Quels sont, à votre sens, les principaux atouts du CHU de Clermont-Ferrand ?
Didier Hoeltgen : C’est, d’abord et surtout, un hôpital solidement ancré dans un territoire qu’il irrigue de longue date, et où la qualité de ses équipes est incontestablement reconnue. La solidarité entre le CHU et les autres établissements publics de santé est une tradition ancienne en Auvergne qui, bien avant la création des GHT, s’était traduite par la mise en œuvre d’actions de coopération pérennes, basées sur des délégations de temps médical. Le CHU s’est, depuis, activement mobilisé auprès de ses partenaires au sein du GHT Territoires d’Auvergne, l’un des plus vastes de France avec quinze établissements de l’Allier et du Puy-de-Dôme. Mais il a poursuivi les actions déjà engagées auprès des autres hôpitaux : sur les 118 coopérations actives à ce jour, un certain nombre concerne des établissements du Cantal et de la Haute-Loire. Le rayonnement du CHU dépasse d’ailleurs la région Auvergne Rhône-Alpes, puisqu’il collabore également avec le CH de l’Agglomération de Nevers en Bourgogne Franche-Comté, ou les CH de Guéret et d’Ussel en Nouvelle-Aquitaine.
L’autre atout a trait à une activité en plein essor.
En effet, après une décennie relativement calme, l’activité du CHU est en forte progression depuis 2017 dans de nombreux secteurs d’activité – hospitalisations conventionnelles et ambulatoires, accouchements, consultations externes, passages aux urgences, ... L’impact s’en est clairement fait ressentir sur sa situation financière ! Cet essor s’est poursuivi tout au long de l’année 2018, et signe la vitalité retrouvée d’un hôpital universitaire qui s’est toujours attaché à maintenir un équilibre entre ses missions de proximité et de recours. Mais cette croissance de l’activité traduit également l’affaiblissement de l’offre médicale sur le territoire, malgré l’appui actif du CHU. En tout état de cause, cette évolution augure d’un nouveau dynamisme, d’autant qu’aux termes de nombreux efforts, l’endettement de l’établissement se résorbe lentement. Sous réserve d’accord par les tutelles, il pourra donc soutenir un programme d’investissements majeur pour moderniser ses structures et développer de nouvelles activités.
Le CHU n’en a pas moins mené à bien de nombreux projets ces dernières années. Pouvez-vous nous en citer quelques-uns ?
Je retiendrai notamment l’ouverture du CHU Estaing en 2010 et le transfert des activités jusque-là situées à l’Hôtel-Dieu, mais aussi l’inauguration, cette même année, d’un nouveau bâtiment de chirurgie cardiaque et vasculaire sur le site Gabriel-Montpied. Citons également le regroupement des laboratoires de biologie médicale, qui a permis de reprendre l’activité de biologie médicale du CH de Montluçon et une partie de celle des CH d’Aurillac, d’Issoire, de Mont-Dore et de Riom. Mais le CHU de Clermont-Ferrand s’est surtout engagé dans un projet structurant pour son avenir : le désamiantage des ailes construites dans les années 1970 à l’hôpital Gabriel-Montpied, en vue de leur déconstruction. Le CHU entend en effet créer un nouveau bâtiment « Gabriel-Mont- pied 3 » (GM3) notamment destiné aux services d’urgence et aux activités médicales associées. Il est également question de rénover et de réorganiser les blocs opératoires, de réhabiliter les locaux de psychiatrie, et de moderniser la plateforme d’approvisionnements logistiques et la pharmacie. En termes de nouvelles activités, le CHU s’attachera à créer de nouvelles filières hospitalo-universitaires, en addictologie, en gérontologie et en soins de suite et de réadaptation – cette dernière visant à améliorer l’articulation entre le site Louise-Michel du CHU, et les CH de Riom et d’Enval.
Il s’agira ici de renforcer l’ancrage, déjà conséquent, du CHU au sein de son territoire.
L’inscription des filières hospitalo-universitaire dans une perspective territoriale est d’autant plus essentielle que le CHU irrigue jusqu’à quatre départements... un enjeu qui impose d’ailleurs de ne pas considérer les hôpitaux universitaires sous un prisme uniquement comptable. Surtout que la solidarité à l’échelle du territoire dépasse bien souvent le seul cadre médical. Prenez le GHT Territoires d’Auvergne : parallèlement à l’élaboration du projet médical partagé, finalisé en six mois pour douze de ses quatorze filières, le CHU travaille également à la constitution d’équipes mutualisées, en hygiène hospitalière mais aussi, par exemple, pour détacher un ingénieur et un technicien détachés auprès des établissements ayant d’importants travaux à réaliser. Il poursuit, en parallèle, la consolidation de ses activités de recherche, en partenariat avec l’Université Clermont- Auvergne récemment labellisée I-Site, l’INRIA, sans oublier les grandes entre- prises du territoire afin d’allier l’excellence de la recherche publique clermontoise au meilleur de l’innovation privée.
Didier Hoeltgen : C’est, d’abord et surtout, un hôpital solidement ancré dans un territoire qu’il irrigue de longue date, et où la qualité de ses équipes est incontestablement reconnue. La solidarité entre le CHU et les autres établissements publics de santé est une tradition ancienne en Auvergne qui, bien avant la création des GHT, s’était traduite par la mise en œuvre d’actions de coopération pérennes, basées sur des délégations de temps médical. Le CHU s’est, depuis, activement mobilisé auprès de ses partenaires au sein du GHT Territoires d’Auvergne, l’un des plus vastes de France avec quinze établissements de l’Allier et du Puy-de-Dôme. Mais il a poursuivi les actions déjà engagées auprès des autres hôpitaux : sur les 118 coopérations actives à ce jour, un certain nombre concerne des établissements du Cantal et de la Haute-Loire. Le rayonnement du CHU dépasse d’ailleurs la région Auvergne Rhône-Alpes, puisqu’il collabore également avec le CH de l’Agglomération de Nevers en Bourgogne Franche-Comté, ou les CH de Guéret et d’Ussel en Nouvelle-Aquitaine.
L’autre atout a trait à une activité en plein essor.
En effet, après une décennie relativement calme, l’activité du CHU est en forte progression depuis 2017 dans de nombreux secteurs d’activité – hospitalisations conventionnelles et ambulatoires, accouchements, consultations externes, passages aux urgences, ... L’impact s’en est clairement fait ressentir sur sa situation financière ! Cet essor s’est poursuivi tout au long de l’année 2018, et signe la vitalité retrouvée d’un hôpital universitaire qui s’est toujours attaché à maintenir un équilibre entre ses missions de proximité et de recours. Mais cette croissance de l’activité traduit également l’affaiblissement de l’offre médicale sur le territoire, malgré l’appui actif du CHU. En tout état de cause, cette évolution augure d’un nouveau dynamisme, d’autant qu’aux termes de nombreux efforts, l’endettement de l’établissement se résorbe lentement. Sous réserve d’accord par les tutelles, il pourra donc soutenir un programme d’investissements majeur pour moderniser ses structures et développer de nouvelles activités.
Le CHU n’en a pas moins mené à bien de nombreux projets ces dernières années. Pouvez-vous nous en citer quelques-uns ?
Je retiendrai notamment l’ouverture du CHU Estaing en 2010 et le transfert des activités jusque-là situées à l’Hôtel-Dieu, mais aussi l’inauguration, cette même année, d’un nouveau bâtiment de chirurgie cardiaque et vasculaire sur le site Gabriel-Montpied. Citons également le regroupement des laboratoires de biologie médicale, qui a permis de reprendre l’activité de biologie médicale du CH de Montluçon et une partie de celle des CH d’Aurillac, d’Issoire, de Mont-Dore et de Riom. Mais le CHU de Clermont-Ferrand s’est surtout engagé dans un projet structurant pour son avenir : le désamiantage des ailes construites dans les années 1970 à l’hôpital Gabriel-Montpied, en vue de leur déconstruction. Le CHU entend en effet créer un nouveau bâtiment « Gabriel-Mont- pied 3 » (GM3) notamment destiné aux services d’urgence et aux activités médicales associées. Il est également question de rénover et de réorganiser les blocs opératoires, de réhabiliter les locaux de psychiatrie, et de moderniser la plateforme d’approvisionnements logistiques et la pharmacie. En termes de nouvelles activités, le CHU s’attachera à créer de nouvelles filières hospitalo-universitaires, en addictologie, en gérontologie et en soins de suite et de réadaptation – cette dernière visant à améliorer l’articulation entre le site Louise-Michel du CHU, et les CH de Riom et d’Enval.
Il s’agira ici de renforcer l’ancrage, déjà conséquent, du CHU au sein de son territoire.
L’inscription des filières hospitalo-universitaire dans une perspective territoriale est d’autant plus essentielle que le CHU irrigue jusqu’à quatre départements... un enjeu qui impose d’ailleurs de ne pas considérer les hôpitaux universitaires sous un prisme uniquement comptable. Surtout que la solidarité à l’échelle du territoire dépasse bien souvent le seul cadre médical. Prenez le GHT Territoires d’Auvergne : parallèlement à l’élaboration du projet médical partagé, finalisé en six mois pour douze de ses quatorze filières, le CHU travaille également à la constitution d’équipes mutualisées, en hygiène hospitalière mais aussi, par exemple, pour détacher un ingénieur et un technicien détachés auprès des établissements ayant d’importants travaux à réaliser. Il poursuit, en parallèle, la consolidation de ses activités de recherche, en partenariat avec l’Université Clermont- Auvergne récemment labellisée I-Site, l’INRIA, sans oublier les grandes entre- prises du territoire afin d’allier l’excellence de la recherche publique clermontoise au meilleur de l’innovation privée.
HISTOIRE DES HôPITAUX CLERMONTOIS
• La fondation du premier hôpital clermontois par l’évêque saint Genès date de 656. D’autres créations viennent renforcer l’équipement hospitalier de la ville, jusqu’à la création de l’Hôtel-Dieu Saint-Barthélemy en 1566, puis de l’Hôpital Général en 1658. L’évolution des besoins impose la construction, entre 1767 et 1773, d’un nouvel Hôtel-Dieu sur le site de l'ancien hôpital de la Charité. Son emplacement hors les murs, au sud de la ville, et son édification tiennent compte des nouvelles préoccupations hygiénistes et médicales.
• Au tournant du troisième millénaire, après plus de deux siècles de fonctionnement, les bâtiments de l’Hôtel-Dieu sont devenus vétustes. Le site historique est abandonné au profit du Nouvel Hôpital d'Estaing, dit site Estaing, qui ouvre ses portes en 2010.
• Construit sur le plateau Saint- Jacques, le site Gabriel-Montpied est quant à lui mis en service en 1970. Quant à l’Hôpital Nord, il est édifié sur la commune de Cébazat, dans le Puy-de-Dôme, et s’est renommé Louise-Michel en 2018.
Source : Yannick Marec, « Dompnier Bernard (dir.), L’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand. Histoire d’un établissement hospitalier », Histoire, médecine et santé, 9, 2016.
Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 43 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici.
• La fondation du premier hôpital clermontois par l’évêque saint Genès date de 656. D’autres créations viennent renforcer l’équipement hospitalier de la ville, jusqu’à la création de l’Hôtel-Dieu Saint-Barthélemy en 1566, puis de l’Hôpital Général en 1658. L’évolution des besoins impose la construction, entre 1767 et 1773, d’un nouvel Hôtel-Dieu sur le site de l'ancien hôpital de la Charité. Son emplacement hors les murs, au sud de la ville, et son édification tiennent compte des nouvelles préoccupations hygiénistes et médicales.
• Au tournant du troisième millénaire, après plus de deux siècles de fonctionnement, les bâtiments de l’Hôtel-Dieu sont devenus vétustes. Le site historique est abandonné au profit du Nouvel Hôpital d'Estaing, dit site Estaing, qui ouvre ses portes en 2010.
• Construit sur le plateau Saint- Jacques, le site Gabriel-Montpied est quant à lui mis en service en 1970. Quant à l’Hôpital Nord, il est édifié sur la commune de Cébazat, dans le Puy-de-Dôme, et s’est renommé Louise-Michel en 2018.
Source : Yannick Marec, « Dompnier Bernard (dir.), L’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand. Histoire d’un établissement hospitalier », Histoire, médecine et santé, 9, 2016.
Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 43 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici.