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Les fédérations hospitalières vent debout contre la suppression de l'AME


Rédigé par Rédaction le Jeudi 9 Novembre 2023 à 11:04 | Lu 456 fois


Le Sénat a adopté hier la suppression de l’Aide médicale d’Etat qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’une prise en charge des soins médicaux et hospitaliers.



La Fédération Hospitalière de France (FHF) dénonce avec force une suppression qui risquerait d’avoir des conséquences dramatiques sur un système de santé qui se trouve déjà en grande souffrance. Elle appelle l’Assemblée nationale qui se penchera sur le texte à partir du 11 décembre à rétablir ce dispositif protecteur essentiel et rappelle que la Première Ministre a confié le 8 octobre dernier à Patrick Stefanini et Claude Evin une mission pour évaluer si des adaptations de l'aide médicale d'État (AME) étaient nécessaires.

UNE HÉRÉSIE HUMANITAIRE, SANITAIRE ET FINANCIÈRE

La suppression de l’AME entraînerait des risques majeurs en matière de santé publique. La conduite d’une politique de santé publique cohérente, notamment dans la lutte contre des maladies contagieuses, implique nécessairement d’assurer le suivi médical et la prise en charge des personnes en situation irrégulière, qui sont souvent plus précaires et sujettes aux maladies infectieuses. Supprimer l’AME revient à affaiblir notre système de santé, à rebours du virage préventif souhaité par tous les acteurs de la santé. Les leçons de la pandémie de COVID-19 semblent oubliées.

Sur le plan financier, la suppression de l’AME fragiliserait de façon extrêmement forte un hôpital public soumis à de fortes tensions budgétaires. La suppression de l’AME priverait en effet l’hôpital public des financements associés à la prise en charge des personnes malades, qui continueraient d’être soignées. Plus largement, l’ensemble de la communauté scientifique, médicale et économique s’accorde à dire qu’une prise en charge précoce des problèmes de santé est souvent moins onéreuse qu’une prise en charge tardive. Une réduction de l’accès aux soins de premier recours des bénéficiaires de l’AME impliquerait un report de la prise en charge dans une phase plus aiguë, aux effets désastreux pour les personnes et à un coût très élevé pour les hôpitaux.

La suppression de l’AME placerait également les soignants et professionnels de santé dansune situation de dilemme éthique et déontologique inacceptable : refuser des soins nécessaires et un soulagement de la souffrance ou soigner en dégradant la situation budgétaire de leur établissement.

Arnaud Robinet, président de la FHF : "La suppression de l’AME va à l’encontre de toutes les règles communément admises en matière de santé publique et risque d’avoir des répercussions graves sur l’Hôpital public, ses équipes, son fonctionnement et sa situation budgétaire. J’appelle les parlementaires qui examineront le texte à l’Assemblée nationale à suivre la voix de la raison et à rétablir ce dispositif majeur pour préserver un système de santé qui se trouve déjà en très grande tension".
 

'Un contresens moral, sanitaire et économique" pour la FHF

La FHF dénonce avec force une suppression qui risquerait d’avoir des conséquences dramatiques sur un système de santé qui se trouve déjà en grande souffrance. Elle appelle l’Assemblée nationale qui se penchera sur le texte à partir du 11 décembre à rétablir ce dispositif protecteur essentiel et rappelle que la Première Ministre a confié le 8 octobre dernier à Patrick Stefanini et Claude Evin une mission pour évaluer si des adaptations de l'aide médicale d'État (AME) étaient nécessaires.

UNE HÉRÉSIE HUMANITAIRE, SANITAIRE ET FINANCIÈRE

La suppression de l’AME entraînerait des risques majeurs en matière de santé publique. La conduite d’une politique de santé publique cohérente, notamment dans la lutte contre des maladies contagieuses, implique nécessairement d’assurer le suivi médical et la prise en charge des personnes en situation irrégulière, qui sont souvent plus précaires et sujettes aux maladies infectieuses. Supprimer l’AME revient à affaiblir notre système de santé, à rebours du virage préventif souhaité par tous les acteurs de la santé. Les leçons de la pandémie de COVID-19 semblent oubliées.

Sur le plan financier, la suppression de l’AME fragiliserait de façon extrêmement forte un hôpital public soumis à de fortes tensions budgétaires. La suppression de l’AME priverait en effet l’hôpital public des financements associés à la prise en charge des personnes malades, qui continueraient d’être soignées. Plus largement, l’ensemble de la communauté scientifique, médicale et économique s’accorde à dire qu’une prise en charge précoce des problèmes de santé est souvent moins onéreuse qu’une prise en charge tardive. Une réduction de l’accès aux soins de premier recours des bénéficiaires de l’AME impliquerait un report de la prise en charge dans une phase plus aiguë, aux effets désastreux pour les personnes et à un coût très élevé pour les hôpitaux.

La suppression de l’AME placerait également les soignants et professionnels de santé dansune situation de dilemme éthique et déontologique inacceptable : refuser des soins nécessaires et un soulagement de la souffrance ou soigner en dégradant la situation budgétaire de leur établissement.

Arnaud Robinet, président de la FHF : "La suppression de l’AME va à l’encontre de toutes les règles communément admises en matière de santé publique et risque d’avoir des répercussions graves sur l’Hôpital public, ses équipes, son fonctionnement et sa situation budgétaire. J’appelle les parlementaires qui examineront le texte à l’Assemblée nationale à suivre la voix de la raison et à rétablir ce dispositif majeur pour préserver un système de santé qui se trouve déjà en très grande tension".

"Une décision qui va à rebours des enjeux de santé publique" pour la FHP

À ce jour, l’Aide Médicale d’Etat, qui concerne quelques 320 000 personnes par an, prend en charge à 100 % la plupart des frais médicaux et hospitaliers dans la limite des tarifs de la sécurité sociale pour les étrangers en situation irrégulière.

Au-delà des enjeux politiques et moraux, il s’agit pour le président de la FHP, Lamine Gharbi, d’une décision qui va à rebours des enjeux de santé publique. Les personnes étrangères en situation irrégulière cumulent souvent une situation de précarité et une exposition plus grande aux maladies, notamment les maladies infectieuses : les soigner et les protéger est donc important et se fait au bénéfice de tous. Notre système de santé doit être fondé sur des approches beaucoup plus préventives, qui profitent à l'ensemble de la population. Une prise en charge précoce des maladies est également la plus pertinente sur le plan économique.

Lamine Gharbi, plaide donc pour le maintien de l’AME et appelle les députés à rétablir ce dispositif lors de leur examen du texte qui débutera le 11 décembre : « Protéger la santé des plus vulnérables, c’est protéger l’ensemble des populations. Au-delà du devoir d’humanité, c’est un enjeu majeur de santé publique. Les hôpitaux et cliniques privés prennent en charge 20% des patients titulaires de l’Aide Médicale d’Etat, de la complémentaire santé solidaire, et de la PUMA. Je suis favorable au maintien de l’AME car nous sommes, avant tout, des acteurs de santé soucieux de notre responsabilité ».






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