Vous avez été élu à la tête du SNBH pour un mandat de trois ans. Quelles actions comptez-vous mener ?
Dr Raphaël Bérenger : Dans la continuité de mes prédécesseurs, mon objectif premier est de continuer à défendre les spécificités de la biologie hospitalière. Cette spécialité structurante pour les établissements de santé doit s’adapter aux nouvelles dynamiques hospitalières, à mettre notamment en regard avec la création des Groupements hospitaliers de territoires (GHT). Même si ceux-ci existent depuis déjà plusieurs années, de nombreux projets de mutualisation et de convergence ne sont pas encore arrivés à leur terme. Et, bien qu’elle soit régulièrement citée comme modèle, la biologie hospitalière fait face à des nécessités de réorganisation qui doivent être mises en œuvre intelligemment. C’est là l’un des principaux messages du SNBH aujourd’hui : les biologistes doivent participer pleinement aux concertations pour un projet de mutualisation, y compris lorsque celle-ci porte uniquement sur le volet juridique ou administratif.
Quelles positions portez-vous par rapport aux nouvelles technologies ?
Le SNBH a à cœur de défendre l’inclusion des nouvelles technologies dans les pratiques des biologistes hospitaliers. Notre spécialité a toujours été un domaine d’innovation, qu’il s’agisse de nouveaux marqueurs ou de nouvelles technologies, et compte bien le rester. Je suis d’ailleurs persuadé qu’elle a un rôle particulier à jouer dans les révolutions actuelles de l’intelligence artificielle et du big data. Les données produites par la biologie médicale sont en effet indispensables pour poser un diagnostic ou préciser la stratégie thérapeutique, et cette tendance devrait continuer de croître. Dans cette même optique, la biologie doit jouer un rôle majeur dans la mise en place des projets issus du Ségur numérique, et notamment de Mon Espace Santé. Cet outil est particulièrement intéressant pour les LBM, en ville comme à l’hôpital où, d’ailleurs, des laboratoires prennent aussi en charge des patients externes.
Face à ces évolutions, la redéfinition de la place du biologiste est-elle encore un enjeu ?
C'est une question qui revient fréquemment. On pourrait croire que, plus il y aura d’automatisation et d'intelligence artificielle, moins le biologiste sera nécessaire. Mais cette vision est erronée : le biologiste est et restera le garant des organisations et des processus. Il continuera de les concevoir, de choisir et de gérer les automates et les réactifs. Il continuera, aussi d’interpréter les résultats, et maintiendra ses échanges avec les autres spécialités hospitalières pour présenter de nouveaux marqueurs ou rendre compte de certains bilans.
Dr Raphaël Bérenger : Dans la continuité de mes prédécesseurs, mon objectif premier est de continuer à défendre les spécificités de la biologie hospitalière. Cette spécialité structurante pour les établissements de santé doit s’adapter aux nouvelles dynamiques hospitalières, à mettre notamment en regard avec la création des Groupements hospitaliers de territoires (GHT). Même si ceux-ci existent depuis déjà plusieurs années, de nombreux projets de mutualisation et de convergence ne sont pas encore arrivés à leur terme. Et, bien qu’elle soit régulièrement citée comme modèle, la biologie hospitalière fait face à des nécessités de réorganisation qui doivent être mises en œuvre intelligemment. C’est là l’un des principaux messages du SNBH aujourd’hui : les biologistes doivent participer pleinement aux concertations pour un projet de mutualisation, y compris lorsque celle-ci porte uniquement sur le volet juridique ou administratif.
Quelles positions portez-vous par rapport aux nouvelles technologies ?
Le SNBH a à cœur de défendre l’inclusion des nouvelles technologies dans les pratiques des biologistes hospitaliers. Notre spécialité a toujours été un domaine d’innovation, qu’il s’agisse de nouveaux marqueurs ou de nouvelles technologies, et compte bien le rester. Je suis d’ailleurs persuadé qu’elle a un rôle particulier à jouer dans les révolutions actuelles de l’intelligence artificielle et du big data. Les données produites par la biologie médicale sont en effet indispensables pour poser un diagnostic ou préciser la stratégie thérapeutique, et cette tendance devrait continuer de croître. Dans cette même optique, la biologie doit jouer un rôle majeur dans la mise en place des projets issus du Ségur numérique, et notamment de Mon Espace Santé. Cet outil est particulièrement intéressant pour les LBM, en ville comme à l’hôpital où, d’ailleurs, des laboratoires prennent aussi en charge des patients externes.
Face à ces évolutions, la redéfinition de la place du biologiste est-elle encore un enjeu ?
C'est une question qui revient fréquemment. On pourrait croire que, plus il y aura d’automatisation et d'intelligence artificielle, moins le biologiste sera nécessaire. Mais cette vision est erronée : le biologiste est et restera le garant des organisations et des processus. Il continuera de les concevoir, de choisir et de gérer les automates et les réactifs. Il continuera, aussi d’interpréter les résultats, et maintiendra ses échanges avec les autres spécialités hospitalières pour présenter de nouveaux marqueurs ou rendre compte de certains bilans.
Ce rôle est-il appelé à évoluer ?
Le métier de biologiste se transforme déjà, et certaines tendances devraient s’accentuer. Je pense notamment à une intégration plus forte du biologiste médical au sein des équipes hospitalières, une pratique de plus en plus répandue aujourd’hui, en particulier chez les jeunes générations. Notre profession porte également de nombreuses activités autour de la recherche, et du développement de l’innovation. Les actuelles transformations organisationnelles et technologiques auront donc certainement un impact majeur pour les biologistes exerçants en CHU, mais aussi pour ceux opérant dans des CH, qui peuvent déjà inclure des cohortes de patients pour alimenter des études cliniques, cartographier des profils et les comparer.
Quels sont, à votre sens, les autres enjeux de la profession ?
L’évolution de la place du biologiste, que nous venons d’évoquer, et l’attractivité de notre métier, sont nos deux enjeux principaux, ceux partagés par l’ensemble des syndicats de biologistes médicaux. Nous souhaitons tous promouvoir ce beau métier auquel nous croyons. Mais nous faisons face à plusieurs freins, et en premier lieu la méconnaissance qu’en ont les étudiants en santé. Or, de manière tout à fait logique, on se dirige plus facilement vers les métiers que l'on connaît. Nous cherchons donc à muscler notre communication, en ciblant les jeunes générations. Depuis plusieurs années, nous avons également noué un partenariat avec les syndicats d’internes, qui assistent à nos congrès et nous aux leurs. Proposer de nouveaux types d’exercices est aussi un bon moyen pour attirer de nouveaux biologistes. Par exemple, après plusieurs mois de recherches infructueuses, le CH de Falaise et le CHU de Caen ont décidé de mutualiser un poste… et leur offre d’emploi a été rapidement pourvue ! Notre jeune consœur occupe aujourd’hui un poste en exercice partagé entre nos deux établissements, avec des missions plutôt centrées sur la recherche au CHU, et plus proches des patients au CH. Ce double exercice a eu un impact majeur sur l’attractivité du poste, et devrait permettre de le pérenniser.
Un mot, pour finir, sur vos projets pour 2024 ?
Comme chaque année, le SNBH organisera ses Journées francophones de biologie médicale (JFBM), qui se tiendront cette année à Troyes. Le comité d'organisation et le comité scientifique se sont déjà réunis pour construire le programme de l’événement, qui se déroulera sur trois jours, du 9 au 11 octobre. Le SNBH est également mobilisé pour les élections des représentants des personnels médicaux, prévues du 11 au 18 juin. Nous présenterons des candidats en lien avec l’intersyndicale Action Praticiens Hôpital (APH), issue de l’union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, dont notre syndicat est un membre fondateur. Bien que ces élections ne soient pas suffisamment suivies, elles sont pourtant essentielles pour assurer une meilleure représentativité de nos spécialités dans la Commission statutaire nationale (CSN), le Conseil de discipline (CD) et le Conseil supérieur des personnels médicaux, odontologistes et pharmaceutiques (CSPM). Or, en tant que syndicat professionnel, le SNBH y joue un rôle important pour à la fois défendre les spécificités de notre métier et le statut de praticien hospitalier.
> Article paru dans Hospitalia #64, édition de février 2024, à lire ici
Le métier de biologiste se transforme déjà, et certaines tendances devraient s’accentuer. Je pense notamment à une intégration plus forte du biologiste médical au sein des équipes hospitalières, une pratique de plus en plus répandue aujourd’hui, en particulier chez les jeunes générations. Notre profession porte également de nombreuses activités autour de la recherche, et du développement de l’innovation. Les actuelles transformations organisationnelles et technologiques auront donc certainement un impact majeur pour les biologistes exerçants en CHU, mais aussi pour ceux opérant dans des CH, qui peuvent déjà inclure des cohortes de patients pour alimenter des études cliniques, cartographier des profils et les comparer.
Quels sont, à votre sens, les autres enjeux de la profession ?
L’évolution de la place du biologiste, que nous venons d’évoquer, et l’attractivité de notre métier, sont nos deux enjeux principaux, ceux partagés par l’ensemble des syndicats de biologistes médicaux. Nous souhaitons tous promouvoir ce beau métier auquel nous croyons. Mais nous faisons face à plusieurs freins, et en premier lieu la méconnaissance qu’en ont les étudiants en santé. Or, de manière tout à fait logique, on se dirige plus facilement vers les métiers que l'on connaît. Nous cherchons donc à muscler notre communication, en ciblant les jeunes générations. Depuis plusieurs années, nous avons également noué un partenariat avec les syndicats d’internes, qui assistent à nos congrès et nous aux leurs. Proposer de nouveaux types d’exercices est aussi un bon moyen pour attirer de nouveaux biologistes. Par exemple, après plusieurs mois de recherches infructueuses, le CH de Falaise et le CHU de Caen ont décidé de mutualiser un poste… et leur offre d’emploi a été rapidement pourvue ! Notre jeune consœur occupe aujourd’hui un poste en exercice partagé entre nos deux établissements, avec des missions plutôt centrées sur la recherche au CHU, et plus proches des patients au CH. Ce double exercice a eu un impact majeur sur l’attractivité du poste, et devrait permettre de le pérenniser.
Un mot, pour finir, sur vos projets pour 2024 ?
Comme chaque année, le SNBH organisera ses Journées francophones de biologie médicale (JFBM), qui se tiendront cette année à Troyes. Le comité d'organisation et le comité scientifique se sont déjà réunis pour construire le programme de l’événement, qui se déroulera sur trois jours, du 9 au 11 octobre. Le SNBH est également mobilisé pour les élections des représentants des personnels médicaux, prévues du 11 au 18 juin. Nous présenterons des candidats en lien avec l’intersyndicale Action Praticiens Hôpital (APH), issue de l’union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, dont notre syndicat est un membre fondateur. Bien que ces élections ne soient pas suffisamment suivies, elles sont pourtant essentielles pour assurer une meilleure représentativité de nos spécialités dans la Commission statutaire nationale (CSN), le Conseil de discipline (CD) et le Conseil supérieur des personnels médicaux, odontologistes et pharmaceutiques (CSPM). Or, en tant que syndicat professionnel, le SNBH y joue un rôle important pour à la fois défendre les spécificités de notre métier et le statut de praticien hospitalier.
> Article paru dans Hospitalia #64, édition de février 2024, à lire ici