Quels seront, à votre sens, les principaux enjeux au cœur de l’hôpital de demain ?
Véronique Robin : Ils sont nombreux, mais j’en retiendrais plus particulièrement quatre : l’intégration accélérée des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle ; le maintien d’une approche humaniste dans tous les liens internes et externes des établissements de santé ; le renforcement des relations ville-hôpital, qui se matérialisent entre autres à travers le concept d’hôpital « hors les murs » ; et l’augmentation des actions de prévention, pour tendre vers une médecine plus prédictive et personnalisée.
Le GHT Nord Yonne est ancré dans un territoire plutôt rural. Cette caractéristique pose-t-elle des défis spécifiques ?
L’un des enjeux majeurs, dans notre territoire, est d’éviter le renoncement aux soins, ce qui implique d’en faciliter l’accès. Nous avons pour cela activé plusieurs leviers, notamment autour de l’hôpital hors les murs. En développant l’hospitalisation à domicile, en renforçant nos liens avec les acteurs de la ville, ou en créant des consultations avancées, nous pouvons maintenir une offre de santé capable de répondre aux besoins de la population.
Pourriez-vous citer ici quelques actions notables ?
Par exemple, nous avons mis en place des consultations avancées de sages-femmes, pour les patientes installées dans des communes plus éloignées. Elles peuvent ainsi éviter d’effectuer de longs trajets pour des consultations de routine. C’est là une matérialisation de l’hôpital hors les murs, mais nous sommes aussi engagés sur tous les enjeux que j’évoquais plus haut. Sur le volet technologique, par exemple, nous sommes partie prenante d’un projet de télésurveillance médicale, prévoyant l’installation d’outils prédictifs des risques d'hospitalisations chez les personnes âgées. En ce qui concerne la dimension humaine de l’hôpital, nous avons réalisé une étude auprès des soignants sur leur vision de leur métier et le sens qu’ils y trouvent. Après de nombreuses discussions et un vote, ils ont retenu les valeurs du courage, du professionnalisme et du travail en équipe pour le CH de Sens, et du courage, de la proximité et de la bienveillance pour le CH de Joigny. Cette première étape achevée, ils vont maintenant bénéficier d’un budget pour réfléchir à l’amélioration des conditions de travail et des relations humaines au sein de notre établissement, et définir les axes de travail adéquats.
En tant que directrice générale, quel est votre rôle dans tous ces projets ?
Le directeur, ou la directrice, donne littéralement la direction. Et c’est bien là le sens que je donne à mon métier, en travaillant étroitement avec le directoire de l’hôpital, les directeurs adjoints et la commission médicale d’établissement pour définir la stratégie de notre GHT. Mais chaque membre du GHT est une entité juridique autonome et, malgré des contraintes budgétaires fortes, les hôpitaux bénéficient d’une relative marge de manœuvre. Nous devons donc tous la mettre à profit pour travailler de la meilleure manière ensemble et permettre à chacun de s’épanouir dans son exercice quotidien.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici
Véronique Robin : Ils sont nombreux, mais j’en retiendrais plus particulièrement quatre : l’intégration accélérée des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle ; le maintien d’une approche humaniste dans tous les liens internes et externes des établissements de santé ; le renforcement des relations ville-hôpital, qui se matérialisent entre autres à travers le concept d’hôpital « hors les murs » ; et l’augmentation des actions de prévention, pour tendre vers une médecine plus prédictive et personnalisée.
Le GHT Nord Yonne est ancré dans un territoire plutôt rural. Cette caractéristique pose-t-elle des défis spécifiques ?
L’un des enjeux majeurs, dans notre territoire, est d’éviter le renoncement aux soins, ce qui implique d’en faciliter l’accès. Nous avons pour cela activé plusieurs leviers, notamment autour de l’hôpital hors les murs. En développant l’hospitalisation à domicile, en renforçant nos liens avec les acteurs de la ville, ou en créant des consultations avancées, nous pouvons maintenir une offre de santé capable de répondre aux besoins de la population.
Pourriez-vous citer ici quelques actions notables ?
Par exemple, nous avons mis en place des consultations avancées de sages-femmes, pour les patientes installées dans des communes plus éloignées. Elles peuvent ainsi éviter d’effectuer de longs trajets pour des consultations de routine. C’est là une matérialisation de l’hôpital hors les murs, mais nous sommes aussi engagés sur tous les enjeux que j’évoquais plus haut. Sur le volet technologique, par exemple, nous sommes partie prenante d’un projet de télésurveillance médicale, prévoyant l’installation d’outils prédictifs des risques d'hospitalisations chez les personnes âgées. En ce qui concerne la dimension humaine de l’hôpital, nous avons réalisé une étude auprès des soignants sur leur vision de leur métier et le sens qu’ils y trouvent. Après de nombreuses discussions et un vote, ils ont retenu les valeurs du courage, du professionnalisme et du travail en équipe pour le CH de Sens, et du courage, de la proximité et de la bienveillance pour le CH de Joigny. Cette première étape achevée, ils vont maintenant bénéficier d’un budget pour réfléchir à l’amélioration des conditions de travail et des relations humaines au sein de notre établissement, et définir les axes de travail adéquats.
En tant que directrice générale, quel est votre rôle dans tous ces projets ?
Le directeur, ou la directrice, donne littéralement la direction. Et c’est bien là le sens que je donne à mon métier, en travaillant étroitement avec le directoire de l’hôpital, les directeurs adjoints et la commission médicale d’établissement pour définir la stratégie de notre GHT. Mais chaque membre du GHT est une entité juridique autonome et, malgré des contraintes budgétaires fortes, les hôpitaux bénéficient d’une relative marge de manœuvre. Nous devons donc tous la mettre à profit pour travailler de la meilleure manière ensemble et permettre à chacun de s’épanouir dans son exercice quotidien.
> Article paru dans Hospitalia #68, édition de février 2025, à lire ici
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