Chères lectrices, chers lecteurs,
Affirmer que l’actualité de ces derniers mois a été chargée pour le monde de la santé, serait presque un euphémisme.
Face aux difficultés d’accès aux soins à l’hôpital public et à la dégradation de ses spécialités – sur lesquelles les professionnels de terrain alertent depuis déjà plusieurs années –, l’Assemblée nationale a ainsi créé une commission d’enquête, qui entend aboutir à « des solutions concrètes ». Peut-être les nombreuses pistes avancées par les dizaines de rapports et réformes ayant rythmé cette dernière décennie ne l’étaient-elles pas suffisamment ? Toujours est-il que la prochaine épiphanie est annoncée pour l’automne. Les violences sexuelles et sexistes à l’Hôpital ont également fait la Une des journaux lorsque, à l’instar de nos concitoyens, nous avons assisté, consternés, à des témoignages dénonçant des « comportements hors d’âge », pour citer Philippe El Saïr, président de la Conférence des directeurs généraux de CHU, qui a également appelé à une « politique de tolérance zéro », concomitamment à la féminisation des postes à responsabilité et à la mise en œuvre d’une parité réelle dans les instances hospitalières. Nous saluons, sincèrement et totalement, cette prise de position sans équivoque.
Les autres composantes de notre système de santé vivent elles aussi une période agitée. Du côté de l’hospitalisation privée, un mouvement de grève historique est prévu début juin pour obtenir une revalorisation des tarifs, face à la réévaluation plus forte accordée au secteur public et au secteur privé non lucratif. En ville, après avoir ulcéré les spécialistes à propos des tarifs dans les cliniques privées, l’exécutif a aussi fait bondir les généralistes en évoquant l’expérimentation d’un accès direct à ces mêmes spécialistes, sans en passer par le médecin traitant. La tension est palpable partout à quelques mois des Jeux Olympiques, qui eux-mêmes ne seront pas sans effets sur un système déjà fragilisé.
Mais il y a également de « bonnes » nouvelles. Nous avons évoqué le positionnement bienvenu des directeurs d’hôpital pour faire évoluer une culture encore trop marquée par le sexisme. Sur un autre registre, et après plusieurs années (décennies ?) de tergiversations, le coup d’envoi a été donné pour le projet de loi relatif à l’accompagnement de la fin de vie, qui ouvre la possibilité d’une aide à mourir sous certaines conditions strictes. Les attentes sont ici nombreuses, mais l’on ne peut aussi ignorer les réserves, particulièrement lorsqu’elles sont formulées par ceux qui seront amenés à la mettre en œuvre. Nous ne pouvons qu’espérer des débats sereins, et surtout de réelles avancées à l’issue de ce marathon législatif.
En attendant de voir ce que nous réserve l’avenir, et portés par l’optimisme printanier, nous avons, pour notre part et fidèles à notre ligne éditoriale, mis à l’honneur ceux qui travaillent à changer les choses, au sein de la Matrice. Les innovateurs sont nombreux à l’Hôpital, nous le savons car, d’un numéro à l’autre, nous en rencontrons des dizaines. Et sommes systématiquement bluffés par leur capacité à faire abstraction des bruits de fond et querelles de chapelle pour tracer d’autres voies.
Bonne lecture, et à bientôt dans Hospitalia !
Affirmer que l’actualité de ces derniers mois a été chargée pour le monde de la santé, serait presque un euphémisme.
Face aux difficultés d’accès aux soins à l’hôpital public et à la dégradation de ses spécialités – sur lesquelles les professionnels de terrain alertent depuis déjà plusieurs années –, l’Assemblée nationale a ainsi créé une commission d’enquête, qui entend aboutir à « des solutions concrètes ». Peut-être les nombreuses pistes avancées par les dizaines de rapports et réformes ayant rythmé cette dernière décennie ne l’étaient-elles pas suffisamment ? Toujours est-il que la prochaine épiphanie est annoncée pour l’automne. Les violences sexuelles et sexistes à l’Hôpital ont également fait la Une des journaux lorsque, à l’instar de nos concitoyens, nous avons assisté, consternés, à des témoignages dénonçant des « comportements hors d’âge », pour citer Philippe El Saïr, président de la Conférence des directeurs généraux de CHU, qui a également appelé à une « politique de tolérance zéro », concomitamment à la féminisation des postes à responsabilité et à la mise en œuvre d’une parité réelle dans les instances hospitalières. Nous saluons, sincèrement et totalement, cette prise de position sans équivoque.
Les autres composantes de notre système de santé vivent elles aussi une période agitée. Du côté de l’hospitalisation privée, un mouvement de grève historique est prévu début juin pour obtenir une revalorisation des tarifs, face à la réévaluation plus forte accordée au secteur public et au secteur privé non lucratif. En ville, après avoir ulcéré les spécialistes à propos des tarifs dans les cliniques privées, l’exécutif a aussi fait bondir les généralistes en évoquant l’expérimentation d’un accès direct à ces mêmes spécialistes, sans en passer par le médecin traitant. La tension est palpable partout à quelques mois des Jeux Olympiques, qui eux-mêmes ne seront pas sans effets sur un système déjà fragilisé.
Mais il y a également de « bonnes » nouvelles. Nous avons évoqué le positionnement bienvenu des directeurs d’hôpital pour faire évoluer une culture encore trop marquée par le sexisme. Sur un autre registre, et après plusieurs années (décennies ?) de tergiversations, le coup d’envoi a été donné pour le projet de loi relatif à l’accompagnement de la fin de vie, qui ouvre la possibilité d’une aide à mourir sous certaines conditions strictes. Les attentes sont ici nombreuses, mais l’on ne peut aussi ignorer les réserves, particulièrement lorsqu’elles sont formulées par ceux qui seront amenés à la mettre en œuvre. Nous ne pouvons qu’espérer des débats sereins, et surtout de réelles avancées à l’issue de ce marathon législatif.
En attendant de voir ce que nous réserve l’avenir, et portés par l’optimisme printanier, nous avons, pour notre part et fidèles à notre ligne éditoriale, mis à l’honneur ceux qui travaillent à changer les choses, au sein de la Matrice. Les innovateurs sont nombreux à l’Hôpital, nous le savons car, d’un numéro à l’autre, nous en rencontrons des dizaines. Et sommes systématiquement bluffés par leur capacité à faire abstraction des bruits de fond et querelles de chapelle pour tracer d’autres voies.
Bonne lecture, et à bientôt dans Hospitalia !