L’équipe du service d’anatomie pathologique est passée au « tout numérique » en novembre 2022. ©DR
Quelles sont les dates clés de la digitalisation du service d’anatomie pathologique ?
Dr Céline Bazille : Rapidement après mon entrée en fonction en novembre 2021, j’ai présenté à la direction générale du CHU de Caen ce projet qui permettrait de digitaliser l’activité du service, y compris en ce qui concerne les lames de cytologie. Après une année de travail, nous sommes passés en « tout numérique » il y a seulement quelques mois, le 7 novembre 2022. Il nous fallait en effet préparer ce virage qui allait considérablement modifier nos pratiques. Nous avons ainsi commencé par réaliser une étude de marché pour identifier les différents fournisseurs de scanners et logiciels de traitement des images. Une fois nos choix effectués, six mois ont été nécessaires pour paramétrer au mieux les outils, les adapter à nos pratiques et organisations et former nos équipes à leur prise en main. Il a encore fallu quelques semaines d’adaptation pour que tous s’habituent au changement, mais force est de constater que trois mois à peine après la mise en production effective, tout le monde est déjà conquis.
Pourquoi avoir fait le choix de la pathologie numérique ?
Numériser notre spécialité simplifie considérablement nos organisations, notamment pour la gestion et le rangement des lames. Mais cette technique a bien d’autres avantages, puisqu’elle offre notamment des mesures beaucoup plus précises. Nous pourrons par ailleurs aussi, à terme, accéder à des solutions d’intelligence artificielle. C’est pourquoi ce virage numérique n’est pas propre au CHU de Caen : l’hôpital Bicêtre, à Paris, et le CHU de Rennes, l’ont eux aussi déjà pris. Cela étant dit, à Caen, ce projet s’inscrit dans une volonté plus large, combinant rénovation immobilière et innovations. D’ailleurs, fin février, notre service déménage dans un nouveau bâtiment, dans le cadre de la stratégie « Nouveau CHU ». Nous pourrons alors bénéficier de locaux plus modernes, et continuer à développer notre activité dans un espace totalement adapté à nos pratiques.
Quels sont, au quotidien, les apports de la digitalisation ?
Comme je le disais, l’organisation est beaucoup plus simple : le tri des lames se fait automatiquement sur notre liste de travail, il n’y a plus de pertes. Les échanges entre collègues sont également facilités : nous avons par exemple créé un forum de discussion interne, et nous devrions bientôt pouvoir envoyer des liens de visionnage de lames anonymisées à des pathologistes extérieurs. La numérisation est donc véritablement facilitante, au quotidien comme dans le cadre des échanges interprofessionnels. Nous nous sommes à cet égard associés avec le Centre Hospitalier de Cherbourg. La numérisation, mais aussi l’harmonisation des logiciels, nous permettent de visualiser les mêmes lames tout en bénéficiant d’un même le format de compte-rendu. Nous étudions donc les lames de manière indifférenciée à Caen et à Cherbourg, malgré la distance séparant ces deux établissements. C’est un avantage certain pour pallier, du moins en partie, le manque de médecins.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.
Dr Céline Bazille : Rapidement après mon entrée en fonction en novembre 2021, j’ai présenté à la direction générale du CHU de Caen ce projet qui permettrait de digitaliser l’activité du service, y compris en ce qui concerne les lames de cytologie. Après une année de travail, nous sommes passés en « tout numérique » il y a seulement quelques mois, le 7 novembre 2022. Il nous fallait en effet préparer ce virage qui allait considérablement modifier nos pratiques. Nous avons ainsi commencé par réaliser une étude de marché pour identifier les différents fournisseurs de scanners et logiciels de traitement des images. Une fois nos choix effectués, six mois ont été nécessaires pour paramétrer au mieux les outils, les adapter à nos pratiques et organisations et former nos équipes à leur prise en main. Il a encore fallu quelques semaines d’adaptation pour que tous s’habituent au changement, mais force est de constater que trois mois à peine après la mise en production effective, tout le monde est déjà conquis.
Pourquoi avoir fait le choix de la pathologie numérique ?
Numériser notre spécialité simplifie considérablement nos organisations, notamment pour la gestion et le rangement des lames. Mais cette technique a bien d’autres avantages, puisqu’elle offre notamment des mesures beaucoup plus précises. Nous pourrons par ailleurs aussi, à terme, accéder à des solutions d’intelligence artificielle. C’est pourquoi ce virage numérique n’est pas propre au CHU de Caen : l’hôpital Bicêtre, à Paris, et le CHU de Rennes, l’ont eux aussi déjà pris. Cela étant dit, à Caen, ce projet s’inscrit dans une volonté plus large, combinant rénovation immobilière et innovations. D’ailleurs, fin février, notre service déménage dans un nouveau bâtiment, dans le cadre de la stratégie « Nouveau CHU ». Nous pourrons alors bénéficier de locaux plus modernes, et continuer à développer notre activité dans un espace totalement adapté à nos pratiques.
Quels sont, au quotidien, les apports de la digitalisation ?
Comme je le disais, l’organisation est beaucoup plus simple : le tri des lames se fait automatiquement sur notre liste de travail, il n’y a plus de pertes. Les échanges entre collègues sont également facilités : nous avons par exemple créé un forum de discussion interne, et nous devrions bientôt pouvoir envoyer des liens de visionnage de lames anonymisées à des pathologistes extérieurs. La numérisation est donc véritablement facilitante, au quotidien comme dans le cadre des échanges interprofessionnels. Nous nous sommes à cet égard associés avec le Centre Hospitalier de Cherbourg. La numérisation, mais aussi l’harmonisation des logiciels, nous permettent de visualiser les mêmes lames tout en bénéficiant d’un même le format de compte-rendu. Nous étudions donc les lames de manière indifférenciée à Caen et à Cherbourg, malgré la distance séparant ces deux établissements. C’est un avantage certain pour pallier, du moins en partie, le manque de médecins.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.