Digitalisation des essais cliniques : Prêts? Partez!
Intensifiés grâce à la récente crise sanitaire, l’essor des essais cliniques décentralisés (ECD) se confirme. En cause ? Les promesses multiples pour l’ensemble des parties prenantes. Si du côté des industriels, les ECD laissent entrevoir la possibilité d’améliorer le recrutement des participants et leur rétention, de diminuer les coûts, ou encore d’optimiser l’exploitation des données de santé, les patients ne sont pas en reste. Alors que l’essai clinique traditionnel est centré sur le centre investigateur, l’essai décentralisé, quant à lui, l’est sur le patient. Il permet ainsi de limiter la pénibilité pour ce dernier, voire d’améliorer son observance au traitement expérimental. Dans l’attente de la publication imminente des toutes premières recommandations françaises sur la décentralisation et la dématérialisation des essais cliniques, les industriels se préparent. Du e-consentement à la livraison de médicaments expérimentaux en passant par les soins à domicile, de nombreuses solutions numériques seront testées en 2024 pour permettre d’élaborer une liste d’alternatives à même de relever le défi.
Prise en charge médicale : quand digitalisation rime avec optimisation
Alors que les patients sont de plus en plus mobilisés dans la gestion de leur santé, ils perçoivent de manière positive le développement du numérique en santé. Une cartographie des solutions - classées par typologie - permet de constater que toutes n’ont pas le même degré de maturité. En effet, les outils de partage, d’interaction et de gestion administrative sont plus démocratisées que les solutions offrant un bénéfice clinique ou médico-économique, comme la télésurveillance ou encore les thérapies numériques. Parmi les facteurs clés de succès, retenons la nécessité absolue d’éviter l’écueil du techno-push - inadapté au secteur de la santé -, celle de définir un modèle d’activité récurrent, ou encore l’intérêt de combiner des interventions physiques et virtuelles dans une même offre. La digitalisation des parcours patients représente une opportunité pour les industriels de la santé de répondre à des enjeux de marché de plus en plus contraignants, tout en faisant face aux nouveaux entrants venus de la tech. La plupart expérimentent différentes tactiques en fonction de leur niveau d’expérience sur le sujet, de l’avancement des technologies concernées et du degré de risque souhaité. Malgré des investissements conséquents, l’industrie pharmaceutique en particulier reconnaît une maturité encore insuffisante pour en faire une activité pérenne, même si la structuration de la filière progresse.
Le jumeau virtuel : bientôt une réalité ?
L’utilisation du jumeau numérique, largement répandue en ingénierie, est plus récente dans la santé, où elle suppose de relever le défi de réaliser le double d’un « objet » unique, en perpétuelle évolution. Qu’il s’agisse d’une cellule, d’un tissu, d’un organe ou encore d’un corps humain entier, la diversité des données à prendre en compte est particulièrement ambitieuse. Développement de dispositifs médicaux sur mesure, planification chirurgicale, aide au diagnostic... : si ses applications dans le secteur de la santé sont très nombreuses, ses enjeux concernent principalement la personnalisation de la médecine et le développement de nouvelles molécules. Des jumeaux génomiques, d’organes ou encore de maladies, il n’y a désormais plus qu’un pas - mais de taille - vers le jumeau du corps humain, dont les perspectives font déjà tourner la tête des industriels et des médecins !
Source : Les Échos Études
Source : Les Échos Études