaitait la création d’un centre de prélèvements mieux localisé et identifiable, mais le principal écueil était foncier. La direction de l’hôpital, et notamment le directeur général Olivier Bossard, ont finalement eu l’opportunité de louer les locaux d’un ancien centre dentaire, implanté sur le rond-point à proximité immédiate de l'entrée principale de l’Hôpital Nord. Ils ont su la saisir pour installer à la fois ce nouveau « laboratoire », et quelques locaux administratifs. Au total, pas moins de 120 mètres carrés sont dévolus au nouveau centre de prélèvements qui, après des travaux d’aménagement, dispose aujourd’hui de quatre boxes, dont l’un spécifiquement réservé aux prélèvements Covid.
Où sont analysés les prélèvements effectués dans ce centre ?
Pr Thomas Bourlet : Nous privilégions le circuit court et une biologie « faite maison » ! Plus de 95 % des analyses sont prises en charge au sein de notre laboratoire, ce qui n'est pas le cas d'autres centres de prélèvement qui, bien souvent, sous-traitent leurs examens ou les transfèrent dans des plateaux techniques déportés dans d'autres villes. Pouvoir réaliser quasiment toutes les analyses au sein de notre pôle de Biologie Pathologie est donc pour nous une certaine « fierté », avec une activité 24h sur 24. Ceci permet de réduire le temps d’acheminement des prélèvements et celui du rendu des résultats, permettant une prise en charge plus rapide des patients.
Corinne Lebail : Tous les échantillons prélevés au sein des différents centres de prélèvements du CHU sont en effet transportés au plateau de biologie de l’hôpital, lui aussi implanté à Hôpital Nord de Saint-Priest-en-Jarez. Des navettes programmées passent tous les jours de la semaine selon un plan de charge défini. Cela dit, au-delà de sa proximité avec le plateau technique, le nouveau centre de prélèvement offre d’autres avantages. Il est ainsi ouvert 7 jours sur 7, en semaine de 7h à 18h15, le samedi de 7h15 à 14h30 et le dimanche de 8h15 à 11h30. Or les laboratoires privés sont souvent fermés du samedi midi au lundi matin. Cette ouverture dominicale répond donc à un réel besoin de la population. D’ailleurs, la fréquentation sur ce créneau est l’une des plus élevées.
Plusieurs centres de prélèvements du CHU de Saint-Étienne recrutent des agents issus de la cellule de maintien dans l’emploi. Est-ce également le cas du nouveau centre ?
Corinne Lebail : Oui, et il s’agit à mon sens d’une caractéristique importante. Comme vous l’évoquiez, les centres de prélèvement historiques emploient depuis déjà plusieurs années des professionnels issus de la cellule de maintien dans l'emploi, c’est-à-dire des soignants qui, souvent pour des restrictions médicales, ne peuvent plus exercer en service de soins. Ils peuvent néanmoins encore accueillir les patients, ou réaliser des prélèvements sanguins ou urinaires, ou des électrocardiogrammes. Ce sont d’ailleurs ces agents qui, lors de la crise sanitaire, tenaient le centre de prélèvement Covid. Beaucoup avaient été appelés en renfort et, maintenant que cette crise est terminée, ils ont pu retrouver une activité professionnelle stable en intégrant le nouveau laboratoire de biologie médicale.
Avez-vous adapté les parcours patients pour tenir compte de l’ouverture du centre vers les soins de ville ?
Corinne Lebail : Le bâtiment concerné étant externe au CHU, il a effectivement fallu penser le parcours des patients de manière plus « pratique ». Imposer aux usagers de passer d’abord par le Bureau des entrées du CHU, pour ensuite repartir effectuer un prélèvement au laboratoire, allait complètement à l’encontre de notre volonté d’ouverture et de simplification. Ce sujet a d’ailleurs fait l’objet d’une large réflexion. Nous avons, in fine, choisi d’installer un bureau des entrées déporté au sein même de nos locaux. Le patient peut ainsi être accueilli comme dans un laboratoire privé en ville, en présentant à l’entrée sa carte d'identité, sa carte vitale et sa carte mutuelle. L’accueil administratif se fait donc directement sur place.
Cette simplification du parcours était-elle, à votre sens, un prérequis pour concurrencer les laboratoires privés ?
Corinne Lebail : Tout à fait. Il nous a paru primordial de simplifier les démarches pour faciliter l’accès du laboratoire à tous. Au-delà de l’appellation de « Laboratoire de biologie médicale », le logo créé pour l’occasion en témoigne : le microscope et la goutte de sang reprennent des images évocatrices d’une symbolique que l’on retrouve aussi dans les LBM de ville. C’était d’ailleurs une étape importante dans la définition du projet : une grande concertation avait été menée entre la direction générale, la direction de la communication et les équipes du pôle, pour mettre au point une identité qui parle au plus grand nombre.
Pr Thomas Bourlet : Nous avons également été accompagnés ici par l’Agence régionale de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui a bien évidemment été consultée avant l’ouverture du nouveau centre de prélèvements. Un autre point que nous n’avons pas encore évoqué, et qui représente un réel atout : ce lieu ne permet pas uniquement d’élargir l’offre de soin à destination de la population stéphanoise ; il permet aussi d’intégrer directement les résultats d’un patient dans son dossier médical hospitalier. En effet, bien qu’il ait été pensé comme une structure extérieure avec un accès simplifié, le centre de prélèvement fait partie intégrante du CHU et bénéficie donc de tous les services associés.
Après plus de six mois d’ouverture, auriez-vous déjà quelques chiffres en termes d’activité ?
Corinne Lebail : Pour le moment, une trentaine de prélèvements sont effectués chaque jour, et une vingtaine durant les week-ends, c’est-à-dire la journée du samedi et la matinée du dimanche. Ces chiffres peuvent paraître faibles, mais ils augmentent régulièrement. Nous avons d’ailleurs engagé une grande campagne de communication, sur internet et dans les médias locaux, pour mieux faire connaître le centre qui devrait, à terme, dépasser la cinquantaine de prélèvements quotidiens. Plusieurs autres projets sont également en train de voir le jour pour dynamiser le lieu. Par exemple, les patients du CHU hospitalisés à domicile pourraient être redirigés vers le centre de prélèvement pour réaliser leurs bilans. Là encore, le fait que les résultats soient directement déversés dans le dossier patient est un vrai avantage pour les professionnels de santé, et plus largement pour la continuité des parcours car ces patients sont généralement suivis au long cours.
Qu’en est-il du pôle de Biologie pathologie du CHU ? Pourriez-vous nous le présenter ?
Pr Thomas Bourlet : Chaque année, le pôle traite 5 400 000 actes, soit un peu plus de 3 000 dossiers par jour. Toute cette activité est opérée par 258 équivalents temps plein (ETP) de personnel non médical, et une cinquantaine d’ETP de biologistes. Le Pôle dispose d’un secteur pré-analytique commun permettant la répartition des échantillons selon les disciplines concernées – et elles sont nombreuses : biochimie, pharmacologie, bactériologie, virologie, hygiène, parasitologie, mycologie, biologie moléculaire, cytogénétique, hématologie, anatomo-pathologie, histologie rénale, cytologie et immunologie. Une chaîne robotique prend en charge l’acheminement vers des automates de biochimie et d’hématologie pour la réalisation des ionogrammes et des numérations sanguines en particulier. Les autres secteurs bénéficient de techniques automatisées ou manuelles pour réaliser les analyses plus spécialisées.
Quels sont, aujourd’hui, les projets en cours au sein du pôle ?
Pr Thomas Bourlet : Plusieurs chantiers coexistent à l’heure actuelle, mais l’un des plus prenants est certainement le changement de notre système d’information, pour évoluer vers une version plus récente et disposer ainsi d’une réelle prescription connectée. Cela n'est pas encore le cas aujourd’hui, et cette fonctionnalité très attendue bénéficiera aussi au nouveau centre de prélèvement. Ses avantages se répercuteront d’ailleurs à tous les étages du CHU, avec une inscription plus rapide des données dans les dossiers patients. Ce nouveau système d’information offrira en outre plus de possibilités d’échanges entre les établissements du Groupement hospitalier de territoire (GHT), ce qui lui permet de s’inscrire dans la stratégie de convergence des systèmes d’information à l’échelle du GHT.
Un mot, peut-être, sur vos activités de recherche ?
Pr Thomas Bourlet : L’activité de recherche du pôle de Biologie pathologie représente environ un cinquième de la recherche totale menée au CHU de Saint-Étienne. Nous sommes souvent associés aux projets de recherche clinique portés par les différents services de soins, par exemple pour les maladies infectieuses ou la néphrologie. Mais notre pôle mène aussi ses propres activités de recherche, en lien avec la Faculté de médecine de l’Université Jean Monnet. Nous nous appuyons ici beaucoup sur le Centre de ressources biologiques (CRB), qui fait partie intégrante du pôle de Biologie pathologie et regroupe plusieurs séries de prélèvements justement destinées aux projets de recherche. Ces prélèvements peuvent d’ailleurs être effectués en interne, y compris par le nouveau centre de prélèvement qui participe ainsi indirectement aux travaux de recherche du CHU.
Pour finir, quelles sont les perspectives de ce nouveau centre de prélèvement ?
Corinne Lebail : Notre objectif premier est de dynamiser son activité et de développer des partenariats. Mais nous avons aussi pour projet d’étendre son champ d’action à la vaccination. Nos centres de prélèvement historiques avaient déjà pu effectuer la vaccination Covid des professionnels de santé. Nous souhaitons désormais ouvrir cette activité vers l’extérieur, et travaillons aujourd’hui avec le service des maladies infectieuses pour proposer la vaccination contre toutes les maladies préconisées. Nous aimerions sauter le pas au cours des prochains mois, et offrir ainsi un service additionnel à la population stéphanoise.
> Article paru dans Hospitalia #65, édition de mai 2024, à lire ici
Pr Thomas Bourlet : Nous souhaitions ainsi à la fois augmenter l’activité du pôle de Biologie Pathologie et répondre à la concurrence du privé. Or cela passe par une meilleure visibilité auprès des patients, qu’ils soient vus par nos consultations internes ou en provenance de la ville. Le CHU de Saint-Étienne dispose de plusieurs centres de prélèvements ouverts au public. Autrefois dispersés, ceux-ci ont progressivement été regroupés sur quelques sites, parfois à proximité des services de soins. Pour le nouveau « laboratoire de biologie médicale », nous avons d’ailleurs privilégié l’accessibilité : situé sur le rond-point desservant l'entrée principale de l’Hôpital Nord, à Saint-Priest-en-Jarez, il est beaucoup plus visible et donc plus facilement identifiable par le grand public, ce qui permettra de conforter notre activité hospitalière en biologie médicale, tout en consolidant les autres missions du Pôle, sur le plan de la recherche, de l’enseignement et de la formation.
Pourriez-vous revenir sur la genèse du projet ?
Corinne Lebail : Celui-ci est en réflexion depuis au moins huit ans. Cela fait donc longtemps que le pôle de Biologie Pathologie souhaitait la création d’un centre de prélèvements mieux localisé et identifiable, mais le principal écueil était foncier. La direction de l’hôpital, et notamment le directeur général Olivier Bossard, ont finalement eu l’opportunité de louer les locaux d’un ancien centre dentaire, implanté sur le rond-point à proximité immédiate de l'entrée principale de l’Hôpital Nord. Ils ont su la saisir pour installer à la fois ce nouveau « laboratoire », et quelques locaux administratifs. Au total, pas moins de 120 mètres carrés sont dévolus au nouveau centre de prélèvements qui, après des travaux d’aménagement, dispose aujourd’hui de quatre boxes, dont l’un spécifiquement réservé aux prélèvements Covid.
Où sont analysés les prélèvements effectués dans ce centre ?
Pr Thomas Bourlet : Nous privilégions le circuit court et une biologie « faite maison » ! Plus de 95 % des analyses sont prises en charge au sein de notre laboratoire, ce qui n'est pas le cas d'autres centres de prélèvement qui, bien souvent, sous-traitent leurs examens ou les transfèrent dans des plateaux techniques déportés dans d'autres villes. Pouvoir réaliser quasiment toutes les analyses au sein de notre pôle de Biologie Pathologie est donc pour nous une certaine « fierté », avec une activité 24h sur 24. Ceci permet de réduire le temps d’acheminement des prélèvements et celui du rendu des résultats, permettant une prise en charge plus rapide des patients.
Corinne Lebail : Tous les échantillons prélevés au sein des différents centres de prélèvements du CHU sont en effet transportés au plateau de biologie de l’hôpital, lui aussi implanté à Hôpital Nord de Saint-Priest-en-Jarez. Des navettes programmées passent tous les jours de la semaine selon un plan de charge défini. Cela dit, au-delà de sa proximité avec le plateau technique, le nouveau centre de prélèvement offre d’autres avantages. Il est ainsi ouvert 7 jours sur 7, en semaine de 7h à 18h15, le samedi de 7h15 à 14h30 et le dimanche de 8h15 à 11h30. Or les laboratoires privés sont souvent fermés du samedi midi au lundi matin. Cette ouverture dominicale répond donc à un réel besoin de la population. D’ailleurs, la fréquentation sur ce créneau est l’une des plus élevées.
Plusieurs centres de prélèvements du CHU de Saint-Étienne recrutent des agents issus de la cellule de maintien dans l’emploi. Est-ce également le cas du nouveau centre ?
Corinne Lebail : Oui, et il s’agit à mon sens d’une caractéristique importante. Comme vous l’évoquiez, les centres de prélèvement historiques emploient depuis déjà plusieurs années des professionnels issus de la cellule de maintien dans l'emploi, c’est-à-dire des soignants qui, souvent pour des restrictions médicales, ne peuvent plus exercer en service de soins. Ils peuvent néanmoins encore accueillir les patients, ou réaliser des prélèvements sanguins ou urinaires, ou des électrocardiogrammes. Ce sont d’ailleurs ces agents qui, lors de la crise sanitaire, tenaient le centre de prélèvement Covid. Beaucoup avaient été appelés en renfort et, maintenant que cette crise est terminée, ils ont pu retrouver une activité professionnelle stable en intégrant le nouveau laboratoire de biologie médicale.
Avez-vous adapté les parcours patients pour tenir compte de l’ouverture du centre vers les soins de ville ?
Corinne Lebail : Le bâtiment concerné étant externe au CHU, il a effectivement fallu penser le parcours des patients de manière plus « pratique ». Imposer aux usagers de passer d’abord par le Bureau des entrées du CHU, pour ensuite repartir effectuer un prélèvement au laboratoire, allait complètement à l’encontre de notre volonté d’ouverture et de simplification. Ce sujet a d’ailleurs fait l’objet d’une large réflexion. Nous avons, in fine, choisi d’installer un bureau des entrées déporté au sein même de nos locaux. Le patient peut ainsi être accueilli comme dans un laboratoire privé en ville, en présentant à l’entrée sa carte d'identité, sa carte vitale et sa carte mutuelle. L’accueil administratif se fait donc directement sur place.
Cette simplification du parcours était-elle, à votre sens, un prérequis pour concurrencer les laboratoires privés ?
Corinne Lebail : Tout à fait. Il nous a paru primordial de simplifier les démarches pour faciliter l’accès du laboratoire à tous. Au-delà de l’appellation de « Laboratoire de biologie médicale », le logo créé pour l’occasion en témoigne : le microscope et la goutte de sang reprennent des images évocatrices d’une symbolique que l’on retrouve aussi dans les LBM de ville. C’était d’ailleurs une étape importante dans la définition du projet : une grande concertation avait été menée entre la direction générale, la direction de la communication et les équipes du pôle, pour mettre au point une identité qui parle au plus grand nombre.
Pr Thomas Bourlet : Nous avons également été accompagnés ici par l’Agence régionale de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui a bien évidemment été consultée avant l’ouverture du nouveau centre de prélèvements. Un autre point que nous n’avons pas encore évoqué, et qui représente un réel atout : ce lieu ne permet pas uniquement d’élargir l’offre de soin à destination de la population stéphanoise ; il permet aussi d’intégrer directement les résultats d’un patient dans son dossier médical hospitalier. En effet, bien qu’il ait été pensé comme une structure extérieure avec un accès simplifié, le centre de prélèvement fait partie intégrante du CHU et bénéficie donc de tous les services associés.
Après plus de six mois d’ouverture, auriez-vous déjà quelques chiffres en termes d’activité ?
Corinne Lebail : Pour le moment, une trentaine de prélèvements sont effectués chaque jour, et une vingtaine durant les week-ends, c’est-à-dire la journée du samedi et la matinée du dimanche. Ces chiffres peuvent paraître faibles, mais ils augmentent régulièrement. Nous avons d’ailleurs engagé une grande campagne de communication, sur internet et dans les médias locaux, pour mieux faire connaître le centre qui devrait, à terme, dépasser la cinquantaine de prélèvements quotidiens. Plusieurs autres projets sont également en train de voir le jour pour dynamiser le lieu. Par exemple, les patients du CHU hospitalisés à domicile pourraient être redirigés vers le centre de prélèvement pour réaliser leurs bilans. Là encore, le fait que les résultats soient directement déversés dans le dossier patient est un vrai avantage pour les professionnels de santé, et plus largement pour la continuité des parcours car ces patients sont généralement suivis au long cours.
Qu’en est-il du pôle de Biologie pathologie du CHU ? Pourriez-vous nous le présenter ?
Pr Thomas Bourlet : Chaque année, le pôle traite 5 400 000 actes, soit un peu plus de 3 000 dossiers par jour. Toute cette activité est opérée par 258 équivalents temps plein (ETP) de personnel non médical, et une cinquantaine d’ETP de biologistes. Le Pôle dispose d’un secteur pré-analytique commun permettant la répartition des échantillons selon les disciplines concernées – et elles sont nombreuses : biochimie, pharmacologie, bactériologie, virologie, hygiène, parasitologie, mycologie, biologie moléculaire, cytogénétique, hématologie, anatomo-pathologie, histologie rénale, cytologie et immunologie. Une chaîne robotique prend en charge l’acheminement vers des automates de biochimie et d’hématologie pour la réalisation des ionogrammes et des numérations sanguines en particulier. Les autres secteurs bénéficient de techniques automatisées ou manuelles pour réaliser les analyses plus spécialisées.
Quels sont, aujourd’hui, les projets en cours au sein du pôle ?
Pr Thomas Bourlet : Plusieurs chantiers coexistent à l’heure actuelle, mais l’un des plus prenants est certainement le changement de notre système d’information, pour évoluer vers une version plus récente et disposer ainsi d’une réelle prescription connectée. Cela n'est pas encore le cas aujourd’hui, et cette fonctionnalité très attendue bénéficiera aussi au nouveau centre de prélèvement. Ses avantages se répercuteront d’ailleurs à tous les étages du CHU, avec une inscription plus rapide des données dans les dossiers patients. Ce nouveau système d’information offrira en outre plus de possibilités d’échanges entre les établissements du Groupement hospitalier de territoire (GHT), ce qui lui permet de s’inscrire dans la stratégie de convergence des systèmes d’information à l’échelle du GHT.
Un mot, peut-être, sur vos activités de recherche ?
Pr Thomas Bourlet : L’activité de recherche du pôle de Biologie pathologie représente environ un cinquième de la recherche totale menée au CHU de Saint-Étienne. Nous sommes souvent associés aux projets de recherche clinique portés par les différents services de soins, par exemple pour les maladies infectieuses ou la néphrologie. Mais notre pôle mène aussi ses propres activités de recherche, en lien avec la Faculté de médecine de l’Université Jean Monnet. Nous nous appuyons ici beaucoup sur le Centre de ressources biologiques (CRB), qui fait partie intégrante du pôle de Biologie pathologie et regroupe plusieurs séries de prélèvements justement destinées aux projets de recherche. Ces prélèvements peuvent d’ailleurs être effectués en interne, y compris par le nouveau centre de prélèvement qui participe ainsi indirectement aux travaux de recherche du CHU.
Pour finir, quelles sont les perspectives de ce nouveau centre de prélèvement ?
Corinne Lebail : Notre objectif premier est de dynamiser son activité et de développer des partenariats. Mais nous avons aussi pour projet d’étendre son champ d’action à la vaccination. Nos centres de prélèvement historiques avaient déjà pu effectuer la vaccination Covid des professionnels de santé. Nous souhaitons désormais ouvrir cette activité vers l’extérieur, et travaillons aujourd’hui avec le service des maladies infectieuses pour proposer la vaccination contre toutes les maladies préconisées. Nous aimerions sauter le pas au cours des prochains mois, et offrir ainsi un service additionnel à la population stéphanoise.
> Article paru dans Hospitalia #65, édition de mai 2024, à lire ici