Chantal Carroger, Directrice Générale
Quelles sont, à votre sens, les principales spécificités du CHU de Besançon ?
Chantal Carroger : Contrairement à de nombreux établissements de santé, il se caractérise en premier lieu par une démographie médicale positive et dynamique : les médecins qu’il forme choisissent, dans leur grande majorité, d’y rester et d’y exercer. C’est là un atout de taille qui lui permet de développer de nombreux domaines d’excellence ; il est par exemple l’un des seuls hôpitaux universitaires français à avoir mis en place le programme « Maastricht III » pour réaliser des prélèvements d’organes sur les donneurs décédés en arrêt circulatoire. De la même manière, le CHU est aujourd’hui en mesure de dédier près de 50 postes médicaux équivalents temps plein à l’animation d’activités partagées. Outre l’Institut Régional Fédératif du Cancer de Franche-Comté (IRFC), créé en 2008 avec des établissements publics et privés et récemment qualifié d’unique et d’exemplaire par les pouvoirs publics, le CHU de Besançon a multiplié les collaborations pour consolider l’offre hospitalière publique à l’échelle du GHT Centre Franche-Comté – activités partagées en chirurgie ambulatoire avec le CH de Dole mais également avec d’autres hôpitaux hors GHT, en réanimation avec le CH de Lons-le-Saulnier, en orthopédie avec le CH de Vesoul, …
Son engagement en faveur de la recherche et de l’innovation est lui aussi placé sous le signe des synergies.
Le CHU a en effet ici un autre atout, qui tient à sa localisation au cœur d’une petite agglomération, où les liens se tissent donc facilement entre les acteurs du soin, de l’enseignement et de la recherche, mais aussi les acteurs industriels et économiques. Ce tissu dynamique lui a permis de développer des partenariats féconds, à l’instar de la marque « Grand Besançon Synergie Campus » créée autour de l’Université de Franche-Comté et de la communauté d’agglomération du Grand Besançon (CAGB) pour porter des actions collectives autour de la recherche et de l’innovation. Cette démarche de co-construction s’illustre également dans les « Hacking Health », des marathons d’innovation ouverte dédiés à la santé et organisés en partenariat avec le Pôle des Microtechniques et de la CAGB. Sans oublier le futur centre « Thémis Bio-innovation », construit par la Métropole pour que chercheurs et start-up puissent conduire des programmes de recherche translationnelle. Ce sont autant de dynamiques dont se nourrit le CHU pour développer des activités d’excellence.
Chantal Carroger : Contrairement à de nombreux établissements de santé, il se caractérise en premier lieu par une démographie médicale positive et dynamique : les médecins qu’il forme choisissent, dans leur grande majorité, d’y rester et d’y exercer. C’est là un atout de taille qui lui permet de développer de nombreux domaines d’excellence ; il est par exemple l’un des seuls hôpitaux universitaires français à avoir mis en place le programme « Maastricht III » pour réaliser des prélèvements d’organes sur les donneurs décédés en arrêt circulatoire. De la même manière, le CHU est aujourd’hui en mesure de dédier près de 50 postes médicaux équivalents temps plein à l’animation d’activités partagées. Outre l’Institut Régional Fédératif du Cancer de Franche-Comté (IRFC), créé en 2008 avec des établissements publics et privés et récemment qualifié d’unique et d’exemplaire par les pouvoirs publics, le CHU de Besançon a multiplié les collaborations pour consolider l’offre hospitalière publique à l’échelle du GHT Centre Franche-Comté – activités partagées en chirurgie ambulatoire avec le CH de Dole mais également avec d’autres hôpitaux hors GHT, en réanimation avec le CH de Lons-le-Saulnier, en orthopédie avec le CH de Vesoul, …
Son engagement en faveur de la recherche et de l’innovation est lui aussi placé sous le signe des synergies.
Le CHU a en effet ici un autre atout, qui tient à sa localisation au cœur d’une petite agglomération, où les liens se tissent donc facilement entre les acteurs du soin, de l’enseignement et de la recherche, mais aussi les acteurs industriels et économiques. Ce tissu dynamique lui a permis de développer des partenariats féconds, à l’instar de la marque « Grand Besançon Synergie Campus » créée autour de l’Université de Franche-Comté et de la communauté d’agglomération du Grand Besançon (CAGB) pour porter des actions collectives autour de la recherche et de l’innovation. Cette démarche de co-construction s’illustre également dans les « Hacking Health », des marathons d’innovation ouverte dédiés à la santé et organisés en partenariat avec le Pôle des Microtechniques et de la CAGB. Sans oublier le futur centre « Thémis Bio-innovation », construit par la Métropole pour que chercheurs et start-up puissent conduire des programmes de recherche translationnelle. Ce sont autant de dynamiques dont se nourrit le CHU pour développer des activités d’excellence.
Quelles sont les réalisations les plus emblématiques du CHU de Besançon ces dernières années ?
Il s’est notamment engagé dans une opération immobilière majeure pour regrouper, à terme, l’ensemble de ses activités à l’hôpital Jean-Minjoz. Un premier mouvement a été initié en 2012 avec le transfert de la quasi-totalité des services cliniques de l’hôpital Saint-Jacques, et la Tour Minjoz est aujourd’hui en cours de réhabilitation pour accueillir les dernières activités. Mais, bien que ce chantier d’envergure ait considérablement mobilisé ses équipes, le CHU n’en a pas moins mené d’autres projets remarquables, comme la création, cette année, d’un Centre du cancer de la prostate pour simplifier l’accès à une prise en charge coordonnée et à une qualité de vie préservée. Il s’est également doté, dès 2015, d’une plateforme automatisée d’analyses médicales parmi les plus modernes de France, qu’il continue d’étendre et de compléter avec l’acquisition de nouveaux automates. Sur un autre registre, entre 2005 et 2015, le CHU de Besançon a progressivement pris en charge la régulation du Centre 15 pour toute l’ex-région Franche-Comté (Doubs, Jura, Haute-Saône, Territoire de Belfort), ce qui est en fait aujourd’hui l’une des plus importantes plateformes de réception et de régulation des alertes à l’échelle nationale.
Quid du CHU demain ? Quels sont à votre sens les principaux enjeux à relever pour lui donner corps ?
Demain, le CHU de Besançon sera un hôpital avec un développement fort hors les murs, qui continuera d’irriguer l’ensemble de son territoire à travers des équipes communes et des équipes mobiles. Il s’engagera également dans la création d’un exercice mixte hospitalier/libéral pour répondre à la fois à la raréfaction des spécialistes libéraux et aux demandes des nouvelles générations de médecins. Mais surtout, le CHU de Besançon sera un hôpital engagé sur le plan éthique, qui portera attention à l’individu et au citoyen, en particulier face aux avancées technologiques. Cet axe, qui fera l’objet d’une réflexion dans le cadre de son prochain projet d’établissement, concerne autant les patients que les professionnels de santé – les premiers pour continuer de bénéficier de prises en charges solidaires et humaines, les seconds pour mieux anticiper les impacts des nouvelles technologies sur leurs métiers. La question est certes complexe, mais c’est le rôle d’un CHU de s’en saisir et de tenter d’y répondre. Il en va de sa responsabilité sociale, de même, d’ailleurs, qu’un meilleur engagement en faveur du développement durable – une démarche d’avenir qui fera prochainement l’objet d’une direction dédiée.
Il s’est notamment engagé dans une opération immobilière majeure pour regrouper, à terme, l’ensemble de ses activités à l’hôpital Jean-Minjoz. Un premier mouvement a été initié en 2012 avec le transfert de la quasi-totalité des services cliniques de l’hôpital Saint-Jacques, et la Tour Minjoz est aujourd’hui en cours de réhabilitation pour accueillir les dernières activités. Mais, bien que ce chantier d’envergure ait considérablement mobilisé ses équipes, le CHU n’en a pas moins mené d’autres projets remarquables, comme la création, cette année, d’un Centre du cancer de la prostate pour simplifier l’accès à une prise en charge coordonnée et à une qualité de vie préservée. Il s’est également doté, dès 2015, d’une plateforme automatisée d’analyses médicales parmi les plus modernes de France, qu’il continue d’étendre et de compléter avec l’acquisition de nouveaux automates. Sur un autre registre, entre 2005 et 2015, le CHU de Besançon a progressivement pris en charge la régulation du Centre 15 pour toute l’ex-région Franche-Comté (Doubs, Jura, Haute-Saône, Territoire de Belfort), ce qui est en fait aujourd’hui l’une des plus importantes plateformes de réception et de régulation des alertes à l’échelle nationale.
Quid du CHU demain ? Quels sont à votre sens les principaux enjeux à relever pour lui donner corps ?
Demain, le CHU de Besançon sera un hôpital avec un développement fort hors les murs, qui continuera d’irriguer l’ensemble de son territoire à travers des équipes communes et des équipes mobiles. Il s’engagera également dans la création d’un exercice mixte hospitalier/libéral pour répondre à la fois à la raréfaction des spécialistes libéraux et aux demandes des nouvelles générations de médecins. Mais surtout, le CHU de Besançon sera un hôpital engagé sur le plan éthique, qui portera attention à l’individu et au citoyen, en particulier face aux avancées technologiques. Cet axe, qui fera l’objet d’une réflexion dans le cadre de son prochain projet d’établissement, concerne autant les patients que les professionnels de santé – les premiers pour continuer de bénéficier de prises en charges solidaires et humaines, les seconds pour mieux anticiper les impacts des nouvelles technologies sur leurs métiers. La question est certes complexe, mais c’est le rôle d’un CHU de s’en saisir et de tenter d’y répondre. Il en va de sa responsabilité sociale, de même, d’ailleurs, qu’un meilleur engagement en faveur du développement durable – une démarche d’avenir qui fera prochainement l’objet d’une direction dédiée.
De Saint-Jacques à Jean-Minjoz, près de dix siècles d’histoire
• Le premier hospice de Besançon est l'Hôpital des Antonins créé en 1095. Il est supplanté par l’hôpital Saint-Jacques-des-Arènes fondé en 1182, en même temps que les hôpitaux Sainte Brigitte, fonctionnel jusqu'en 1660, et Sainte Antide, supprimé en 1777. En 1207 s’y adjoint l'hôpital du Saint Esprit, qui restera en service jusqu'en 1797.
• En 1436, l'hôpital Saint-Jacques-des-Arènes est rattaché à l’Ordre des hospitaliers du Saint-Esprit, à une époque marquée par les épidémies de peste et les guerres épisodiques. Devenu hôpital civil en 1571, il est reconstruit en 1686 près de l'actuelle promenade Chamars. Les travaux s’achèvent en 1703, et l’hôpital général Saint-Jacques est alors l'un des plus beaux de France. Il reste jusqu’en 1956 la maison-mère des sœurs hospitalières de l’Ordre de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, issues des hospices de Beaune.
• Reconnu comme lieu d'enseignement de la médecine dès 1955, l’hôpital de Besançon devient CHU en 1966. Il engage alors la construction de l’hôpital Jean-Minjoz, qui est inauguré en 1982 avec pour objectifs la remontée des services situés à l’hôpital Saint-Jacques. Le transfert a débuté en 2012 et doit se terminer à l'horizon 2022.
Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 43 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici .
• En 1436, l'hôpital Saint-Jacques-des-Arènes est rattaché à l’Ordre des hospitaliers du Saint-Esprit, à une époque marquée par les épidémies de peste et les guerres épisodiques. Devenu hôpital civil en 1571, il est reconstruit en 1686 près de l'actuelle promenade Chamars. Les travaux s’achèvent en 1703, et l’hôpital général Saint-Jacques est alors l'un des plus beaux de France. Il reste jusqu’en 1956 la maison-mère des sœurs hospitalières de l’Ordre de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, issues des hospices de Beaune.
• Reconnu comme lieu d'enseignement de la médecine dès 1955, l’hôpital de Besançon devient CHU en 1966. Il engage alors la construction de l’hôpital Jean-Minjoz, qui est inauguré en 1982 avec pour objectifs la remontée des services situés à l’hôpital Saint-Jacques. Le transfert a débuté en 2012 et doit se terminer à l'horizon 2022.
Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 43 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici .