Quel avenir pour la biologie médicale ? Quel rôle pour le biologiste hospitalier et libéral ? Quel modèle pour le secteur ? Quelle réglementation pour le définir ? Comment attirer les plus jeunes ?... Les questions relatives au monde de la biologie médicale sont nombreuses et persistent avec le temps, poussant de nombreux organismes professionnels à s’y pencher depuis maintenant plusieurs années. En novembre 2023, lors des Journées de l’innovation en biologie, ou JIB, Aurélien Rousseau, alors ministre de la Santé et de la Prévention, annonçait même la création d’une mission sur l’avenir de la biologie médicale par ces mots : « le temps est venu d’ouvrir des travaux sur l’avenir de votre profession pour conforter son rôle central dans le système et renforcer son attractivité ». Si le contexte politique rend la concrétisation de cette mission incertaine, les termes alors choisis par le ministre faisaient déjà état de problématiques remontées aux plus hautes instances publiques.
« Nous sommes dans une période charnière pour l’avenir de notre spécialité, qui doit définir clairement son rôle et clarifier son positionnement comme professionnel médical ou simple prestataire de service », tance le Docteur Lionel Barrand, président du syndicat Les Biologistes médicaux – Les Biomed. Tout au long de l’année, l’organisation professionnelle interpelle les pouvoirs publics sur des problématiques précises comme, ces derniers mois, les négociations avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, ou pour réclamer que les techniciens de laboratoire puissent effectuer un prélèvement en cas de suspicion de coqueluche.
« Nous sommes dans une période charnière pour l’avenir de notre spécialité, qui doit définir clairement son rôle et clarifier son positionnement comme professionnel médical ou simple prestataire de service », tance le Docteur Lionel Barrand, président du syndicat Les Biologistes médicaux – Les Biomed. Tout au long de l’année, l’organisation professionnelle interpelle les pouvoirs publics sur des problématiques précises comme, ces derniers mois, les négociations avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus, ou pour réclamer que les techniciens de laboratoire puissent effectuer un prélèvement en cas de suspicion de coqueluche.
Un annuaire des laboratoires pour faciliter la prise en charge
« Notre syndicat, qui regroupe des internes, des hospitaliers et des libéraux, porte plusieurs dossiers, parfois en lien avec d’autres organismes professionnels, pour améliorer le quotidien des professionnels de la biologie médicale sur tous les champs : depuis la prévention à l’expertise, en passant par le dépistage et l’organisationnel », résume Lionel Barrand. Les Biomed militent ainsi pour une implication croissante des laboratoires de biologie médicale (LBM) dans la prise en charge des soins non programmés, via notamment la création d’une cartographie des laboratoires privés et publics mentionnant les horaires d’ouverture, les examens réalisés, ainsi que la possibilité ou non d’effectuer des examens urgents sur place. « Une telle cartographie permettrait aux prescripteurs de ne pas diriger tous les patients vers les urgences hospitalières », insiste le biologiste.
Le Cofrac, toujours source de tension
S’inscrivant dans le champ de l’organisationnel, cette demande rejoint aussi d’autres appels de la profession portant sur des enjeux de réglementation, et notamment ceux en lien avec les actions du Comité français d'accréditation (Cofrac). Si tous s’accordent à reconnaître qu’une réglementation est « nécessaire », nombreux sont aussi ceux qui appellent le Comité à « assouplir » ses dispositions relatives à certaines procédures d’accréditation. « La duplication d’une technique dans les différents sites d’un même laboratoire ne devrait pas, par exemple, appeler un nouvel audit physique et la soumission d’un nouveau dossier de validation complet », illustre Lionel Barrand, pour qui, dans ce cas, « l’accréditation coûte plus cher que la machine ». « Un assouplissement à terme de ce type de dispositions est réellement souhaitable pour éviter l’embolisation des LBM, qu’ils soient installés en ville ou à l’hôpital », souligne le biologiste.
S’inscrire dans les champs de la prévention et du dépistage
En ce qui concerne la prévention et le dépistage, le syndicat Les Biologistes médicaux se félicite que leur spécialité soit « enfin autorisée à jouer un rôle majeur », avec la possibilité de se faire dépister en LBM sur simple présentation du courrier d'invitation de l'Assurance maladie. Mais il demande aussi la possibilité de constituer des stocks de vaccins, notamment antigrippaux, pour pouvoir vacciner sur site les personnes fragiles accueillies dans les LBM. « 500 000 patients poussent chaque jour la porte d’un laboratoire de biologie médicale en France. Nous devons mettre cette proximité à profit pour vacciner directement les patients, dont les plus fragiles, qui viennent aussi plus fréquemment dans nos structures », ajoute Lionel Barrand, insistant par là même sur l’avantage de disposer sur place de stocks suffisants,« pour vacciner sans attente ».
En matière de virus dit « hivernaux », le syndicat professionnel appelle aussi les pouvoirs publics à rembourser les PCR de la grippe et de la bronchiolite, « autant pour les personnes hospitalisées que pour les patients en ambulatoire ». De la même manière, et face à l’épidémie de ces derniers mois, le syndicat réclame le remboursement des PCR pour la coqueluche, ainsi que, comme évoqué plus haut, la possibilité pour les techniciens de laboratoire de réaliser eux-mêmes les prélèvements. « Le prélèvement nasopharyngé est un geste déjà parfaitement maitrisé par les techniciens de laboratoire, puisque c’est le même prélèvement que celui utilisé pour dépister la COVID-19 : seule la pathologie change », rappelaient d’ailleurs Les Biologistes médicaux dans un communiqué diffusé le 24 juin dernier. « Tous ces examens, s’ils sont réalisés, permettent de poser rapidement le bon diagnostic et de lancer aussitôt un traitement efficace, en limitant le recours à des antibiotiques inutiles », indique le président du syndicat, en soulignant la nécessité de « casser les chaînes de transmission de ces virus qui peuvent s’avérer létaux, surtout pour les plus fragiles ».
En matière de virus dit « hivernaux », le syndicat professionnel appelle aussi les pouvoirs publics à rembourser les PCR de la grippe et de la bronchiolite, « autant pour les personnes hospitalisées que pour les patients en ambulatoire ». De la même manière, et face à l’épidémie de ces derniers mois, le syndicat réclame le remboursement des PCR pour la coqueluche, ainsi que, comme évoqué plus haut, la possibilité pour les techniciens de laboratoire de réaliser eux-mêmes les prélèvements. « Le prélèvement nasopharyngé est un geste déjà parfaitement maitrisé par les techniciens de laboratoire, puisque c’est le même prélèvement que celui utilisé pour dépister la COVID-19 : seule la pathologie change », rappelaient d’ailleurs Les Biologistes médicaux dans un communiqué diffusé le 24 juin dernier. « Tous ces examens, s’ils sont réalisés, permettent de poser rapidement le bon diagnostic et de lancer aussitôt un traitement efficace, en limitant le recours à des antibiotiques inutiles », indique le président du syndicat, en soulignant la nécessité de « casser les chaînes de transmission de ces virus qui peuvent s’avérer létaux, surtout pour les plus fragiles ».
L’attractivité, un enjeu pour demain
Parmi les nombreux enjeux auxquels fait face la profession de biologiste médical, l’attractivité est l’une de celles appelant une réflexion sur le plus long terme. Tous les organismes professionnels du secteur semblent d’ailleurs s’être emparés de la question, et multiplient les actions pour informer les plus jeunes et susciter les vocations. Néanmoins, pour Lionel Barrand, président du syndicat Les Biologistes médicaux – Les Biomed, « toutes les propositions visant à améliorer les conditions de travail des biologistes médicaux participeront à une plus grande attractivité de la profession. Si nous pouvons faire des prescriptions, des consultations, si nous avons accès à de nouveaux parcours… Toutes ces avancées auront un impact certain sur toute la profession et son avenir ».
S’il reste confiant, le biologiste alerte tout de même sur le déroulement des négociations cette année avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), et l’annonce « d’une nouvelle baisse drastique de près de 10 % des tarifs des actes de biologie ». Suite à un appel de l’intersyndicale des biologistes médicaux*, plusieurs laboratoires ont d’ailleurs annoncé un mouvement de grève, du vendredi 20 septembre au lundi 23 septembre, en réaction aux décisions de la CNAM. « Cette décision a un impact réel sur les professionnels de santé en exercice », alerte le responsable, qui s’inquiète d’une « répercussion » sur l’attractivité du métier. « Là encore, l’attractivité réagit à tout, rien n’est réellement sans impact », souligne-t-il.
Parmi les nombreux enjeux auxquels fait face la profession de biologiste médical, l’attractivité est l’une de celles appelant une réflexion sur le plus long terme. Tous les organismes professionnels du secteur semblent d’ailleurs s’être emparés de la question, et multiplient les actions pour informer les plus jeunes et susciter les vocations. Néanmoins, pour Lionel Barrand, président du syndicat Les Biologistes médicaux – Les Biomed, « toutes les propositions visant à améliorer les conditions de travail des biologistes médicaux participeront à une plus grande attractivité de la profession. Si nous pouvons faire des prescriptions, des consultations, si nous avons accès à de nouveaux parcours… Toutes ces avancées auront un impact certain sur toute la profession et son avenir ».
S’il reste confiant, le biologiste alerte tout de même sur le déroulement des négociations cette année avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), et l’annonce « d’une nouvelle baisse drastique de près de 10 % des tarifs des actes de biologie ». Suite à un appel de l’intersyndicale des biologistes médicaux*, plusieurs laboratoires ont d’ailleurs annoncé un mouvement de grève, du vendredi 20 septembre au lundi 23 septembre, en réaction aux décisions de la CNAM. « Cette décision a un impact réel sur les professionnels de santé en exercice », alerte le responsable, qui s’inquiète d’une « répercussion » sur l’attractivité du métier. « Là encore, l’attractivité réagit à tout, rien n’est réellement sans impact », souligne-t-il.
*L’intersyndicale regroupe le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), Les Biologistes Médicaux (Les BIOMED), la Fédération nationale des syndicats de praticiens biologistes hospitaliers et hospitalo-universitaires (FNSPBHU), le Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH), le Syndicat des biologistes (SDBIO), le Syndicat des laboratoires de biologie clinique (SLBC) et le Syndicat national des médecins biologistes des CHU (SNMB-CHU).
> Article paru dans Hospitalia #66, édition de septembre 2024, à lire ici