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M-santé : quels sont les modèles économiques et les enjeux européens ?


Rédigé par Rédaction le Mercredi 26 Mars 2014 à 13:04 | Lu 10148 fois


99 milliards d’euros, c’est l’économie que pourrait réaliser l’Union Européenne grâce à la santé sur mobile ou m-Santé, en plus des 93 milliards ajoutés à son PIB si elle se développe d’ici 2017. Traitant des dernières tendances numériques en santé, la Conférence World of Health IT (WoHIT 2014), qui se tiendra à Nice du 2 au 4 avril, consacrera ainsi, durant la journée du 2 avril, un symposium à ce secteur émergent et très prometteur. Des experts internationaux dont Jean‐Michel Billaut, s’y intéresseront aux modèles économiques et aux usages de la m- Santé.



M-santé : quels sont les modèles économiques et les enjeux européens ?


Applications m-Santé, des outils pour des patients plus autonomes ?


Les systèmes de santé européens font face à leur avenir avec une population vieillissante et l’augmentation des maladies chroniques, dans un contexte budgétaire difficile. Le développement de la m-Santé représente une des solutions pour alléger le poids des dépenses tout en étant un gisement de valeur avec le développement d’une nouvelle filière. La tendance générale au « patient empowerment » ou autonomisation du patient, qui fera d’ailleurs également l’objet d’une session le 3 avril, favorise en outre l’adoption de la m-santé. Selon les estimations, elle permettrait de soigner au niveau de l’EU 24,5 millions de patients supplémentaires avec un nombre égal et constant de professionnels de santé et d’équipements.

Un meilleur diagnostic et suivi des patients chroniques


En Europe, la m-Santé pourrait permettre à 11,2 millions de patients chroniques ainsi qu’à 6,9 millions de patients à risque de développer des pathologies chroniques, de prolonger leur carrière professionnelle. John Grumitt, vice-président de Diabetes UK, soulignait récemment, que 15 % des lits à l’hôpital étaient mobilisés par des patients diabétiques dont seulement 9% avaient reçu un diagnostic primaire. Ceux-ci doivent donc être identifiés beaucoup plus tôt car traiter une complication de cette pathologie est plus difficile et plus coûteux. John Grumitt, remarquait également qu’environ 80 % des amputations dues au diabète pourraient être évitées si un bilan était établi régulièrement.

Pallier le manque de ressources


La désertification médicale n’est pas une problématique purement française puisque, d’ici 2025, 75% des médecins généralistes suisses seront à la retraite ; l’Allemagne devra quant à elle en remplacer 23 000 en 2020. L’accès aux soins primaires sera par conséquent moins aisé. Souhaitant limiter le poids des dépenses, les autorités sanitaires renforcent ainsi leurs programmes d’éducation thérapeutiques du patient afin qu’il devienne acteur de sa santé en étant plus autonome. Le développement de la m-Santé permettra, à terme, de réduire le nombre d’hospitalisation et d’améliorer la santé des populations. Les diagnostics seront facilités afin de limiter la sévérité des maladies chroniques, tandis que les traitements seront gérés à distance depuis les mobiles, évitant ainsi des visites aux médecins en ville ou à l’hôpital. Les décisions cliniques seront par ailleurs facilitées avec plus d’informations et d’analyses disponibles. 11,2 millions de patients atteints de pathologies chroniques pourraient donc mieux gérer leur condition physique et optimiser les soins qui seraient adaptés par les soignants d’ici 2017. D’autant qu’une étude suédoise montre que l’utilisation de tablettes et terminaux connectés par les professionnels de santé leur permettrait de gagner 30 % de leur temps consacré à l’accès et à l’analyse de données.
Marion Boutemy-Deniau Directrice France de HIMSS Europe conclut : « les bénéfices de la m‐Santé sont potentiellement très importants. Toutefois, les barrières sont encore trop nombreuses, qu’elles soient d’ordre règlementaire, économique, technologique ou sociologique. C’est pourquoi, la m-santé doit être intégrée aux stratégies nationales de santé aussi bien au niveau de l’information que de la législation. Pour le moment, les experts du secteur estiment qu’en 2017 seulement 10% des utilisateurs potentiels pourraient adopter ces solutions ».

Le symposium m-Health sur WoHIT 2014 (mercredi 2 avril)


 Introduction, Rainer HERZOG, Directeur Général de HIMSS Europe
« Pourquoi la m-Santé devrait être une priorité - m‐Santé : vers Homo Sapiens 2.0 ? »,  Jean-Michel BILLAUT, Président de l’Association Broadband 78, France
« Comment définir un business case pour la m-santé ? », Jack AN GILS, Consultant senior à Redmax, Pays-Bas
> Ces dernières années le débat sur l’économie de la m‐Santé a suivi une voie intéressante ;  d’inutile au départ, elle est ensuite perçue comme trop complexe pour être considérée ou comprise. Plus récemment, le débat s’oriente sur le fait que l'analyse de la rentabilité de la e-santé n'existe tout simplement pas, ou encore que l’implémentation de projets de e‐santé est onéreuse et implique de nombreux risques. Cette présentation donnera donc un aperçu sur la base d’essais en cours afin de créer un modèle économique et évaluer ses bénéfices lorsqu’il est correctement déployé.
 
« Modèle de réussite en e-Santé, problèmes et astuces du terrain », Renske VISSCHER, Responsable de projet e-santé, Altrech, Pays-Bas
> Les Smartphones sont devenus essentiels dans notre quotidien. Doit‐on encore établir un modèle de rentabilité ? Pour répondre à cette question, Renke Visscher ne présentera ni modèles intelligents ni courbes chiffrées sur la e-santé, mais mettra plutôt en lumière les critères économiques. Il partagera également son expérience du terrain et discutera des problématiques des modèles économiques.
 
« Mobile au-delà de l’hôpital », Rick CNOSSEN, directeur de Health IT, Intel Corporation, États-Unis
« Sécurité des données en m-santé », Florian BENTHIN, DSI Adjoint, CHU d’Hambourg Eppendorf, Allemagne
« Applications de santé mobile et sécurité », Ogus TANZER, docteur, chef consultant, Ministère de la Santé, Turquie
« Données relatives à l’être humain : que pouvons-nous collecter ? », Jakob Eg LARSEN, Maître de conférences, Docteur, Université Technique du Danemark
> Ces dernières années, la mesure de ses données personnelles est monté en puissance avec l’arrivée d’applications Smartphones et de capteurs low-cost, qui permettent de collecter un grand nombre de données sur le comportement humains et les interactions en temps réel 24h/24h. Illustrée d’exemples de la recherche, cette intervention reviendra sur les données qui peuvent être recueillies et comment leur nombre grandissant représente la clé des futures améliorations en santé et bien-être.
 
« Le virus qui fait tomber les murs des soins de santé », Christian LOVIS, Directeur de la division des sciences de l’information médicales CHU de Genève, Suisse
 
« Solutions mobiles pour les patients dans et en dehors de l’hôpital - l’outil de mobilité : iKFMC », Khalid AL ODHAIBI, maîtrise, doctorat, directeur exécutif de l'Informatique de la Santé et des Technologies de l'Information, King Fahad Medical City, Riyadh, Royaume d’Arabie Saoudite
 
Session de Clôture « Transformation de la m-Santé et des soins », Lisa CAPLAN, vice-président sénior, Kaiser Permanente, États-Unis






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