Amies lectrices, amis lecteurs,
Comme nous le craignions tous à l’heure où nous bouclions notre édition précédente – donc à la mi-septembre –, la deuxième vague épidémique a déferlé sur la France et l’Europe, éprouvant une fois de plus nos établissements de santé et nos soignants. Le répit aura été de courte durée. Épuisées et en sous-effectifs, les équipes n’en étaient pas moins parées à tenir le siège, rouvrant les unités Covid et réorganisant les parcours, tout en tentant d’assurer la continuité des soins pour l’ensemble des patients – bien que les déprogrammations n’aient pas pu être évitées partout.
Les bonnes nouvelles : les ruptures de la première vague, en particulier pour les équipements de protection individuelle et certaines molécules thérapeutiques, ont été suffisamment anticipées, les solidarités territoriales se sont plus rapidement matérialisées, et l’expérience acquise dans la prise en charge hospitalière des patients Covid+ a fait baisser la mortalité – même si la tension sur les lits de réanimation a été forte dans plusieurs régions. Surtout, plusieurs vaccins prometteurs sont annoncés à très brève échéance. Nous commençons à entrevoir la lueur au bout du tunnel.
Les moins bonnes : les mesures de confinement, moins strictes qu’au printemps, n’ont pas permis de casser aussi franchement la courbe des contaminations. À l’heure où nous mettons sous presse, notre pays semble avoir atteint un plateau haut, ce qui ne nous met pas à l’abri d’une troisième vague début 2021. Or les soignants sont toujours plus nombreux à quitter l’hôpital public, fatigués, découragés, et surtout peu convaincus par les promesses du Ségur de la Santé. Pourtant jamais autant d’argent n’a été déversé sur les établissements de santé – avec quelques ratés, puisque certains professionnels et métiers ont été « oubliés ». Cette lassitude est peut-être à mettre en rapport
avec des effets concrets qui tardent à être visibles sur le terrain : rien, ou presque, n’a semble-t-il bougé en un an, s’est récemment ému le Collectif Inter-Hospitalier.
Plutôt que de continuer à chercher la quadrature du cercle, en alignant les mesure(tte)s pour calmer ponctuellement les esprits, peut-être serait-il temps de frapper un grand coup ? D’organiser une nouvelle concertation, une vraie, qui prenne véritablement le temps d’entendre tous ceux qui auraient quelque chose à dire afin de rechercher des solutions collectivement, sans se contraindre à respecter des échéances courtes et donc intenables ? De réellement remettre tout le système à plat pour le reconstruire sur des bases solides, sans hésiter à sortir des sentiers battus, même si cela risque fort d’être long et douloureux ? Une telle refonte ne sera toutefois probante que si les soignants y auront été étroitement associés – au risque, sinon, d’imposer une énième réforme conçue hors-sol.
Marquée par une crise sanitaire inédite, l’année 2020 a déjà permis de tirer plusieurs enseignements. Elle doit se clore sur une volonté de les mettre en application, de manière proactive et en forçant si nécessaire le destin.
Imaginatif, audacieux, dynamique, l’Hôpital a de la ressource, nous l’avons montré à maintes reprises par le passé et continuerons à le faire. Donnons-lui les moyens de libérer cette énergie et de s’écrire un autre avenir que celui dans lequel on semble vouloir l’enfermer.
Comme nous le craignions tous à l’heure où nous bouclions notre édition précédente – donc à la mi-septembre –, la deuxième vague épidémique a déferlé sur la France et l’Europe, éprouvant une fois de plus nos établissements de santé et nos soignants. Le répit aura été de courte durée. Épuisées et en sous-effectifs, les équipes n’en étaient pas moins parées à tenir le siège, rouvrant les unités Covid et réorganisant les parcours, tout en tentant d’assurer la continuité des soins pour l’ensemble des patients – bien que les déprogrammations n’aient pas pu être évitées partout.
Les bonnes nouvelles : les ruptures de la première vague, en particulier pour les équipements de protection individuelle et certaines molécules thérapeutiques, ont été suffisamment anticipées, les solidarités territoriales se sont plus rapidement matérialisées, et l’expérience acquise dans la prise en charge hospitalière des patients Covid+ a fait baisser la mortalité – même si la tension sur les lits de réanimation a été forte dans plusieurs régions. Surtout, plusieurs vaccins prometteurs sont annoncés à très brève échéance. Nous commençons à entrevoir la lueur au bout du tunnel.
Les moins bonnes : les mesures de confinement, moins strictes qu’au printemps, n’ont pas permis de casser aussi franchement la courbe des contaminations. À l’heure où nous mettons sous presse, notre pays semble avoir atteint un plateau haut, ce qui ne nous met pas à l’abri d’une troisième vague début 2021. Or les soignants sont toujours plus nombreux à quitter l’hôpital public, fatigués, découragés, et surtout peu convaincus par les promesses du Ségur de la Santé. Pourtant jamais autant d’argent n’a été déversé sur les établissements de santé – avec quelques ratés, puisque certains professionnels et métiers ont été « oubliés ». Cette lassitude est peut-être à mettre en rapport
avec des effets concrets qui tardent à être visibles sur le terrain : rien, ou presque, n’a semble-t-il bougé en un an, s’est récemment ému le Collectif Inter-Hospitalier.
Plutôt que de continuer à chercher la quadrature du cercle, en alignant les mesure(tte)s pour calmer ponctuellement les esprits, peut-être serait-il temps de frapper un grand coup ? D’organiser une nouvelle concertation, une vraie, qui prenne véritablement le temps d’entendre tous ceux qui auraient quelque chose à dire afin de rechercher des solutions collectivement, sans se contraindre à respecter des échéances courtes et donc intenables ? De réellement remettre tout le système à plat pour le reconstruire sur des bases solides, sans hésiter à sortir des sentiers battus, même si cela risque fort d’être long et douloureux ? Une telle refonte ne sera toutefois probante que si les soignants y auront été étroitement associés – au risque, sinon, d’imposer une énième réforme conçue hors-sol.
Marquée par une crise sanitaire inédite, l’année 2020 a déjà permis de tirer plusieurs enseignements. Elle doit se clore sur une volonté de les mettre en application, de manière proactive et en forçant si nécessaire le destin.
Imaginatif, audacieux, dynamique, l’Hôpital a de la ressource, nous l’avons montré à maintes reprises par le passé et continuerons à le faire. Donnons-lui les moyens de libérer cette énergie et de s’écrire un autre avenir que celui dans lequel on semble vouloir l’enfermer.