Hospitalia : Comment en êtes-vous venu à vous intéresser au travail à temps partagé ?
Loïc Amzalak : J’ai adopté cette nouvelle façon de travailler après avoir quitté mon dernier employeur en 2007. J’ai alors exercé durant deux ans comme Directeur des Ressources Humaines (DRH) à temps partagé pour plusieurs petites structures, dans les télécoms et les services bancaires. J’intervenais donc deux jours chez l’une, deux jours chez l’autre, pour des missions récurrentes relatives à l’administration du personnel, au recrutement et à la mise en œuvre de plans de formation professionnelle.
Hospitalia : Cette première expérience vous a permis de découvrir d’autres facettes du temps partagé.
Loïc Amzalak : J’ai en effet ensuite animé durant trois ans un réseau de consultants indépendants franchisés, qui exerçaient tous à temps partagé. Toutes les fonctions support y étaient représentées, direction des affaires financières (DAF), direction des systèmes d’information (DSI), logistique, juridique, marketing digital, démarche Qualité, … Il faut dire que de nombreuses entreprises, en particulier les PME/TPE, ont souvent besoin de compétences très spécialisées, mais ces besoins ne justifient pas toujours des embauches à temps plein. C’est là que le travail à temps partagé trouve tout son sens, puisqu’il permet de s’appuyer sur des cadres expérimentés, qui apportent un réel avantage compétitif, en s’offrant des compétences à la carte. C’est pourquoi je me suis par la suite installé à mon compte pour développer une offre spécialisée : cela fait cinq and que je mets en contact des cadres indépendants hautement qualifiés, et des entreprises ayant des besoins ponctuels ou récurrents sur une ou plusieurs fonctions support.
Hospitalia : Quels sont à votre sens les principaux atouts du temps partagé ?
Loïc Amzalak : Pour les entreprises, le temps partagé permet de bénéficier d’une expertise, d’un savoir-faire et de compétences qu’elles ne pourraient probablement pas s’offrir sans ce mode opératoire, pour renforcer leur structure et accélérer leur développement. Et pour les cadres, souvent très expérimentés et qui ont généralement travaillé dans de grands groupes, c’est l’occasion d’intervenir dans des environnements à taille humaine, sur des tâches et des missions variées et enrichissantes – échappant ainsi à la routine ! – tout en s’assurant une rémunération suffisante. Tout le monde y gagne.
Hospitalia : Vous avez récemment publié Temps partagé, mode d’emploi, le tout premier livre qui explique tout sur le temps partagé. Pourquoi cette démarche ?
Loïc Amzalak : Parce que, malgré ses atouts indéniables, le temps partagé reste encore relativement confidentiel. Un éditeur très connu, que j’avais sollicité pour la publication de ce guide pratique, avait d’ailleurs estimé que le sujet n’intéresserait pas les lecteurs. Pourtant, plus de 400 000 personnes travaillent aujourd’hui à temps partagé en France, et ce chiffre augmente d’année en année ! La plupart de ces nouveaux types de travailleurs s’inscrivent eux-mêmes dans un monde nouveau, en étant par exemple embauchés en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) par une structure tierce, comme les groupements d’employeurs, qui les met ensuite à disposition de différentes entreprises. Il m’a semblé utile, et surtout nécessaire, de livrer quelques clés pour que ceux qui souhaitent adopter ce mode opératoire puissent y voir plus clair.
Hospitalia : Surtout qu’après l’industrie ou le secteur des services, le temps partagé commence aussi à trouver sa place dans le monde de la santé…
Loïc Amzalak : La loi du 8 août 2016 a en effet offert aux établissements publics rattachés à l’État la possibilité d’adhérer à un groupement d’employeurs. Les hôpitaux peuvent donc créer des groupements d’employeurs hospitaliers de proximité pour, par exemple, répondre aux enjeux de désertification médicale. Et ils sont désormais de plus en plus nombreux à se saisir de cette opportunité, qui rencontre également un succès croissant auprès des établissements de santé privés. Cela étant dit, il existe différentes options pour avoir recours au temps partagé, et la création d’un groupement d’employeurs n’en est qu’une parmi d’autres. Par exemple, en avril 2019 et pour justement lutter contre la désertification médicale, le Centre Hospitalier de Guingamp a créé un centre de santé avec deux médecins généralistes embauchés à temps partagé.
Hospitalia : Le mot de la fin ?
Loïc Amzalak : Le temps partagé est vraiment un mode opératoire plein de potentiel, qui gagnerait à être mieux connu ! Temps partagé, mode d’emploi permet donc aux entreprises et aux consultants potentiels d’avoir une vision globale sur le marché, les acteurs, les métiers, les contrats, afin de faire des choix éclairés et de contribuer au développement de cette nouvelle façon de travailler, véritable arme anti-crise et anti-chômage qui est aujourd’hui parfaitement dans l’air du temps.
À lire : Loïc AMZALAK, Temps partagé, mode d’emploi, The Book Edition, 88 pages, 14,90 euros
À découvrir ici
Pour contacter l’auteur : https://www.experts-partages.fr/ ou via sa page LinkedIn
À lire : Loïc AMZALAK, Temps partagé, mode d’emploi, The Book Edition, 88 pages, 14,90 euros
À découvrir ici
Pour contacter l’auteur : https://www.experts-partages.fr/ ou via sa page LinkedIn