Connectez-vous S'inscrire

Le magazine de l'innovation hospitalière
SIS

Quelle solution est la plus simple pour passer aux dossiers médicaux informatisés ?


Rédigé par Rédaction le Mercredi 30 Septembre 2015 à 09:01 | Lu 1640 fois


Une tribune de Franck Riout, Vertical Marketing Manager EMEA, Healthcare chez Zebra Technologies.



Pour tous les professionnels du secteur de la santé, la sécurité du patient est la priorité numéro un. Et si un médecin se voyait offrir une somme conséquente, je peux affirmer sans aucun doute qu'il l'investirait dans du matériel médical plutôt que de chercher à améliorer les processus internes de son établissement. Il nous faut pourtant essayer d'être plus économes. Plusieurs raisons à cela : les coupes budgétaires, une hausse des prix des médicaments, des maladies chroniques endémiques comme l'obésité et le diabète, et une population vieillissante. Les chiffres sont d’ailleurs parlants : plus de 80 % des soins de santé que nous « consommons » dans notre vie le sont après l'âge de 65 ans.
 
Il est compréhensible que les médecins s'inquiètent lorsqu'on leur annonce la mise en place d’un plan visant l’organisation de leur activité mais s'il est possible de réaliser des économies à partir des processus quotidiens, tout en les améliorant n’est-ce pas plutôt un point positif ?
 
La sécurité du patient est renforcée et l'argent économisé peut être réinjecté dans les soins. Nous sommes arrivés à un tournant important dans notre approche des dossiers médicaux des patients, il s’agit désormais d’un des aspects les plus décisifs de leur prise en charge. Il promet d'être particulièrement avantageux pour le patient et permettra également de réduire les coûts. 

Le dossier médical informatisé (DMI)

Les dossiers sur support papier sont encore largement répandus dans les hôpitaux aujourd'hui. Ce support implique un traitement manuel et les médecins et personnels médicaux mettent beaucoup de temps à remplir les formulaires. En outre, ces dossiers papier se perdent facilement, l'écriture manuscrite est source d'erreurs médicales et des informations manquantes peuvent aboutir à des prescriptions inappropriées. L'accès à la totalité des dossiers ou à leur version la plus récente peut également poser problème dans les établissements. Le dossier d'un patient est généralement détenu par son médecin traitant, mais il n'est peut-être pas accessible par l'hôpital. Si un patient doit passer par le service des urgences, il devra alors présenter lui-même son état de santé et les soins qu'il suit. Qui plus est, s'il est âgé, il ne sera peut-être pas en mesure de fournir ces renseignements. 
 
Les dossiers médicaux informatisés (DMI) permettent de surmonter ces problèmes. Les DMI sont centralisés dans une base et consultables par tous les médecins au chevet de leurs patients. Le personnel soignant peut consigner une remarque plus rapidement dans un DMI et utiliser des formulaires standardisés, pour des informations de meilleure qualité. Des alertes rouges (signalant des allergies, par exemple) visibles par tous et l'historique détaillé du patient permettent d'améliorer le traitement et d'éviter des erreurs. Les DMI facilitent également le quotidien des médecins et les rendent plus efficaces. Je suis convaincu qu'il est temps de passer aux dossiers médicaux informatisés pour de nombreuses raisons.
 
Je vais en détailler trois en particulier et expliquer pourquoi les nouvelles technologies facilitent le déploiement de nouveaux systèmes.
 
1. La législation : de nouvelles législations exigent l'utilisation de technologies (notamment les lecteurs de codes à barres) pouvant également servir à développer des systèmes de gestion de dossiers patients. Deux lois sont particulièrement intéressantes. La première est la directive européenne sur les médicaments falsifiés qui entrera en vigueur en 2018. Elle oblige à lire les codes à barres sur les emballages de médicaments avant de les administrer (les codes à barres sont comparés à ceux d'une base de données centrale), ce qui permet de vérifier la traçabilité d'un médicament depuis le laboratoire pharmaceutique jusqu'au patient.
 
Parallèlement, le gouvernement américain a adopté sa législation sur l'identification de dispositif unique (UDI) qui sera appliquée progressivement d'ici 2018. Les codes à barres permettent de récupérer une multitude d'informations sur les équipements médicaux (numéro de série, marque, modèle, dates d'expiration pour l'utilisation principale), ainsi que leurs  spécificités. Les équipements seront scannés à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement à l'aide de lecteurs de code à barres. Les médecins feront de même avant d'utiliser ces équipements pour vérifier leur efficacité dans le temps. Ils pourront également contrôler qu'ils ne se trompent pas de matériel, identifier les appareils défectueux et les renvoyer rapidement au SAV. Ces directives encourageront une utilisation plus large des lecteurs de code à barres et de l'informatique mobile dans les pharmacies et les environnements de soins de santé. Les mêmes lecteurs peuvent être utilisés pour identifier les patients à partir de leurs bracelets ou de leurs cartes d'identification à code à barres. Il sera donc possible de réduire les coûts en utilisant la même technologie pour créer et évaluer les dossiers médicaux. Les informations lues à partir du code à barres d'un médicament, d'un appareil ou d'un équipement utilisé sur ou pour un patient pourront facilement être ajoutées à son dossier électronique. Le dossier contiendra ainsi davantage de données, lesquelles sont difficiles à consigner manuellement, et qui pourraient s'avérer très utiles pour améliorer les soins au patient.
 
2. L'Internet des Objets : L'Internet des Objets (IoT) est sur toutes les lèvres et je suis convaincu qu'il va largement contribuer à améliorer les soins et optimiser l'efficacité des équipes. De petits capteurs ou identificateurs (codes à barres et étiquettes RFID) peuvent être fixés sur des objets physiques pour qu'ils émettent leurs données par voie numérique. Ces capteurs peuvent être connectés en permanence à Internet via des réseaux sans fil et transmettre ces données à un système central. D'un point de vue opérationnel, il sera ainsi possible de tracer et localiser automatiquement les employés et les équipements dans l’établissement et les envoyer rapidement là où sont demandés. En outre, les équipements peuvent s'échanger des données entre eux mais aussi avec les équipes. Un appareil de monitoring utilisé pour un patient en unité de soins intensifs et qui détecte une variation de ses constantes vitales peut ainsi envoyer une alerte au terminal mobile d'un médecin pour qu'il intervienne sur le champ. Avec les progrès de la technologie, les données collectées à partir des équipements, y compris les dispositifs de monitoring portatifs, seront mises à jour automatiquement dans un système central et insérées directement dans le dossier du patient.
 
3. Le Cloud : Vous avez sans doute entendu parler du Cloud ? Le Cloud désigne un ensemble de serveurs informatiques et de fonctionnalités de traitement accessibles à partir d'Internet. Le Cloud est une solution sûre, économique et ultra-performante pour stocker et gérer les dossiers des patients. La puissance de traitement dans le Cloud peut également servir à analyser des données anonymes sur les patients et sur l'hôpital, et ainsi mettre en évidence des tendances en matière de soins qui amélioreront la prise en charge des générations futures. 

Des systèmes éprouvés et prêts à l'emploi

Le passage aux DMI peut paraître intimidant. Toutefois, les technologies dont je vous ai parlé ont fait leurs preuves et ont bien pénétré les marchés de la santé, du commerce et de la distribution. Ces technologies ne présentent pas seulement des coûts d'installation relativement bas, elles sont aussi très fiables et facilitent la collecte et l'examen des données des patients par les médecins. Et c'est la qualité de ces données et leur accessibilité qui permettront d'améliorer les soins des patients. Plus il sera possible de collecter des données sur les patients, mieux ils pourront être soignés. En outre, la mise à disposition à tous les médecins de dossiers médicaux informatisés à la fois clairs et correctement archivés améliorera la coordination des soins, facilitera les diagnostics et améliorera les conseils préventifs.
 
Je sais que le stockage en ligne des dossiers médicaux suscite certaines inquiétudes, notamment la possible perte des données. Les systèmes de dossiers sur papier ne sont pas pour autant infaillibles. Nous avons fini par accepter que les dossiers papier posent des problèmes parce que cela a été toujours le cas. Les nouvelles technologies permettent de travailler plus efficacement. En accédant aux données dans le Cloud, un médecin peut récupérer les dossiers de ses patients n'importe où, pourvu qu'il dispose d'une connexion Internet.

Les systèmes de stockage et les technologies de chiffrement avancées peuvent protéger très efficacement les données patients. L'utilisation de technologies qui collectent des données numériques permettrait de bénéficier d'autres avantages (des économies grâce au Cloud, des flux de travail plus efficaces, par exemple). La migration vers un système de dossiers médicaux informatisés se justifie donc de plus en plus. 

Rappel: Les technologies utilisées pour les DMI

Les systèmes DMI sont faciles à concevoir. Les ordinateurs sont reliés à des imprimantes de codes à barres qui génèrent un code à barres unique pour chaque patient ou chaque équipement. Avant toute consultation, le médecin utilise un scanner pour lire le code à barres imprimé sur le dossier, le bracelet ou la carte d'identification du patient.

Toutes les données le concernant s'affichent alors sur un terminal mobile ou l'écran d'un ordinateur. Le médecin peut ainsi mettre à jour son dossier en remplissant des formulaires électroniques et en scannant d'autres codes à barres (présents sur les médicaments, par exemple) afin de consigner les médicaments qui lui ont été administrés. Ce dossier est alors conservé dans une base de données dédiée à la gestion des dossiers médicaux. 






Nouveau commentaire :
Facebook Twitter