Decitex est le spécialiste de l’éco-nettoyage des sols. Pourriez-vous nous en parler ?
Xavier Goubet : Cette société française, dont 85 % des produits sont fabriqués en France et en Europe, a en effet pris le virage du nettoyage sans chimie il y a une douzaine d’années. Spécialistes des textiles techniques, et plus particulièrement de la microfibre, nous avons souhaité mettre ce savoir-faire à profit pour développer des mops toujours plus performantes afin de favoriser un changement de pratiques, notamment au sein des établissements de santé. Le bionettoyage chimique des sols y était jusqu’à peu très ancré dans les mœurs, ce qui n’est pas sans soulever un certain nombre de problématiques. En particulier, un sol traité à l’aide d’un détergent-désinfectant et non rincé va accumuler un biofilm, véritable élément nutritif qui favorisera la prolifération de nouvelles bactéries et leur permettra de développer des résistances. Avec le temps, les détergents-désinfectants chimiques deviennent de fait moins efficaces.
Cet enjeu est-il résolu par le nettoyage à la microfibre et à l’eau ?
Xavier Goubet : Oui, car l’action de la microfibre découle de l’alliance de deux facteurs, l’un mécanique, qui décolle les salissures en profondeur, l’autre capillaire, qui les capte et les emprisonne dans le tricot – ce qui évite d’ailleurs de les redéposer ailleurs. Les micro-organismes seront par la suite détruits lors du nettoyage du bandeau en blanchisserie. Un nettoyage des sols à la microfibre et à l’eau ne crée donc pas de biofilm, ce qui permet de prévenir la résistance bactérienne. Les surfaces sont visuellement propres, mais aussi bactériologiquement saines. Notre produit phare, la mop Ultimate 3D Infinite – basée sur une technologie brevetée – est d’ailleurs ici particulièrement performante, comme l’ont montré les tests menés par un laboratoire indépendant.
Pourriez-vous les détailler ?
Florian Benedetto : Les tests se sont basés sur la méthodologie de la norme NF EN 16615, qui s’applique aux antiseptiques et désinfectants chimiques, car il n’existe pas de référentiel concernant spécifiquement l’éco-nettoyage à la microfibre et à l’eau. Le protocole, solide et reproductible, consiste à déposer une quantité connue de bactéries sur une surface donnée, à appliquer la mop Ultimate 3D Infinite, puis à effectuer un comptage des bactéries restantes afin d’obtenir le taux de réduction bactérienne. Les premiers tests ont été menés sur Staphylococcus aureus, avec un taux de réduction moyen de 5,13 log. La mop Ultimate 3D Infinite a donc permis de retirer 99,9993 % des bactéries déposées sur le sol.
Comment comprendre ces résultats ?
Florian Benedetto : L’efficacité de ce bandeau est similaire à celle d’un produit chimique désinfectant, pour lequel la norme impose un taux de réduction de 5 log des bactéries, et de 4 log des levures et champignons. Elle est en outre sensiblement supérieure à celle des bandeaux microfibres classiques, dont le taux de réduction bactérienne est compris entre 3 et 4 log. Nous avons, depuis, validé les performances de la technologie Ultimate sur d’autres souches, avec des taux de réduction moyen toujours aussi prometteurs : 5,25 log pour la bactérie Enterococcus hirae, 4,11 log pour la levure Candida albicans, et plus de 4,23 log pour le coronavirus humain 229E – pour rappel, la charge initiale doit être réduite d'au moins 4 log pour qu'un désinfectant chimique soit considéré comme virucide. Aujourd’hui, le taux de réduction bactérienne est devenu un critère test pour le développement de nouveaux produits Decitex. Il est, certes, plus ou moins élevé en fonction de la destination d’usage, mais il est ainsi plus aisé de choisir le bon produit pour la bonne application.
Ce sont donc des données qui permettent de soutenir le virage vers l’éco-nettoyage.
Xavier Goubet : De plus en plus d’établissements de santé sautent désormais le pas, car le nettoyage sans chimie est en adéquation avec leurs propres préoccupations sociales et environnementales. En limitant le recours aux détergents-désinfectants, ils peuvent également limiter les effets, sur la santé humaine, de la diffusion environnementale de composés volatils et de perturbateurs endocriniens, ainsi que la micropollution associée aux rejets d’effluents. L’intérêt est aussi économique, car il n’y a plus lieu de dédier un budget à l’acquisition de détergents-désinfectants. Alors certes, le traitement des mops en blanchisserie a un coût, mais celui-ci peut être maîtrisé. D’ailleurs, le bandeau Ultimate 3D Infinite est particulièrement léger afin que son traitement soit le moins énergivore possible. Sa durée de vie, elle, est garantie à hauteur de 80 lavages, ce qui est supérieur à la durée de vie moyenne d’un bandeau microfibre en établissement de santé.
Ces enjeux RSE font écho à la philosophie de Decitex, qui les met également en application dans le cadre de ses propres activités. Que pourriez-vous nous en dire ?
Xavier Goubet : En soutenant le nettoyage sans chimie, nous cherchons, plus globalement, à œuvrer pour un monde plus sain. Or cet engagement nous impose de mener aussi des actions en propre. Par exemple, l’Ultimate 3D Infinite est fabriquée à partir de matériaux 100 % recyclés – en l’occurrence des fibres polyester issues de la récupération de bouteilles en plastique – afin de limiter l’usage de matériaux d’origine fossile. Les chutes de production sont récupérées et revalorisées, et cette tendance devrait à terme concerner tous nos produits textiles.
Florian Benedetto : Pour aller plus loin, nous avons missionné un organisme indépendant afin de calculer l’impact environnemental de nos processus de production. Nous avons ici retenu trois critères, les consommations en eau, les émissions de gaz à effet de serre et les rejets aquatiques, des données qui permettront de nourrir notre prochain plan d’action. Nous cherchons, en parallèle, à mieux valoriser les mops en fin de vie, et donc à créer une filière de récupération et de recyclage en partenariat avec un prestataire spécialisé. Nous commencerons par l’Ultimate 3D Infinite, qui est 100 % recyclable, avant d’élargir la démarche aux autres modèles de bandeaux.
Le mot de la fin ?
Florian Benedetto : Pour soutenir nos actions en faveur du développement durable, nous nous sommes engagés dans le programme Fibre Citoyenne, qui s’appuie sur les recommandations de la norme ISO 26 000 – standard international en matière de RSE – à la filière textile. Nous travaillons en parallèle à l’obtention de la certification ISO 14 001 relative au management environnemental, et comptons bien continuer à être proactifs pour limiter l’impact de nos activités et proposer des produits toujours plus performants, mais aussi toujours plus durables.
Xavier Goubet : Vous l’aurez compris, les deux préoccupations qui président, aujourd’hui, au développement de nos produits, sont un impact environnemental limité tout au long de leur cycle de vie, et une efficacité bactériologique équivalente voire supérieure à celle des détergents-désinfectants chimiques. Plusieurs innovations sont en préparation, et nous espérons pouvoir en présenter lors de la prochaine édition d’InterClean Amsterdam.
> Plus d'informations sur le site de Decitex.
> Article publié dans l'édition de septembre d'Hospitalia à lire ici.
Xavier Goubet : Cette société française, dont 85 % des produits sont fabriqués en France et en Europe, a en effet pris le virage du nettoyage sans chimie il y a une douzaine d’années. Spécialistes des textiles techniques, et plus particulièrement de la microfibre, nous avons souhaité mettre ce savoir-faire à profit pour développer des mops toujours plus performantes afin de favoriser un changement de pratiques, notamment au sein des établissements de santé. Le bionettoyage chimique des sols y était jusqu’à peu très ancré dans les mœurs, ce qui n’est pas sans soulever un certain nombre de problématiques. En particulier, un sol traité à l’aide d’un détergent-désinfectant et non rincé va accumuler un biofilm, véritable élément nutritif qui favorisera la prolifération de nouvelles bactéries et leur permettra de développer des résistances. Avec le temps, les détergents-désinfectants chimiques deviennent de fait moins efficaces.
Cet enjeu est-il résolu par le nettoyage à la microfibre et à l’eau ?
Xavier Goubet : Oui, car l’action de la microfibre découle de l’alliance de deux facteurs, l’un mécanique, qui décolle les salissures en profondeur, l’autre capillaire, qui les capte et les emprisonne dans le tricot – ce qui évite d’ailleurs de les redéposer ailleurs. Les micro-organismes seront par la suite détruits lors du nettoyage du bandeau en blanchisserie. Un nettoyage des sols à la microfibre et à l’eau ne crée donc pas de biofilm, ce qui permet de prévenir la résistance bactérienne. Les surfaces sont visuellement propres, mais aussi bactériologiquement saines. Notre produit phare, la mop Ultimate 3D Infinite – basée sur une technologie brevetée – est d’ailleurs ici particulièrement performante, comme l’ont montré les tests menés par un laboratoire indépendant.
Pourriez-vous les détailler ?
Florian Benedetto : Les tests se sont basés sur la méthodologie de la norme NF EN 16615, qui s’applique aux antiseptiques et désinfectants chimiques, car il n’existe pas de référentiel concernant spécifiquement l’éco-nettoyage à la microfibre et à l’eau. Le protocole, solide et reproductible, consiste à déposer une quantité connue de bactéries sur une surface donnée, à appliquer la mop Ultimate 3D Infinite, puis à effectuer un comptage des bactéries restantes afin d’obtenir le taux de réduction bactérienne. Les premiers tests ont été menés sur Staphylococcus aureus, avec un taux de réduction moyen de 5,13 log. La mop Ultimate 3D Infinite a donc permis de retirer 99,9993 % des bactéries déposées sur le sol.
Comment comprendre ces résultats ?
Florian Benedetto : L’efficacité de ce bandeau est similaire à celle d’un produit chimique désinfectant, pour lequel la norme impose un taux de réduction de 5 log des bactéries, et de 4 log des levures et champignons. Elle est en outre sensiblement supérieure à celle des bandeaux microfibres classiques, dont le taux de réduction bactérienne est compris entre 3 et 4 log. Nous avons, depuis, validé les performances de la technologie Ultimate sur d’autres souches, avec des taux de réduction moyen toujours aussi prometteurs : 5,25 log pour la bactérie Enterococcus hirae, 4,11 log pour la levure Candida albicans, et plus de 4,23 log pour le coronavirus humain 229E – pour rappel, la charge initiale doit être réduite d'au moins 4 log pour qu'un désinfectant chimique soit considéré comme virucide. Aujourd’hui, le taux de réduction bactérienne est devenu un critère test pour le développement de nouveaux produits Decitex. Il est, certes, plus ou moins élevé en fonction de la destination d’usage, mais il est ainsi plus aisé de choisir le bon produit pour la bonne application.
Ce sont donc des données qui permettent de soutenir le virage vers l’éco-nettoyage.
Xavier Goubet : De plus en plus d’établissements de santé sautent désormais le pas, car le nettoyage sans chimie est en adéquation avec leurs propres préoccupations sociales et environnementales. En limitant le recours aux détergents-désinfectants, ils peuvent également limiter les effets, sur la santé humaine, de la diffusion environnementale de composés volatils et de perturbateurs endocriniens, ainsi que la micropollution associée aux rejets d’effluents. L’intérêt est aussi économique, car il n’y a plus lieu de dédier un budget à l’acquisition de détergents-désinfectants. Alors certes, le traitement des mops en blanchisserie a un coût, mais celui-ci peut être maîtrisé. D’ailleurs, le bandeau Ultimate 3D Infinite est particulièrement léger afin que son traitement soit le moins énergivore possible. Sa durée de vie, elle, est garantie à hauteur de 80 lavages, ce qui est supérieur à la durée de vie moyenne d’un bandeau microfibre en établissement de santé.
Ces enjeux RSE font écho à la philosophie de Decitex, qui les met également en application dans le cadre de ses propres activités. Que pourriez-vous nous en dire ?
Xavier Goubet : En soutenant le nettoyage sans chimie, nous cherchons, plus globalement, à œuvrer pour un monde plus sain. Or cet engagement nous impose de mener aussi des actions en propre. Par exemple, l’Ultimate 3D Infinite est fabriquée à partir de matériaux 100 % recyclés – en l’occurrence des fibres polyester issues de la récupération de bouteilles en plastique – afin de limiter l’usage de matériaux d’origine fossile. Les chutes de production sont récupérées et revalorisées, et cette tendance devrait à terme concerner tous nos produits textiles.
Florian Benedetto : Pour aller plus loin, nous avons missionné un organisme indépendant afin de calculer l’impact environnemental de nos processus de production. Nous avons ici retenu trois critères, les consommations en eau, les émissions de gaz à effet de serre et les rejets aquatiques, des données qui permettront de nourrir notre prochain plan d’action. Nous cherchons, en parallèle, à mieux valoriser les mops en fin de vie, et donc à créer une filière de récupération et de recyclage en partenariat avec un prestataire spécialisé. Nous commencerons par l’Ultimate 3D Infinite, qui est 100 % recyclable, avant d’élargir la démarche aux autres modèles de bandeaux.
Le mot de la fin ?
Florian Benedetto : Pour soutenir nos actions en faveur du développement durable, nous nous sommes engagés dans le programme Fibre Citoyenne, qui s’appuie sur les recommandations de la norme ISO 26 000 – standard international en matière de RSE – à la filière textile. Nous travaillons en parallèle à l’obtention de la certification ISO 14 001 relative au management environnemental, et comptons bien continuer à être proactifs pour limiter l’impact de nos activités et proposer des produits toujours plus performants, mais aussi toujours plus durables.
Xavier Goubet : Vous l’aurez compris, les deux préoccupations qui président, aujourd’hui, au développement de nos produits, sont un impact environnemental limité tout au long de leur cycle de vie, et une efficacité bactériologique équivalente voire supérieure à celle des détergents-désinfectants chimiques. Plusieurs innovations sont en préparation, et nous espérons pouvoir en présenter lors de la prochaine édition d’InterClean Amsterdam.
> Plus d'informations sur le site de Decitex.
> Article publié dans l'édition de septembre d'Hospitalia à lire ici.