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Le magazine de l'innovation hospitalière
Hygiène

« Nos missions sont larges. Nous avons besoin de plus de moyens et d’effectifs »


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Lundi 14 Novembre 2022 à 10:40 | Lu 1451 fois


Après le coup de projecteur apporté par la crise sanitaire, les spécialistes de la prévention du risque infectieux ont repris le cours de leurs missions habituelles. Mais celles-ci sont de plus en plus larges et nécessiteraient « une consolidation des équipes d’hygiène », comme nous le confie le Docteur Julie Racaud, praticien hygiéniste aux Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc.



Le Dr Julie Racaud, praticien hygiéniste aux Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc. ©DR
Le Dr Julie Racaud, praticien hygiéniste aux Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc. ©DR
De quels principaux changements avez-vous été témoin au cours de votre carrière ?
Dr Julie Racaud : Pharmacienne hygiéniste en poste depuis cinq ans seulement, je n’ai que peu de recul sur une spécialité découverte lors de mes semestres d’internat. Mais, même si je pratique depuis peu, j’ai néanmoins été témoin de la crise sanitaire et ai donc pu me rendre compte de l’adaptabilité des équipes opérationnelles d’hygiène, dont le rôle a été largement mis en avant. Avant la pandémie, nos missions étaient quelque peu floues pour les professionnels de l'hôpital, qui ne nous connaissaient qu’à travers les audits ou les animations sur l'hygiène des mains. Les choses ont changé avec le Covid, notre spécialité et ses missions sont désormais mieux connues. La disponibilité, la réactivité et l’accompagnement des équipes d'hygiène ont par ailleurs été appréciés, ce qui a également contribué à changer l’image des hygiénistes dans les établissements de santé.

Quels sont aujourd’hui les enjeux liés à votre spécialité ?
Ils découlent des constats de la pandémie. Si nos missions étaient méconnues au sein même de l'hôpital, cela était encore pire auprès du grand public. Sur ce dernier point, la situation s’est certes un peu améliorée, mais cela reste insuffisant. L'un des enjeux actuels est donc, clairement, de renforcer la visibilité des services d'hygiène hospitalière auprès du grand public. La création, au sein de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H), de la commission des Jeunes professionnels de la prévention du risque infectieux (JePPRI), dont je fais partie, va dans ce sens. L’une de ses missions est en effet de valoriser notre spécialité, en étant notamment plus visibles sur les réseaux sociaux. En multipliant les interventions sur des bases solides, nous espérons être reconnus pour ce que nous sommes, c’est-à-dire les experts de la prévention du risque infectieux.

Quelles évolutions attendez-vous pour la prochaine décennie ?
J’espère avant tout une revalorisation et une consolidation des équipes d'hygiène hospitalière. Dans un récent rapport, la SF2H a souligné la nécessité d’augmenter les effectifs, pour les infirmiers comme pour les médecins ou pharmaciens hygiénistes. Cela est déjà indispensable aujourd’hui, et le sera encore plus demain. Trop peu d’équipes sont actuellement complètes, alors même que nos missions sont larges. Nous avons besoin de plus de moyens et de plus d’effectifs. Mais nous sommes ici confrontés à une problématique de taille : nos missions étant principalement à visée préventive, leurs résultats sont difficilement quantifiables. Néanmoins, et comme je l’évoquais, ces derniers mois de crise sanitaire ont permis une meilleure prise de conscience de l’importance et des apports de la prévention. L’hygiène hospitalière est une spécialité mieux perçue dans le monde de la santé, de plus en plus de jeunes la choisissent dès leur sortie d’étude. Cet intérêt croissant est un vrai plus pour continuer de redynamiser la discipline.

Article publié dans l'édition de septembre 2022 d'Hospitalia à lire ici.
 






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