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Imagerie

Un service d’imagerie réorganisé et modernisé


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Lundi 22 Juillet 2024 à 16:20 | Lu 824 fois


Dans les Hauts-de-France, le Centre Hospitalier de la Région de Saint-Omer (CHRSO), dans le Pas-de-Calais, inaugurait, le 14 septembre dernier, son nouveau service d’imagerie médicale qui accueille aujourd’hui deux IRM et deux scanners. Une « réelle bouffée d’oxygène » pour les professionnels de santé comme pour les patients, nous explique le Docteur Guillaume Coudert, le chef de service.



© CHRSO
© CHRSO
Après plusieurs années de travaux, le CHRSO a inauguré son nouveau service d’imagerie médicale en septembre dernier. Pourriez-vous nous en parler ?

Dr Guillaume Coudert : Souhaitant réduire les délais de prise en charge pour les examens d’imagerie, le CHRSO a effectivement lancé en 2018 des travaux pour réorganiser le service d’imagerie médicale. En 2019, nous avons obtenu l’autorisation de déployer une IRM supplémentaire, ce qui nous a poussés à aller plus loin encore pour réaménager les locaux, de manière à créer une superficie supplémentaire de 350 m2 et pouvoir ainsi faire fonctionner les deux IRM que nous comptions acquérir. La première IRM de 1,5 Tesla a été installée dès le mois d’août 2019, suivie d’une deuxième IRM de 3 Tesla en février 2020. Poursuivant sur cette lancée, nous avons aussi renouvelé les équipements de radiologie conventionnelle, avec le remplacement du scanner existant et l’autorisation d’un 2ème scanner en 2022. Au terme du projet, nous sommes donc aujourd’hui dotés de deux IRM, de deux scanners, de deux appareils mobiles de radiographie, ainsi que de deux salles de radiologie et d’une salle d’échographie. 

Ces aménagements ont-ils entraîné une modification des flux ? 

Bien entendu. Aujourd’hui, la présence de deux scanners nous permet, par exemple, de distinguer le flux des patients externes, de celui des patients hospitalisés ou arrivés par les urgences. Cette différenciation offre plus de confort, pour les patients comme pour le personnel. Une panne sur l’un des équipements est également moins grave, car l’autre scanner peut alors prendre le relais. Disposer de deux machines est donc beaucoup plus sécurisant pour les patients, qui bénéficient en outre de délais de rendez-vous drastiquement réduits. Il est aujourd’hui possible d’obtenir un rendez-vous de scanner en moins d’une semaine, et parfois même du jour au lendemain.

Quid de l’IRM ? 

La demande pour cette technologie est actuellement très forte. C’est pourquoi, bien que la présence des deux IRM nous ait permis de réduire les délais, ceux-ci peuvent encore être importants, en fonction du type d’examen et de l’organe contrôlé. Dans certains cas, il faut parfois attendre un mois et demi, voire deux mois, mais rarement au-delà. Quoi qu’il en soit, nous faisons notre possible pour répondre à la demande, tout en priorisant les examens les plus urgents. Le fait de disposer d’une IRM de 1.5 Tesla, et d’une autre de 3 Tesla, est d’ailleurs très intéressant, car elles sont complémentaires. Avec des aimants de puissance différente, nous bénéficions d’une plus grande polyvalence, mais aussi d’une meilleure qualité d’image, selon l’examen réalisé. 

© CHRSO
© CHRSO
Comment la période des travaux s’est-elle déroulée ? A-t-il fallu fermer le service ? 

Nous avons pu maintenir notre activité durant quasiment toute la durée des travaux. Tout a été mené par étapes, ce qui a permis de limiter l’impact du chantier sur le fonctionnement du service, et notamment sur l’utilisation des scanners d’autant qu’ils avaient été changés à quelques mois d’intervalle – en novembre 2022, puis en mai 2023. Quelques jours de transition ont néanmoins été nécessaires au cœur de cette période, mais nous avons pu compter sur notre partenariat avec la Clinique de Saint-Omer, pour réaliser les examens durant ce court épisode.

Revenons à la genèse du projet. Vous évoquiez la réduction des délais d’attente, mais d’autres objectifs étaient-ils également recherchés ? 

Il s’agissait, aussi, de répondre aux attentes des professionnels de l’établissement, avec des équipements plus modernes, qui permettent d’acquérir des images plus précises et de prendre en charge plus rapidement les patients. Le projet est donc finalement né de plusieurs constats, posés au fil des années. Et sa mise en œuvre n’a pas été aisée car il ne s’agissait pas seulement de restructurer notre service, et de renouveler ou d’élargir notre parc. Il faut aussi recruter et former des manipulateurs en électroradiologie médicale (MERM), un défi que nous sommes encore en train de relever. Et, bien que nous soyons sur la bonne voie, cela n’est pas facile, particulièrement pour les cadres. Les candidats formés viennent parfois à manquer. La problématique ne se limite d’ailleurs pas aux MERM. Pour que notre nouveau service puisse fonctionner de manière optimale, nous avons aussi besoin de radiologues. Or c’est aussi un métier sous tension. Nous sommes aujourd’hui plusieurs à exercer au sein du CHRSO mais, il fut un temps, un seul radiologue était présent. 

Comment palliez-vous le manque de radiologues ? 

Nous avons principalement recruté des remplaçants, sur des contrats adaptés en fonction de leurs demandes. Tous n’exercent donc pas à plein temps, et cette flexibilité a joué en notre faveur en nous permettant de fidéliser ces médecins. Pour compléter notre équipe, nous accueillerons également, à partir du mois de juin, un praticien stagiaire associé, diplômé en Algérie et qui a réussi les épreuves de vérification des connaissances (EVC). Il exercera pendant deux ans au sein de notre service pour se former aux spécificités françaises. Et puis, si nous ne pouvons pas traiter une demande, par exemple formulée dans un contexte d’urgence, notre établissement dispose aussi d’un outil de téléradiologie. Les images acquises sur site peuvent ainsi être transmises à un organisme externe, qui interprète les résultats et génère le compte-rendu. Ce système peut se révéler particulièrement utile, mais nous essayons tout de même d’en limiter l’utilisation, à la fois pour des raisons financières et pour conserver une proximité clinique, que ce procédé n’autorise clairement pas. 

Le mot de la fin ? 

L’installation des nouveaux équipements a été une réelle bouffée d'oxygène pour tous les professionnels du service, qui ont également pu bénéficier du déploiement de technologies complémentaires pour accompagner ce changement. Je pense par exemple ici à la prise de rendez-vous en ligne, ou à la reconnaissance vocale utilisée pour la rédaction des comptes-rendus. Ce sont des avancées bien réelles pour les équipes, qui peuvent ainsi se recentrer sur les patients. Cela étant dit, bien qu’elles apportent une aide indéniable, il n’en faut pas moins disposer de suffisamment de professionnels sur site, pour prendre en charge les patients en proximité et dans les meilleures conditions possibles, car notre pratique est toujours plus précise et plus exigeante. 

> Article paru dans Hospitalia #65, édition de mai 2024, à lire ici 
 







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