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Imagerie

Imagerie Avenir Marseille, un programme unique en Europe


Rédigé par Rédaction le Lundi 1 Mars 2021 à 10:29 | Lu 1981 fois


Souhaitant optimiser le renouvellement de leurs équipements de radiologie et de médecine nucléaire, les services de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) ont imaginé « Imagerie Avenir Marseille/AP-HM » (IAM/AP-HM), un programme novateur qui s’impose comme l’un des plus gros projets européens du moment en imagerie médicale.



Le Pr Jean-Michel Bartoli, chef du Pôle Imagerie Médicale de l’AP-HM. © Ariane Le Guay
Le Pr Jean-Michel Bartoli, chef du Pôle Imagerie Médicale de l’AP-HM. © Ariane Le Guay
Dynamiser la politique d’investissement tout en garantissant la maîtrise du budget, tel est le choix, pragmatique, qu’a fait l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) en lançant « Imagerie Avenir Marseille/AP-HM » (IAM/AP-HM). Ce projet d’envergure prévoit de déléguer la gestion du parc des équipements de radiologie et de médecine nucléaire à des partenaires retenus pour une période de douze ans, à travers des contrats de location-maintenance incluant toutefois des prestations élargies telles que la formation des utilisateurs et les travaux associés. « Le projet IAM/AP-HM porte sur 111 équipements répartis sur quatre établissements, soit 28 % de la valeur du parc biomédical de l’institution », détaille le Professeur Jean-Michel Bartoli, chef du Pôle Imagerie Médicale. Divisés en sept segments*, les différents matériels concernés seront renouvelés entre une et trois fois au cours de ces douze années. « Tout a été défini à l’avance,la durée de la délégation, les gammes de produits et les échéances de leur remplacement. Nous disposons ainsi d’une feuille de route clairement définie jusqu’en 2032, avec des loyers annuels lissés », poursuit le Pr. Bartoli pour qui le projet IAM/AP-HM permet également de se libérer d’une contrainte de taille : l’évaluation annuelle des équipements biomédicaux, véritable « bataille budgétaire ». Un avantage indéniable qui vient s’ajouter aux autres atouts du projet. Le chef de Pôle cite notamment ici la possibilité, pour les équipes, de bénéficier « de matériels up-to-date [mis à jour] planifiés sur les douze prochaines années », et ses impacts attendus sur l’amélioration des prises en charge, mais aussi des conditions de travail et de l’attractivité de l’institution.

Un projet né de la mobilisation de tous

Véritable pierre angulaire d’IAM/AP-HM, les professionnels de santé – et futurs utilisateurs – ont directement participé à la création et à la modélisation de ces nouveaux types de partenariats. Ainsi, pour chaque segment de marché, un trinôme composé d’un médecin, d’un cadre et d’un Ingénieur Biomédical (IBM) a coordonné les différentes étapes. « Afin de gagner en fluidité, nous avons choisi des coordonnateurs de segment jeunes, qui pourront effectuer un suivi de la démarche sur les douze années », explique Jean-Michel Bartoli qui a lui-même supervisé avec l’équipe coordonnatrice du Pôle Imagerie le projet dans son intégralité. « Mais nous n’avons pas été seuls », insiste-t-il.« De nombreux services de l’AP-HM ont apporté leur pierre à l’édifice : la direction générale bien sûr, la CME mais aussi les systèmes informatiques, la direction des travaux, la direction des achats, le pôle juridique et financier, les services financiers, le tout sous la houlette de la Direction des équipements dirigée par Gilles Halimi et de notre cheffe de projet IAM/AP-HM, Marie-Hélène Fortin, qui ont suivi et coordonné la démarche dans son ensemble… En tout état de cause, le projet a véritablement été mobilisateur pour toute l’AP-HM ! », ajoute, enthousiaste, le Professeur de radiologie. 
L’engagement des différents professionnels était pour sa part loin d’être anodin : si les premières machines issues de ce programme sont actuellement en train d’être installées dans les hôpitaux marseillais, le projet avait été lancé dès 2017. Ces trois premières années avaient été consacrées à un long travail de sourcingpuis à la mise en place d’un dialogue compétitif avec les industriels avant le lancement de l’appel d’offre. « Pour chaque segment, trois à quatre industriels ont participé à la phase de dialogue », précise le chef du Pôle Imagerie Médicale, pour qui cette période a aussi permis à chacune des parties « d’apprendrede préciser leurs demandes et d’apporter des réponses adéquates »

Un 8ème segment transversal

Ces phases préalables ont ainsi été précieuses, permettant à l’AP-HM de spécifier ses besoins et d’écarter, par exemple, les mammographes, les panoramiques dentaires, les ostéodensitomètres ou encore les systèmes EOS, des équipements non seulement très spécifiques mais aussi peu renouvelés, qui « auraient pu bloquer le reste du projet ». À l’inverse, les logiciels de post-traitement avancé et ceux intégrant des applications d’intelligence artificielle (IA) ont fait l’objet d’un 8èmesegment traité en parallèle d’IAM/AP-HM. « Vu le fort taux de renouvellement de ces matériels, nous avons préféré émettre un appel d’offre pour quatre ans uniquement », précise Jean-Michel Bartoli. Ce segment dédié au post-traitement avancé (neuro-, cardio- et cancérologie) s’accompagne d’ailleurs par la création d’une salle dédiée à l’IA avec des solutions dont « bénéficieront tous les équipements concernés par le programme IAM/AP-HM », se félicite le chef de Pôle.

« Pas moins de 111 appareils devraient avoir été remplacés d’ici la fin 2022 »

Pour les sept segments intégrés à IAM/AP-HM, les partenariats signés avec les industriels prévoient également la réalisation de travaux d’adaptation des locaux, ainsi que l’aménagement d’une salle de formation dédiée aux professionnels de santé (manipulateurs et IBM), aux étudiants et aux industriels. « Lors de la première phase du projet, nous nous sommes rapprochés des Hospices Civils de Lyon (HCL) qui avaient déjà effectué une démarche proche avec le projet GOPI. Partant de leur expérience, nous avons décidé d’adapter cette approche aux établissements marseillais en élargissant les offres de partenariats** mais aussi en y intégrant des volets additionnels sur les travaux et la formation », raconte Jean-Michel Bartoli. L’objectif : pouvoir également bénéficier de nouvelles prestations de services. La démarche a semble-t-il commencé à porter ses fruits, avec plus d’une vingtaine de machines installées à la mi-octobre. « Pas moins de 111 équipements seront remplacés d’ici la fin 2022. La salle de formation devrait, elle, être opérationnelle dès le début de l’année 2021 », complète le Pr Bartoli. Les travaux en cours sont donc nombreux avec, parfois, des impacts non négligeables sur l’organisation des activités de soins. Mais, « tout le monde est enthousiaste », assure le chef du Pôle Imagerie Médicale. « Nous avons dès le début communiqué auprès des agents de l’AP-HM, en étant transparent sur les différentes étapes du projet. Ils ont donc pu suivre l’avancée de chaque phase et anticiper les différents changements », précise-t-il. Chacun peut ainsi plus facilement se projeter sur le long terme. « L’attractivité du projet n’en est que plus grande », sourit Jean-Michel Bartoli. 



* (1) Radiologie conventionnelle, (2) Radiologie interventionnelle, (3) Scanner, (4) IRM, (5) Échographe, (6) TEP Scan, (7) Gamma caméra. 
** Les partenariats de l’AP-HM couvrent 90 % à 100 % de l’offre proposée pour chaque segment, contre 70 % pour le programme des HCL. 


 
Article publié dans le numéro de décembre d'Hospitalia à consulter ici.






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