Une dégradation grave et sans précédent du déficit des CHU
La lecture des derniers chiffres a constitué un choc pour les trois présidents des trois conférences du monde hospitalo-universitaire. Ils montrent à quel point la dégradation a été profonde et rapide :
- Les 32 CHU de France annoncent un déficit cumulé de 1,2 milliards d’euros fin 2023. Ce déficit est 3 fois plus élevé que celui constaté en 2022 qui était de 402 millions d’euros ;
- La capacité d’autofinancement, et par conséquent d’investissement, a chuté de 86%.
Des résultats catastrophiques qui pèsent lourdement sur les espoirs d’embellie et font craindre des répercussions négatives très lourdes sur les territoires
Selon Philippe El Saïr, président de la Conférence des directeurs généraux, « les CHU et les UFR santé constituent le cœur névralgique du système de santé. Ils sont chargés d’une triple mission de soin, de formation des professionnels de santé et d’impulsion des travaux de recherche. Ce sont trois missions structurantes et essentielles qui exigent d’avoir des finances saines et solides pour être menées à bien. Si rien n’est fait pour redresser la barre, les difficultés budgétaires vont peser lourdement sur nos activités, sur nos projets et sur nos territoires ».
Pour le Pr Rémi Salomon, président de la conférence des Présidents de Commission Médicale d’établissement, « on ressent un léger mieux en terme d’absentéisme, mais le turn-over est toujours important chez les infirmiers, et même si on a pu rouvrir des lits ces derniers mois, plusieurs secteurs sont en grande difficulté, comme la gériatrie, la pédiatrie ou la psychiatrie. Les risques que font peser les difficultés financières des hôpitaux sur les investissements inquiètent les communautés médicales ».
Pour le Pr Benoît Veber, président de la conférence des Doyens, « nous risquons de passer à côté d’un élan salutaire, dont nous avons grandement besoin ! Avec des déficits aussi élevés, les CHU ne pourront pas jouer leur rôle moteur pour la santé dans leurs territoires. Cette situation va fragiliser toutes solutions concrètes que nous pouvons offrir pour soigner les malades et former les professionnels de santé de demain ».
Les conséquences des difficultés financières des CHU se feront rapidement ressentir dans les territoires qu’ils irriguent et dont ils sont les piliers de l’accès aux soins. Cette situation entrainera un allongement des délais de paiement des fournisseurs et une fragilisation profonde des opérations d’investissement Ségur dans un moment où le recours à l’emprunt est plus difficile et plus coûteux.
À court terme, pour les présidents de conférences, il est encore temps d’éviter le pire et de prendre des mesures d’urgence pour 2023 :
Pour le Pr Rémi Salomon, président de la conférence des Présidents de Commission Médicale d’établissement, « on ressent un léger mieux en terme d’absentéisme, mais le turn-over est toujours important chez les infirmiers, et même si on a pu rouvrir des lits ces derniers mois, plusieurs secteurs sont en grande difficulté, comme la gériatrie, la pédiatrie ou la psychiatrie. Les risques que font peser les difficultés financières des hôpitaux sur les investissements inquiètent les communautés médicales ».
Pour le Pr Benoît Veber, président de la conférence des Doyens, « nous risquons de passer à côté d’un élan salutaire, dont nous avons grandement besoin ! Avec des déficits aussi élevés, les CHU ne pourront pas jouer leur rôle moteur pour la santé dans leurs territoires. Cette situation va fragiliser toutes solutions concrètes que nous pouvons offrir pour soigner les malades et former les professionnels de santé de demain ».
Les conséquences des difficultés financières des CHU se feront rapidement ressentir dans les territoires qu’ils irriguent et dont ils sont les piliers de l’accès aux soins. Cette situation entrainera un allongement des délais de paiement des fournisseurs et une fragilisation profonde des opérations d’investissement Ségur dans un moment où le recours à l’emprunt est plus difficile et plus coûteux.
À court terme, pour les présidents de conférences, il est encore temps d’éviter le pire et de prendre des mesures d’urgence pour 2023 :
- Premièrement, par la compensation de l’inflation, exceptionnellement élevée cette année ;
- En second lieu, par la restitution aux hôpitaux publics, dont les CHU, de la non réalisation des dépenses votées par le Parlement à leur intention (sous exécution de l’Objectif national de dépenses d'assurance maladie, Ondam) estimée à 800 millions d’euros, consécutive au Covid et au post-Covid.