Corinne Casoli
Pouvez-vous, pour commencer, me présenter la Direction des Systèmes d’Informations du CHBM ?
Corinne Casoli : Notre direction compte aujourd’hui 27 personnes réparties en 4 secteurs : une équipe « Production », qui assure la gestion des serveurs, espaces de stockage et réseaux internes et externes, le déploiement des équipements informatiques de proximité, la mise en production des applications et la supervision des systèmes . Une équipe « Télécom », chargée de la téléphonie et des systèmes de communication. Une équipe « Applications », composée de 10 chefs de projets en charge de la mise en œuvre des applications métiers - ainsi, pour chaque projet SI défini conjointement par la DSI et la direction de l’établissement, une équipe est créée avec, à sa tête, 2 chefs de projets : un Référent Utilisateur, expert métier chargé de l’identification des besoins afin que le choix de la solution logicielle et son paramétrage soient conformes aux attentes des professionnels, et un Chef de Projet Informatique responsable du paramétrage de la solution et de son intégration dans le système d’information existant, mais aussi de sa mise en production en lien avec l’équipe « Production ». Citons pour finir le responsable « Support », chargé de gérer l’ensemble des demandes utilisateurs, de les orienter et de s’assurer de leur traitement - une fonction nouvelle qui est devenue, en mois de 2 ans, la charnière indispensable entre les utilisateurs et la Direction des Systèmes d’Information.
L’un des principaux projets aujourd’hui portés par ces équipes concerne la mise en œuvre d’un Dossier Patient Informatisé (DPI). Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Engagé en 2008, le déploiement du DPI a été véritablement initié en 2010 avec les premiers services pilotes. Il concerne actuellement 1 100 lits, sur les 1 254 que compte le CHBM – ne manquent aujourd’hui que les services de Réanimation, de Néonatalogie et d’Hôpital de Jour/Chirurgie Ambulatoire. La connexion du système de gestion du bloc opératoire, avec remontée automatique des paramètres vitaux dans le DPI, ainsi que la mise en œuvre du module de gestion des Urgences, ont quant à elles été finalisées sur le site de Belfort, et le seront sous peu sur le site de Montbéliard. Par ailleurs, si le DPI couvre un certain nombre de champs fonctionnels (documentation médicale et paramédicale, plans de soins, tous types de prescriptions et retour des résultats, planification des ressources, système de gestion de l’imagerie), ceux-ci ne concernent que les actes produits au sein du CHBM. Aussi avons-nous prévu de déployer, dès cette année, un outil de numérisation afin d’intégrer les documents de ville au DPI. Nous démarrons, en parallèle, le déploiement d’outils de dictée numérique et de reconnaissance vocale, afin de réduire les délais de production des comptes-rendus médicaux et de les intégrer automatiquement au DPI, tout en facilitant les échanges avec la médecine de ville. Dans ce projet, la conduite du changement ne doit pas être sous-estimée, notamment en ce qui concerne la reconnaissance vocale dont l’utilisation nécessite un certain apprentissage par les médecins – l’acceptation des nouvelles technologies constitue ainsi un défi constant, qui appelle une forte implication de l’ensemble des acteurs afin d’accompagner la modification des habitudes et des pratiques.
Corinne Casoli : Notre direction compte aujourd’hui 27 personnes réparties en 4 secteurs : une équipe « Production », qui assure la gestion des serveurs, espaces de stockage et réseaux internes et externes, le déploiement des équipements informatiques de proximité, la mise en production des applications et la supervision des systèmes . Une équipe « Télécom », chargée de la téléphonie et des systèmes de communication. Une équipe « Applications », composée de 10 chefs de projets en charge de la mise en œuvre des applications métiers - ainsi, pour chaque projet SI défini conjointement par la DSI et la direction de l’établissement, une équipe est créée avec, à sa tête, 2 chefs de projets : un Référent Utilisateur, expert métier chargé de l’identification des besoins afin que le choix de la solution logicielle et son paramétrage soient conformes aux attentes des professionnels, et un Chef de Projet Informatique responsable du paramétrage de la solution et de son intégration dans le système d’information existant, mais aussi de sa mise en production en lien avec l’équipe « Production ». Citons pour finir le responsable « Support », chargé de gérer l’ensemble des demandes utilisateurs, de les orienter et de s’assurer de leur traitement - une fonction nouvelle qui est devenue, en mois de 2 ans, la charnière indispensable entre les utilisateurs et la Direction des Systèmes d’Information.
L’un des principaux projets aujourd’hui portés par ces équipes concerne la mise en œuvre d’un Dossier Patient Informatisé (DPI). Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Engagé en 2008, le déploiement du DPI a été véritablement initié en 2010 avec les premiers services pilotes. Il concerne actuellement 1 100 lits, sur les 1 254 que compte le CHBM – ne manquent aujourd’hui que les services de Réanimation, de Néonatalogie et d’Hôpital de Jour/Chirurgie Ambulatoire. La connexion du système de gestion du bloc opératoire, avec remontée automatique des paramètres vitaux dans le DPI, ainsi que la mise en œuvre du module de gestion des Urgences, ont quant à elles été finalisées sur le site de Belfort, et le seront sous peu sur le site de Montbéliard. Par ailleurs, si le DPI couvre un certain nombre de champs fonctionnels (documentation médicale et paramédicale, plans de soins, tous types de prescriptions et retour des résultats, planification des ressources, système de gestion de l’imagerie), ceux-ci ne concernent que les actes produits au sein du CHBM. Aussi avons-nous prévu de déployer, dès cette année, un outil de numérisation afin d’intégrer les documents de ville au DPI. Nous démarrons, en parallèle, le déploiement d’outils de dictée numérique et de reconnaissance vocale, afin de réduire les délais de production des comptes-rendus médicaux et de les intégrer automatiquement au DPI, tout en facilitant les échanges avec la médecine de ville. Dans ce projet, la conduite du changement ne doit pas être sous-estimée, notamment en ce qui concerne la reconnaissance vocale dont l’utilisation nécessite un certain apprentissage par les médecins – l’acceptation des nouvelles technologies constitue ainsi un défi constant, qui appelle une forte implication de l’ensemble des acteurs afin d’accompagner la modification des habitudes et des pratiques.
L’acceptation des nouvelles technologies constitue ainsi un défi constant, qui appelle une forte implication de l’ensemble des acteurs
Comment avez-vous, par exemple, assuré l’adhésion des utilisateurs au DPI ?
Celle-ci est à mettre au crédit de l’équipe projet DPI, chargée de la définition des référentiels sur la base desquels les paramétrages métiers ont été effectués. Constituée d’informaticiens et de référents utilisateurs (cadres de santé, infirmiers, médecin), cette équipe a ensuite testé le système en conditions réelles, avant d’y former les professionnels de santé et de les accompagner au démarrage 24h/24 lors de la mise en production de la solution. Une mobilisation au plus près des utilisateurs qui a facilité la prise en main de l’outil informatique.
Qu’en est-il de vos autres projets SI ?
Tous nos efforts sont tournés vers la préparation de la mise en service du nouvel hôpital. En effet, si la fusion des activités médicales ne devrait intervenir que fin 2016, celle des activités logistiques est prévue en mars 2015 avec l’inauguration du nouveau Pôle Logistique Nord Franche-Comté. Il nous faut donc informatiser les fonctions principales assurées par ce Pôle - Blanchisserie, Restauration, Pharmacie centrale et Magasin. Nous travaillons ainsi à la mise en place d’un outil de gestion de la production des repas, afin d’assurer l’organisation de la production à partir des besoins réels, ainsi que le réapprovisionnement des denrées de base. De même, nous avons entrepris la mise en œuvre d’un Système de Gestion d’Entrepôt (WMS) appuyé sur des outils mobiles avec lecteur de code à barres, afin de fiabiliser la gestion des stocks, des commandes et des réapprovisionnements - les acheminements du Pôle logistique vers le nouvel hôpital se feront quant à eux par véhicules filoguidés. Cet outil de gestion d’entrepôt viendra soutenir le changement d’organisation : les différents magasins, aujourd’hui fortement sectorisés, avec des équipes et des solutions spécifiques, seront en effet centralisés sur la nouvelle plateforme logistique et gérés par des agents polyvalents. D’autres chantiers sont enfin destinés à moderniser certains processus avant le passage vers le nouvel hôpital, notamment l’informatisation des fonctions de transports internes (brancardage) et externes (ambulances) pour optimiser les flux de patients et de biens, ou encore l’automatisation de l’accueil du standard téléphonique à l’aide d’une solution de reconnaissance de la parole.
La certification EMRAM est venue souligner et valoriser la forte implication de nos équipes dans l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, tout en confortant notre approche de ces outils désormais stratégiques pour l’hôpital
Autant de projets ambitieux qui ont vu le CHBM être distingué par l’association à but non lucratif HIMSS avec cette 1ère certification EMRAM 6 en France.
Modèle d’adoption du DPI défini par HIMSS, le référentiel EMRAM permet en effet d’apprécier le niveau d’intégration de la production de soins au sein du DPI, ainsi que l’ampleur de sa couverture fonctionnelle. Un objectif que le CHBM s’était fixé afin de faciliter la prise en charge des patients en centralisant l’information médicale et paramédicale et en évitant les re-saisies et les ruptures de la chaîne d’information. Aussi la certification EMRAM est-elle venue souligner et valoriser la forte implication de nos équipes dans l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, tout en confortant notre approche de ces outils désormais stratégiques pour l’hôpital. Le CHBM a par ailleurs été récemment distingué par l’ARS Franche-Comté qui l’a retenu comme établissement porteur dans le cadre de l’appel à projets national « Territoire de Soins Numérique » – un choix qui illustre, une fois de plus, son dynamisme en matière de Système d’Information de Santé !
Hospitalia #24