Branchet, l’assurance des médecins, le syndicat professionnel Avenir Spé - Le Bloc et Fondapro, Fondation indépendante pour la prévention du risque médical, publient un Livre blanc "10 recommandations pour mieux affronter les crises sanitaires de demain", un travail collectif pour présenter un état des lieux sur la crise sanitaire Covid et proposer des pistes concrètes pour mieux gérer les crises sanitaires en France, qu’elles soient liées aux maladies infectieuses, à des risques environnementaux, alimentaires, biologiques, chimiques ou autres.
Ce Livre Blanc permet aux médecins spécialistes libéraux et aux établissements de santé privés d’exprimer un message commun, pour donner des pistes aux différents acteurs de la santé afin d’anticiper, comprendre et agir pour protéger patients et professionnels de santé en temps de crise sanitaire. Conçu après 18 mois de crise Covid, il est le fruit d’une réflexion collective avec plusieurs acteurs du système de santé, directement confrontés à la Covid-19 au quotidien. Fondapro a ainsi recueilli lors d’un tour de France sur trois régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), les témoignages de plus de 75 professionnels de santé de terrain. La parole a ensuite été donnée à de nombreux experts pluri professionnels.
Ce Livre Blanc permet aux médecins spécialistes libéraux et aux établissements de santé privés d’exprimer un message commun, pour donner des pistes aux différents acteurs de la santé afin d’anticiper, comprendre et agir pour protéger patients et professionnels de santé en temps de crise sanitaire. Conçu après 18 mois de crise Covid, il est le fruit d’une réflexion collective avec plusieurs acteurs du système de santé, directement confrontés à la Covid-19 au quotidien. Fondapro a ainsi recueilli lors d’un tour de France sur trois régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), les témoignages de plus de 75 professionnels de santé de terrain. La parole a ensuite été donnée à de nombreux experts pluri professionnels.
Des pistes d'action concrètes
Parmi les 10 recommandations développées au sein de ce Livre Blanc, cette sélection révèle plusieurs pistes d’actions concrètes :
• La déprogrammation des soins, qui a été remise sur la table en décembre 2021 lors du dernier Plan Blanc, mérite une attention immédiate de la part des pouvoirs publics et de la profession et doit être repensée de manière raisonnée.
Le Plan Blanc précédent a duré 15 mois. Les déprogrammations massives qui en ont résulté ont entrainé, et entrainent encore, de nombreuses conséquences négatives, tant pour les patients qui voient leur chance réduite, que pour l’économie de la santé. Pour ne donner que deux exemples : l’activité de transplantation rénale a chuté de 30% en 2020 (cf. étude de la FHF du 30 mars 2021 et retour d'expérience de la FHP) et l’institut Gustave Roussy prévoit plus de 130 000 cancers surnuméraires dans les cinq années, du fait du retard des dépistages et prises en charge.
Il est urgent de revoir le système de déprogrammations, car toutes ne sont pas nécessaires : avec le Plan Blanc actuel, les cliniques qui n’ont pas de services de réanimation sont traitées sans distinction, alors qu’elles pourraient accepter les patients déprogrammés par celles qui ont de tels services.
Le collectif signataire du Livre blanc recommande de gérer les déprogrammations selon un modèle médicalisé, inspiré par les sociétés savantes, intégré dans un Plan Blanc plus spécifique aux types de crises pandémiques et plus flexible, afin de donner une marge de manœuvre suffisante aux professionnels de santé de terrain (recommandation 6).
• Doter l’Etat d’une nouvelle organisation permanente de veille et de gestion des risques de crise sanitaire, de nature interministérielle et interdisciplinaire (recommandation 1) et concevoir une déclinaison régionale de cette cellule nationale pour décentraliser davantage le pilotage opérationnel et répondre mieux aux spécificités territoriales (recommandation 2). En effet, l’analyse de ces deux années de crise sanitaire appelle à laisser davantage d’initiatives et de responsabilités au terrain, car l’Etat ne peut pas tout. Au niveau territorial, il ne s’agit pas de déléguer totalement la gestion de crise aux régions mais de les rendre plus autonomes opérationnellement, en cogestion avec l’ARS.
• Piloter les réserves sanitaires (humaine et en matériel) régionalement : l’objectif est de pouvoir disposer en permanence des capacités humaines et logistiques pour être plus réactif lors des crises sanitaires. Les réserves sanitaires seraient créées dans chaque région et pilotées régionalement selon un cahier des charges national. Elles seraient ainsi dimensionnées en fonction des besoins spécifiques de chaque région (recommandation 4).
• Revoir la carte de France des capacités en réanimation : cette crise a montré que plus la capacité d’accueillir massivement des patients en réanimation est faible, plus le risque de confinement collectif et l’impact économique et social sont élevés, il est urgent de revoir les capacités existantes de réanimation du public et du privé, établissement par établissement, puis de former un pool de personnels et de matériels annexes qui sera mobilisable à tout moment (recommandation 7).
• La crise sanitaire nous a permis de mieux comprendre la vulnérabilité des soignants et leurs souffrances psychologiques. Aujourd’hui, le secteur connait encore aujourd’hii de nombreux départs de personnels, déçus et découragés, ce qui rend la situation sur le terrain encore plus tendue. Pourtant, il serait possible de concevoir un programme de formation continue pour mieux préparer les soignants à gérer une situation épidémique. De plus, la mise en place d’un service national de gestion de crise sanitaire dédié aux soignants, géré par la cellule de crise, accessible par téléphone et internet, permettrait aux soignants, y compris dans le secteur libéral d’obtenir informations et réponses pratiques en temps réel (recommandation 8).
• La déprogrammation des soins, qui a été remise sur la table en décembre 2021 lors du dernier Plan Blanc, mérite une attention immédiate de la part des pouvoirs publics et de la profession et doit être repensée de manière raisonnée.
Le Plan Blanc précédent a duré 15 mois. Les déprogrammations massives qui en ont résulté ont entrainé, et entrainent encore, de nombreuses conséquences négatives, tant pour les patients qui voient leur chance réduite, que pour l’économie de la santé. Pour ne donner que deux exemples : l’activité de transplantation rénale a chuté de 30% en 2020 (cf. étude de la FHF du 30 mars 2021 et retour d'expérience de la FHP) et l’institut Gustave Roussy prévoit plus de 130 000 cancers surnuméraires dans les cinq années, du fait du retard des dépistages et prises en charge.
Il est urgent de revoir le système de déprogrammations, car toutes ne sont pas nécessaires : avec le Plan Blanc actuel, les cliniques qui n’ont pas de services de réanimation sont traitées sans distinction, alors qu’elles pourraient accepter les patients déprogrammés par celles qui ont de tels services.
Le collectif signataire du Livre blanc recommande de gérer les déprogrammations selon un modèle médicalisé, inspiré par les sociétés savantes, intégré dans un Plan Blanc plus spécifique aux types de crises pandémiques et plus flexible, afin de donner une marge de manœuvre suffisante aux professionnels de santé de terrain (recommandation 6).
• Doter l’Etat d’une nouvelle organisation permanente de veille et de gestion des risques de crise sanitaire, de nature interministérielle et interdisciplinaire (recommandation 1) et concevoir une déclinaison régionale de cette cellule nationale pour décentraliser davantage le pilotage opérationnel et répondre mieux aux spécificités territoriales (recommandation 2). En effet, l’analyse de ces deux années de crise sanitaire appelle à laisser davantage d’initiatives et de responsabilités au terrain, car l’Etat ne peut pas tout. Au niveau territorial, il ne s’agit pas de déléguer totalement la gestion de crise aux régions mais de les rendre plus autonomes opérationnellement, en cogestion avec l’ARS.
• Piloter les réserves sanitaires (humaine et en matériel) régionalement : l’objectif est de pouvoir disposer en permanence des capacités humaines et logistiques pour être plus réactif lors des crises sanitaires. Les réserves sanitaires seraient créées dans chaque région et pilotées régionalement selon un cahier des charges national. Elles seraient ainsi dimensionnées en fonction des besoins spécifiques de chaque région (recommandation 4).
• Revoir la carte de France des capacités en réanimation : cette crise a montré que plus la capacité d’accueillir massivement des patients en réanimation est faible, plus le risque de confinement collectif et l’impact économique et social sont élevés, il est urgent de revoir les capacités existantes de réanimation du public et du privé, établissement par établissement, puis de former un pool de personnels et de matériels annexes qui sera mobilisable à tout moment (recommandation 7).
• La crise sanitaire nous a permis de mieux comprendre la vulnérabilité des soignants et leurs souffrances psychologiques. Aujourd’hui, le secteur connait encore aujourd’hii de nombreux départs de personnels, déçus et découragés, ce qui rend la situation sur le terrain encore plus tendue. Pourtant, il serait possible de concevoir un programme de formation continue pour mieux préparer les soignants à gérer une situation épidémique. De plus, la mise en place d’un service national de gestion de crise sanitaire dédié aux soignants, géré par la cellule de crise, accessible par téléphone et internet, permettrait aux soignants, y compris dans le secteur libéral d’obtenir informations et réponses pratiques en temps réel (recommandation 8).
Verbatim
Selon Philippe Auzimour, directeur général Branchet : « L’une des actions concrètes que nous mettons immédiatement en application, en écho à ce Livre Blanc, est le lancement d'une cellule de conciliation, à l'instar de ce qui est mis en place par la FHP. Dans le même registre, comme la déprogrammation est étroitement liée à la crise vécue par le personnel infirmier, nous proposons des formations itinérantes aux compétences relationnelles et humaines pour améliorer leurs conditions de travail et rendre les rapports humains plus simples. »
Pour le Dr. Philippe Cuq, co-président Avenir Spé – Le Bloc : « Nous le constatons chaque jour sur le terrain, les conséquences de la crise Covid-19 sur les équipes soignantes sont plus qu’inquiétantes et nous obligent à réagir. Ils sont très affectés, y compris par les conséquences sur leurs patients des déprogrammations massives des Plans Blancs. Ce Livre blanc nous permet de publier un message officiel au nom de toute la profession des médecins spécialistes libéraux et des établissements de santé privés, de rappeler notre rôle essentiel et de nous redonner une place dans la politique globale de santé. »
D’après le Dr. Antoine Watrelot, président de Fondapro : « La cinquième vague Covid a remis les déprogrammations à l’ordre du jour, alors qu’elles ont des conséquences dramatiques pour la santé des patients. Pourtant, sur le terrain, nous le voyons, elles ne sont pas toutes nécessaires. Il faut sortir d’un système purement administratif, pour passer à un modèle médicalisé. Nous recommandons donc d’assouplir le Plan Blanc pour gérer plus finement les déprogrammations lors de crises sanitaires. »
Pour le Dr. Philippe Cuq, co-président Avenir Spé – Le Bloc : « Nous le constatons chaque jour sur le terrain, les conséquences de la crise Covid-19 sur les équipes soignantes sont plus qu’inquiétantes et nous obligent à réagir. Ils sont très affectés, y compris par les conséquences sur leurs patients des déprogrammations massives des Plans Blancs. Ce Livre blanc nous permet de publier un message officiel au nom de toute la profession des médecins spécialistes libéraux et des établissements de santé privés, de rappeler notre rôle essentiel et de nous redonner une place dans la politique globale de santé. »
D’après le Dr. Antoine Watrelot, président de Fondapro : « La cinquième vague Covid a remis les déprogrammations à l’ordre du jour, alors qu’elles ont des conséquences dramatiques pour la santé des patients. Pourtant, sur le terrain, nous le voyons, elles ne sont pas toutes nécessaires. Il faut sortir d’un système purement administratif, pour passer à un modèle médicalisé. Nous recommandons donc d’assouplir le Plan Blanc pour gérer plus finement les déprogrammations lors de crises sanitaires. »