Alors que l’actualité revient fréquemment sur des cas de responsabilité médicale induisant des coûts exhorbitants, la question des risques liés aux soins inquiète autant les médecins que les patients et préoccupe les assureurs spécialisés.
Pour éclairer cette situation et la comparer à celles des acteurs américains, Branchet, assureur historique des praticiens du bloc opératoire, a réalisé une Cartographie des risques opératoires. Cette édition, conçue avec MedPro, premier assureur du risque médical aux Etats-Unis (240.000 médecins assurés) décrypte les enjeux par spécialité et établit un certain nombre de parallèles entre les mises en cause des praticiens en France et aux Etats-Unis permettant d’anticiper probablement les risques de demain.
Cette édition de la Cartographie des risques opératoires montre que les médecins français sont trois fois plus souvent mis en cause que leurs confrères américains mais que le montant des indémnités reste beaucoup plus élevé outre-Atlantique.
Pourtant dans un contexte général de hausse des mises en cause en France, Branchet constate depuis 2012 une tendance notable à la baisse des réclamations à l’encontre de ses assurés, ce qui démontre l’utilité de sa politique ambitieuse de gestion des risques :
- Prévention des risques par la formation partout en France (Branchet Training)
- Mise à disposition d’une bibliothèque digitale avec des documents par spécialité (Branchet Docs)
- Partenariat avec des applications de e-santé (Branchet Store)
- Accompagnement juridique avec une défense sur mesure (Branchet Assistance)
- Bilan personnalisé après une expertise
Regards croisés France / Etats-Unis
Les Etats-Unis auraient-ils vraiment dix ans d’avance sur la France en matière d’innovation, de nouvelles techniques chirurgicales et d’organisation des soins ?
L’éclairage ainsi apporté par la Cartographie des risques opératoires 2020 et ce zoom sur la situation américaine permettent d’identifier les futurs risques liés aux soins (chirurgie assistée en robotique, chirurgie ambulatoire etc.), et les impacts sur le système assurantiel.
Par ailleurs, en France comme aux Etats-Unis, certaines spécialités apparaissent comme « plus à risque ». La chirurgie bariatrique (chirurgie de l’obésité) reste une discipline à risque des deux côtés de l’Atlantique. Pour autant, en raison de l’existence de référentiels des bonnes pratiques de la prise en charge pluridisciplinaire, des centres de référencement etc., la tendance est à la baisse en France.
En chirurgie orthopédique, les actes les plus pourvoyeurs de litiges sont ceux réalisés sur l’articulation de la hanche et du genou en France comme aux Etats-Unis (données MedPro). En particulier en France, la prothèse totale de hanche (PTH) et la prothèse de genou (PTG) sont responsables des plus grosses indemnités octroyées.
L’éclairage ainsi apporté par la Cartographie des risques opératoires 2020 et ce zoom sur la situation américaine permettent d’identifier les futurs risques liés aux soins (chirurgie assistée en robotique, chirurgie ambulatoire etc.), et les impacts sur le système assurantiel.
Par ailleurs, en France comme aux Etats-Unis, certaines spécialités apparaissent comme « plus à risque ». La chirurgie bariatrique (chirurgie de l’obésité) reste une discipline à risque des deux côtés de l’Atlantique. Pour autant, en raison de l’existence de référentiels des bonnes pratiques de la prise en charge pluridisciplinaire, des centres de référencement etc., la tendance est à la baisse en France.
En chirurgie orthopédique, les actes les plus pourvoyeurs de litiges sont ceux réalisés sur l’articulation de la hanche et du genou en France comme aux Etats-Unis (données MedPro). En particulier en France, la prothèse totale de hanche (PTH) et la prothèse de genou (PTG) sont responsables des plus grosses indemnités octroyées.
La montée de l’ambulatoire : bilan et perspectives
Concernant l’ambulatoire, la proportion de mises en cause consécutives à des actes réalisés en ambulatoire est de 44 % aux Etats-Unis pour 16 % en France (données Branchet). Dans les deux pays, ils représentent environ 55 % des actes réalisés, volume amené à croître dans les prochaines années.
Cette augmentation prévue dans le plan « Ma Santé 2022 » laisse augurer un accroissement de la part des actes réalisés en ambulatoire pour des interventions plus lourdes ou des patients porteurs de comorbidités. Dans ces conditions, la probabilité de l’augmentation de la fréquence des complications est à redouter.
Cette augmentation prévue dans le plan « Ma Santé 2022 » laisse augurer un accroissement de la part des actes réalisés en ambulatoire pour des interventions plus lourdes ou des patients porteurs de comorbidités. Dans ces conditions, la probabilité de l’augmentation de la fréquence des complications est à redouter.
Des indemnisations moins fréquentes mais plus élevées
En France, 70 % des réclamations déposées devant les CCI n’aboutissent pas à une indemnisation. Ce chiffre monte à 80 % pour les dossiers clos chez Branchet. Parallèlement le niveau moyen des indemnités destinées à compenser les dommages sont en croissance constante depuis plus de 15 ans, y compris les dossiers lourds.
Comparativement le niveau indemnitaire moyen reste bien loin des standards américains avec un accroissement des dossiers supérieurs à 500 000 dollars.
Comparativement le niveau indemnitaire moyen reste bien loin des standards américains avec un accroissement des dossiers supérieurs à 500 000 dollars.
La qualité de la relation médecin- patient : facteur de réduction des risques
Les données de cette cartographie ne peuvent s’expliquer sans analyser le ressort profond des relations médecins-patients et la question de l’attention portée au bien-être du patient. Dans un sondage réalisé en mars 2019 par Odoxa pour FONDAPRO, fondation placée sous l’égide de la Fondation de France et vouée à l’amélioration de la condition du patient, de nouveaux éléments sur la qualité de la relation praticiens-patients ont été mis en exergue :
- Ainsi, un tiers des patients jugent cette relation médicale « mauvaise » alors que pour 92 % des soignants, la relation avec leurs patients est qualifiée de bonne. Un quart des Français (27%) se dit mal informé sur les risques éventuels avant de bénéficier d’un acte médical.
- Plus de 60% des praticiens ont peur d’être poursuivis en justice par un patient et à peu près autant se sentent mal préparés à gérer les conflits avec les patients ; une crainte justifiée puisque plus d’un cinquième des Français estime avoir déjà été en situation conflictuelle avec son médecin.
Focus sur l’information délivrée aux patients
Point de départ d’un acte médical bien vécu, la compréhension des actes préalables grâce au consentement constitue un sujet majeur d’attention.
Une étude spécifique menée par Branchet en 2019 montre que dans 13% des dossiers clos retenant la responsabilité d’un assuré Branchet au cours des dernières années, on retrouvait un défaut d’information à l’origine de la responsabilité du praticien.
Parmi les chantiers d’amélioration de la gestion du risque opératoire, la bonne information délivrée aux patients en peropératoire constitue une priorité.
Une étude spécifique menée par Branchet en 2019 montre que dans 13% des dossiers clos retenant la responsabilité d’un assuré Branchet au cours des dernières années, on retrouvait un défaut d’information à l’origine de la responsabilité du praticien.
Parmi les chantiers d’amélioration de la gestion du risque opératoire, la bonne information délivrée aux patients en peropératoire constitue une priorité.
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