Pour commencer, pourriez-vous évoquer l’actualité du Synprefh ?
Dr Cyril Boronad : Plusieurs sujets nous préoccupent aujourd’hui, et ils se retrouveront d’ailleurs dans les sessions principales de la prochaine édition d’Hopipharm. J’évoquerai, en premier lieu, la publication en début d’année de notre « Livre Blanc de la Logistique Pharmaceutique Hospitalière », qui s’est notamment attaché à formuler des recommandations concrètes pour mieux faire face aux enjeux à venir au sein des Pharmacies à Usage Intérieur (PUI). La modernisation de nos systèmes d’information, le déploiement de processus automatisés et l’intégration d’outils d’aide à la décision sont devenus plus que jamais nécessaires. Naturellement, ces projets nécessiteront des investissements importants, mais ils seront structurants pour l’avenir de notre spécialité et plus largement des établissements de santé. Pour autant, les PUI ne sont pas, aujourd’hui, prioritaires lors des arbitrages budgétaires. Il nous faut donc travailler à acculturer les tutelles locales et nationales afin qu’elles saisissent la pleine mesure de l’enjeu et puissent soutenir cette transformation.
Le syndicat est également très engagé sur les sujets en lien avec la RSE.
Dr Cyril Boronad : Nous avons en effet initié une réflexion l’an dernier autour du développement durable et de la décarbonation, pour en appliquer les principes au niveau du Synprefh, mais aussi pour mieux faire connaître les nombreuses initiatives mises en œuvre en ce sens au sein des PUI. Nous avons également lancé, en partenariat avec l’Université de Rennes, une enquête sur le bien-être au travail des pharmaciens hospitaliers. Près de 1 000 réponses ont été analysées, et les résultats seront présentés lors d’Hopipharm. Et nous comptons bien poursuivre ces travaux, pourquoi pas à travers la création d’un baromètre autour de la qualité de vie et des conditions de travail, afin d’essayer d’apporter des solutions pour améliorer le quotidien de nos adhérents.
Cet enjeu est devenu d’autant plus primordial que les effectifs des pharmacies hospitalières commencent à connaître des tensions. Pourriez-vous nous en parler ?
Dr Cyril Boronad : Effectivement, bien qu’elle ne soit pas encore identifiée comme telle par le Centre national de gestion (CNG) des praticiens hospitaliers, notre spécialité n’est plus à l’abri de tensions sur ses ressources humaines. Les CHU et les CH peinent à recruter, les uns sur les postes d’assistants, les autres pour les remplacements. Des investissements sont nécessaires pour augmenter les postes d’internes et renforcer l’attractivité du secteur hospitalier public en matière d’évolutions des carrières. Par ailleurs, les missions des pharmaciens hospitaliers continuent de s’élargir, comme récemment encore avec l’adaptation et le renouvellement des prescriptions. Il s’agit d’une évolution que nous soutenons et saluons, mais sa mise en œuvre devra être accompagnée car elle mobilisera, justement, plus de ressources humaines. En ce qui nous concerne, la vigilance sera de mise sur toutes les questions relatives à la valorisation et l’encadrement de ces nouvelles missions, ainsi qu’à la responsabilité pharmaceutique.
Ce sont autant de questions qui seront abordées dans le cadre d’Hopipharm, le congrès francophone de la pharmacie hospitalière.
Dr Frédéric Burde : Nous avons en effet conçu un programme riche et dense qui, durant deux journées et demie, permettra de faire le point sur les nombreux enjeux de notre spécialité. La dimension francophone de cette rencontre annuelle continue d’ailleurs de se renforcer, le conseil scientifique étant cette année présidé par le Pr Pascal Bonnabry, responsable de la pharmacie des Hôpitaux Universitaires de Genève, en Suisse. Il modèrera notamment la conférence scientifique sur les gènes, maladies et médicaments d’aujourd’hui et de demain. Nous organiserons également, comme chaque année, une conférence francophone, avec pour cette édition les témoignages de nos confrères en Suisse, en Tunisie et au Canada. Celle-ci sera retransmise en direct sur Internet pour toucher une large audience, comme le sera d’ailleurs aussi l’assemblée professionnelle sur le développement durable et la RSE.
D’autres temps forts ?
Dr Frédéric Burde : Je retiendrai aussi les 5 parcours DPC, sur les dispositifs médicaux en diabétologie, la pharmacotechnie et la pharmacie clinique, les entretiens pharmaceutiques en cancérologie, l’antibiothérapie, et la prise en charge des personnes âgées. Avec près de 1 600 personnes attendues, dont 1 200 congressistes et 115 exposants, l’édition 2023 devrait connaître un beau succès, après des années perturbées par l’épidémie Covid. Un dernier point, et non des moindres : en écho à l’engagement fort du Synprefh en matière de développement durable, nous nous sommes fait accompagner pour calculer le bilan carbone de notre congrès, en tenant compte des déplacements et hébergements, de la restauration, de la logistique liée à l’exposition technique, etc., et pouvoir ainsi chercher à l’améliorer d’une année sur l’autre. Un tel événement ne pourra évidemment pas être neutre sur le plan carbone, mais nous chercherons à effectuer des choix raisonnés sur le plan environnemental. C’est une exigence que nous nous imposons mais dans laquelle nous comptons déjà plusieurs soutiens, à l’instar de Strasbourg Métropole, qui mettra à disposition des congressistes des pass gratuits pour les transports en commun. Nous poursuivrons sur cette voie pour les éditions futures, car il s’agit d’un enjeu qui nous concerne tous.
Article publié dans l'édition de mai 2023 d'Hospitalia à lire ici.
Dr Cyril Boronad : Plusieurs sujets nous préoccupent aujourd’hui, et ils se retrouveront d’ailleurs dans les sessions principales de la prochaine édition d’Hopipharm. J’évoquerai, en premier lieu, la publication en début d’année de notre « Livre Blanc de la Logistique Pharmaceutique Hospitalière », qui s’est notamment attaché à formuler des recommandations concrètes pour mieux faire face aux enjeux à venir au sein des Pharmacies à Usage Intérieur (PUI). La modernisation de nos systèmes d’information, le déploiement de processus automatisés et l’intégration d’outils d’aide à la décision sont devenus plus que jamais nécessaires. Naturellement, ces projets nécessiteront des investissements importants, mais ils seront structurants pour l’avenir de notre spécialité et plus largement des établissements de santé. Pour autant, les PUI ne sont pas, aujourd’hui, prioritaires lors des arbitrages budgétaires. Il nous faut donc travailler à acculturer les tutelles locales et nationales afin qu’elles saisissent la pleine mesure de l’enjeu et puissent soutenir cette transformation.
Le syndicat est également très engagé sur les sujets en lien avec la RSE.
Dr Cyril Boronad : Nous avons en effet initié une réflexion l’an dernier autour du développement durable et de la décarbonation, pour en appliquer les principes au niveau du Synprefh, mais aussi pour mieux faire connaître les nombreuses initiatives mises en œuvre en ce sens au sein des PUI. Nous avons également lancé, en partenariat avec l’Université de Rennes, une enquête sur le bien-être au travail des pharmaciens hospitaliers. Près de 1 000 réponses ont été analysées, et les résultats seront présentés lors d’Hopipharm. Et nous comptons bien poursuivre ces travaux, pourquoi pas à travers la création d’un baromètre autour de la qualité de vie et des conditions de travail, afin d’essayer d’apporter des solutions pour améliorer le quotidien de nos adhérents.
Cet enjeu est devenu d’autant plus primordial que les effectifs des pharmacies hospitalières commencent à connaître des tensions. Pourriez-vous nous en parler ?
Dr Cyril Boronad : Effectivement, bien qu’elle ne soit pas encore identifiée comme telle par le Centre national de gestion (CNG) des praticiens hospitaliers, notre spécialité n’est plus à l’abri de tensions sur ses ressources humaines. Les CHU et les CH peinent à recruter, les uns sur les postes d’assistants, les autres pour les remplacements. Des investissements sont nécessaires pour augmenter les postes d’internes et renforcer l’attractivité du secteur hospitalier public en matière d’évolutions des carrières. Par ailleurs, les missions des pharmaciens hospitaliers continuent de s’élargir, comme récemment encore avec l’adaptation et le renouvellement des prescriptions. Il s’agit d’une évolution que nous soutenons et saluons, mais sa mise en œuvre devra être accompagnée car elle mobilisera, justement, plus de ressources humaines. En ce qui nous concerne, la vigilance sera de mise sur toutes les questions relatives à la valorisation et l’encadrement de ces nouvelles missions, ainsi qu’à la responsabilité pharmaceutique.
Ce sont autant de questions qui seront abordées dans le cadre d’Hopipharm, le congrès francophone de la pharmacie hospitalière.
Dr Frédéric Burde : Nous avons en effet conçu un programme riche et dense qui, durant deux journées et demie, permettra de faire le point sur les nombreux enjeux de notre spécialité. La dimension francophone de cette rencontre annuelle continue d’ailleurs de se renforcer, le conseil scientifique étant cette année présidé par le Pr Pascal Bonnabry, responsable de la pharmacie des Hôpitaux Universitaires de Genève, en Suisse. Il modèrera notamment la conférence scientifique sur les gènes, maladies et médicaments d’aujourd’hui et de demain. Nous organiserons également, comme chaque année, une conférence francophone, avec pour cette édition les témoignages de nos confrères en Suisse, en Tunisie et au Canada. Celle-ci sera retransmise en direct sur Internet pour toucher une large audience, comme le sera d’ailleurs aussi l’assemblée professionnelle sur le développement durable et la RSE.
D’autres temps forts ?
Dr Frédéric Burde : Je retiendrai aussi les 5 parcours DPC, sur les dispositifs médicaux en diabétologie, la pharmacotechnie et la pharmacie clinique, les entretiens pharmaceutiques en cancérologie, l’antibiothérapie, et la prise en charge des personnes âgées. Avec près de 1 600 personnes attendues, dont 1 200 congressistes et 115 exposants, l’édition 2023 devrait connaître un beau succès, après des années perturbées par l’épidémie Covid. Un dernier point, et non des moindres : en écho à l’engagement fort du Synprefh en matière de développement durable, nous nous sommes fait accompagner pour calculer le bilan carbone de notre congrès, en tenant compte des déplacements et hébergements, de la restauration, de la logistique liée à l’exposition technique, etc., et pouvoir ainsi chercher à l’améliorer d’une année sur l’autre. Un tel événement ne pourra évidemment pas être neutre sur le plan carbone, mais nous chercherons à effectuer des choix raisonnés sur le plan environnemental. C’est une exigence que nous nous imposons mais dans laquelle nous comptons déjà plusieurs soutiens, à l’instar de Strasbourg Métropole, qui mettra à disposition des congressistes des pass gratuits pour les transports en commun. Nous poursuivrons sur cette voie pour les éditions futures, car il s’agit d’un enjeu qui nous concerne tous.
Article publié dans l'édition de mai 2023 d'Hospitalia à lire ici.