« Égalité », tel est le crédo de Caroline Chassin. Aujourd’hui directrice générale adjointe de l'institut de cancérologie Paoli-Calmettes de Marseille, elle s’est illustrée depuis plusieurs années dans la promotion de l’égalité professionnelle à l’hôpital, et plus particulièrement de l’égalité femmes-hommes. Passée par l’École des hautes études en santé publique de Rennes, la directrice a travaillé dans plusieurs établissements, majoritairement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’où elle est originaire. « Après un peu moins de trois ans an tant que directrice de la qualité et de la gestion des risques au Centre hospitalier de Meaux, j’ai occupé le poste de directrice des finances au CH de la Dracénie, à Draguignan, avant de rejoindre le CHU de Nice », se souvient-elle.
Elle y reste alors dix ans, occupant plusieurs postes, dont ceux de directrice des achats et de la logistique et de secrétaire générale du CHU. Après un retour pendant trois années au CH de Draguignan en tant que directrice générale, Caroline Chassin intègre finalement l’Institut Paoli-Calmettes en août 2022, où elle est actuellement la directrice générale adjointe. « En tant que secrétaire générale du CHU de Nice, j’avais aimé travailler en lien avec l’Université, pour des projets de recherche notamment. Au sein de l’Institut Paoli-Calmettes, qui est un centre de lutte contre le cancer, je retrouve cette dynamique », confie-t-elle, en insistant sur les « fortes valeurs humaines nécessairement présentes en cancérologie ».
Elle y reste alors dix ans, occupant plusieurs postes, dont ceux de directrice des achats et de la logistique et de secrétaire générale du CHU. Après un retour pendant trois années au CH de Draguignan en tant que directrice générale, Caroline Chassin intègre finalement l’Institut Paoli-Calmettes en août 2022, où elle est actuellement la directrice générale adjointe. « En tant que secrétaire générale du CHU de Nice, j’avais aimé travailler en lien avec l’Université, pour des projets de recherche notamment. Au sein de l’Institut Paoli-Calmettes, qui est un centre de lutte contre le cancer, je retrouve cette dynamique », confie-t-elle, en insistant sur les « fortes valeurs humaines nécessairement présentes en cancérologie ».
Une enquête autour des violences sexistes et sexuelles
Parallèlement à ses différentes fonctions, Caroline Chassin est aussi investie depuis de nombreuses années dans plusieurs organismes professionnels. Vice-présidente de l'Association des directeurs d'hôpital (ADH), elle est également membre du Syndicat des managers publics de santé (SMPS), au sein duquel elle a occupé, dix ans durant, la fonction de référente à l’égalité femmes-hommes. Une thématique qui lui tient particulièrement à cœur. « Il y a dix ans, en 2014, plusieurs travaux ont été lancés autour de cet enjeu, pour que le syndicat puisse défendre des positions et faire avancer la cause », raconte la directrice, qui a pris la tête du groupe de travail jusqu’en 2024. Au cours de leurs réflexions, les managers publics de santé ont identifié plusieurs leviers à actionner pour améliorer l’égalité femmes-hommes, parmi lesquels l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, les rémunérations, les accès aux postes à responsabilité, mais aussi la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS).
Sur ce dernier point, le collectif égalité professionnelle du SMPS a mené une enquête sur les VSS chez les managers de santé. Entre juin et juillet 2021, près de 300 personnes, dont plus de trois quarts de femmes et plus de la moitié de directeurs d’hôpital, ont donc répondu à un questionnaire construit avec Sarah Evano, alors élève directrice au sein de l’EHESP. « Sarah Evano souhaitait réaliser son mémoire de fin de formation sur le sujet des comportements sexistes et du harcèlement sexuel à l’hôpital. Elle m’a donc contacté, et nous avons imaginé ensemble la réalisation d’une enquête visant à établir un diagnostic objectif de la situation », se souvient Caroline Chassin.
Sur ce dernier point, le collectif égalité professionnelle du SMPS a mené une enquête sur les VSS chez les managers de santé. Entre juin et juillet 2021, près de 300 personnes, dont plus de trois quarts de femmes et plus de la moitié de directeurs d’hôpital, ont donc répondu à un questionnaire construit avec Sarah Evano, alors élève directrice au sein de l’EHESP. « Sarah Evano souhaitait réaliser son mémoire de fin de formation sur le sujet des comportements sexistes et du harcèlement sexuel à l’hôpital. Elle m’a donc contacté, et nous avons imaginé ensemble la réalisation d’une enquête visant à établir un diagnostic objectif de la situation », se souvient Caroline Chassin.
Un travail pour une prise de conscience…
« Cette enquête était nécessaire, et elle a mis en évidence que le sujet des VSS existait aussi chez les managers de santé », insiste la directrice, citant ici trois chiffres marquants : « 60 % des répondants ont déclaré avoir déjà fait l’objet de comportements sexistes, 10 % avoir été victimes d’une situation durant laquelle on les avait embrassés ou tenté de les embrasser sans leur consentement, et autant s’être vus imposer des contacts sur les zones génitales ou érogènes ». « Cette étude a suscité un choc des consciences. Elle a permis de faire avancer la cause et de libérer la parole. Nous avons d’ailleurs reçu énormément d’appels de soutien et de remerciements au sein de la profession à sa sortie », complète Caroline Chassin. Les résultats de l’étude apportent aussi une grande crédibilité aux actions menées par le collectif pour l’égalité, et plus largement à celles visant à améliorer l’égalité femmes-hommes dans tous les établissements sanitaires.
Car, pour Caroline Chassin, il ne s’agit pas tant de générer une prise de conscience, que de porter des actions fortes afin de sensibiliser tous les acteurs de la santé aux comportements et postures problématiques, y compris celles réalisées inconsciemment. « Nous avons tous des biais de genre issus de notre culture. Ce n’est pas grave, mais nous devons en avoir conscience pour les faire évoluer et être mieux veillants avec les personnes qui en sont victimes », explique la responsable, prenant ici l’exemple de la parole, « souvent perçue comme plus crédible lorsqu’elle provient d’un homme ».
Car, pour Caroline Chassin, il ne s’agit pas tant de générer une prise de conscience, que de porter des actions fortes afin de sensibiliser tous les acteurs de la santé aux comportements et postures problématiques, y compris celles réalisées inconsciemment. « Nous avons tous des biais de genre issus de notre culture. Ce n’est pas grave, mais nous devons en avoir conscience pour les faire évoluer et être mieux veillants avec les personnes qui en sont victimes », explique la responsable, prenant ici l’exemple de la parole, « souvent perçue comme plus crédible lorsqu’elle provient d’un homme ».
… et une évolution des comportements
Face à ces biais de genre, le plus souvent inconscients, la directrice adjointe promeut la formation et la sensibilisation des professionnels hospitaliers. Elle a ainsi déjà pu monter plusieurs projets allant en ce sens à l’Institut Paoli-Calmettes (IPC) de Marseille. Le 11 mars dernier, le centre organisait par exemple une conférence intitulée « L’égalité professionnelle femmes-hommes est-elle réellement un sujet à l’IPC ? ». « La réponse à cette question a été “Oui”, sans appel », sourit Caroline Chassin qui imagine déjà d’autres actions, touchant un public encore plus large : « Nous avons récemment retenu une solution de formation, sous la forme d’un questionnaire rapide, qui met le professionnel en situation et lui demande de réagir. Complètement anonyme, ce format permet d’éveiller les consciences et d’approfondir, si besoin, des thématiques qui poseraient problème au plus grand nombre ».
Bientôt disponible pour l’ensemble des équipes de l’IPC, cette formation sera aussi obligatoire pour toute nouvelle recrue de l’établissement. Pour Caroline Chassin, le message ici est clair : « Ces comportements-là ne sont pas acceptés. Néanmoins, nous sommes présents pour réfléchir ensemble et faire en sorte que tous adoptent des comportements bienveillants car, après tout, lutter pour l’égalité, c’est aussi agir pour un mieux vivre ensemble ».
> Article paru dans Hospitalia #67, édition de décembre 2024, à lire ici
Bientôt disponible pour l’ensemble des équipes de l’IPC, cette formation sera aussi obligatoire pour toute nouvelle recrue de l’établissement. Pour Caroline Chassin, le message ici est clair : « Ces comportements-là ne sont pas acceptés. Néanmoins, nous sommes présents pour réfléchir ensemble et faire en sorte que tous adoptent des comportements bienveillants car, après tout, lutter pour l’égalité, c’est aussi agir pour un mieux vivre ensemble ».
> Article paru dans Hospitalia #67, édition de décembre 2024, à lire ici