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ERIOS, un centre d’expérimentation autour des usages des logiciels en santé


Rédigé par Rédaction le Jeudi 3 Novembre 2022 à 09:12 | Lu 3761 fois


Le 25 octobre dernier, l’Université de Montpellier, DEDALUS et le CHU de Montpellier ont lancé ERIOS, un centre d’expérimentation dédié aux usages des logiciels en santé. Issu d’une collaboration unique en Europe, il permettra d’intégrer plus concrètement les usagers dans les démarches de conceptualisation et de développement des outils numériques.



« Espace de Recherche et d’Intégration des Outils numériques en Santé, alias ERIOS », tel est le nom choisi par l’Université de Montpellier, DEDALUS et le CHU de Montpellier pour le nouveau centre d’expérimentation sur les usages des logiciels en santé, officiellement lancé mardi 25 octobre à Montpellier. « ERIOS fait l’objet d’une collaboration unique en Europe autour de la santé numérique, en favorisant une participation réelle des professionnels de santé afin de produire des expérimentations itératives in situ. Son objectif : évaluer le service médical rendu au quotidien pour les équipes soignantes et les patients », a résumé le Dr David Morquin, responsable opérationnel du projet lors de la conférence de lancement d’ERIOS. « ERIOS est sans doute l'une des premières fois où, en France et en Europe, une équipe de recherche et de développement portée par un acteur industriel s'immerge dans l'univers hospitalier, où elle met au point nativement de nouveaux outils d'aide à la décision et à la prescription, voire d’aide au diagnostic », a ajouté Thomas Le Ludec, le directeur général du CHU de Montpellier. Le projet, qui a été imaginé dès janvier 2020, a bénéficié d’un financement par la Banque Publique d’Investissement (BPI) à hauteur de 3,3 millions d’euros dans le cadre du Plan France 2030. Il a également été labellisé par MedVallée, le pôle d’excellence montpelliérain dédié à la santé globale, lui-même créé en juin dernier.

3,3 millions d’euros pour ERIOS#1

Soutenu par les pouvoirs publics, ERIOS porte avant tout « une ambition méthodologique » pour « concevoir une nouvelle génération d’outils numériques capable de répondre aux enjeux actuels en matière de numérique en santé », a indiqué le Dr David Morquin. « Maintenant que la digitalisation des dossiers patients est bien amorcée, nous devons utiliser les solutions numériques pour accompagner l’exercice quotidien et aider à la décision », a pour sa part précisé Frédéric Vaillant, directeur général délégué pour la France de DEDALUS, premier éditeur européen de logiciels en santé. Pour poursuivre la dynamique à l’œuvre au sein des établissements de santé et relever les enjeux à venir, ERIOS a donc été divisé en plusieurs volets. Si la première phase, dite ERIOS#1 et financée grâce aux 3,3 millions d’euros de la BPI, porte sur le dossier patient informatisé, les deux autres volets du programme – soit ERIOS#2 consacré aux outils numériques en santé publique et populationnelle, et ERIOS#3 pour le développement et l’évaluation des outils de télémédecine – font actuellement l’objet d’appels d’offres.

Douze expérimentations sur trois ans

À chaque fois, les développements et analyses prévues dans le cadre d’ERIOS tourneront autour de l’expérience utilisateur, une notion essentielle pour « comprendre les besoins et tester différentes approches, notamment en matière d’interfaces », a expliqué le Dr David Morquin en précisant qu’ERIOS « garantira la disponibilité des groupes d’utilisateurs », et ce pour les toutes les expérimentations menées dans le cadre du programme. Lancé le 25 octobre, ERIOS#1 s’articulera ainsi autour de 12 expérimentations, qui se concrétiseront progressivement au cours des trois prochaines années. Suivi des prises d’antalgiques et de psychotropes, suivi obstétrique, supervision des immunodépresseurs et de l'usage des anti-infectieux, édition de tableaux de bord de l'anticoagulation, coordination des équipes de garde, création de comptes-rendus opératoires enrichis en mobilité… « Les premiers cas d’usage sélectionnés font l’objet de nombreux travaux et soulèvent des problématiques concrètes, pour lesquelles des solutions peuvent être trouvées grâce aux technologies disponibles », a-t-il également indiqué. De nombreux acteurs seront d’ailleurs mobilisés à cette fin, les utilisateurs-usagers et développeurs, tout naturellement, mais aussi de nouveaux métiers comme « attaché de recherche technologique », ou encore des universitaires menant des recherches sur ces champs précis.

Un projet de collaboration unique

L’Université de Montpellier, l’une des trois entités créatrices d’ERIOS, devrait à ce titre bénéficier d’un financement de postes de doctorants et de post-doctorants, tout en mettant en œuvre des projets pédagogiques novateurs auprès de ses étudiants. Le projet, qui s’appuiera principalement sur les technologies de DEDALUS, est notamment l’occasion, pour l’industriel, de saluer une collaboration qui « bénéficiera à tous », comme l’a souligné Frédéric Vaillant. « Les solutions qui naîtront à Montpellier pourront être déployées dans d’autres établissements de soins, en France, en Europe et même en dehors du continent. C’est pour nous une réelle fierté de participer à la création d’un pôle d’excellence unique au monde et qui, je l’espère, sera rapidement connu et reconnu en France et partout ailleurs », a conclu le directeur général délégué.






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