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PHW 2017 : GHT et GOPI, deux Acronymes Stars du Moment (1ère partie)


Rédigé par Rédaction le Mercredi 31 Mai 2017 à 13:35 | Lu 621 fois


Par Nadim Daher, Expert Marché Santé, Frost & Sullivan

Partie 1/2: Des solutions e-health de soutien aux GHT



Nadim Daher
Nadim Daher
Pas besoin d’un décompte précis du nombre d’impressions sur les stands ; au salon HIT de la Paris Healthcare Week 2017, les GHT (pour Groupements Hospitaliers de Territoire) étaient un élément prépondérant de la com’ d’une grande majorité des exposants.

Et pour cause. L’industrie des technologies de santé tout entière se mobilise en ce moment autour de ces nouvelles structures, au nombre de 135 en comptant les DOM-TOM, qui ont vu le jour cette dernière année. Objectif : répondre aux besoins émergents de ces organisations régionales qui devront forcément investir dans de nouvelles technologies pour mener à bien leur mission sanitaire, et donc devenir autant de nouveaux clients pour des solutions e-health et health IT.

Des missions en cours de définition

Les établissements-supports des GHT, principalement des CHU, parfois des CHI ou des CH, commencent tout juste à prendre leurs marques au sein de leur structure multi-sites.  Cependant, ils doivent, dès la fin de l’année en cours, avoir défini et présenté un schéma directeur de stratégie de systèmes d’information convergents, qui soutienne leur offre de soins. Celle-ci devra être moins localisée, moins fragmentée, et d’avantage régionale et collaborative.

En gros, les GHT doivent représenter au final plus que la somme de leurs parties constituantes, ce qui n’est pas sans rappeler le rôle que jouent depuis quelques temps déjà les trusts du NHS britannique ou les integrated delivery networks américains. 
 

Pouvoir d’achat de groupe

Si la politique de santé que s’apprête à incarner Agnès Buzyn, qui vient tout juste de prendre ses fonctions de ministre des Solidarités et de la Santé, s’inscrit dans la continuité de celle de Marisol Touraine, tout porte à croire que les GHT poursuivront leur montée en puissance dans le paysage de la santé en France. À terme, les 135 GHT représenteront autant de nouveaux acheteurs, décideurs, ou influenceurs d’achat.

Vont-ils se substituer, ou se superposer à d’autres structures de collaboration inter-hospitalières préexistantes, on devra attendre pour le savoir. Ce qui est certain, c’est que les besoins en technologie qui vont en découler seront largement inédits.

L'émergence de nouveaux besoins

On peut en effet s’attendre à voir rapidement grandir l’appétit des GHT pour certaines solutions informatiques, de deux grandes catégories :

- de suivi-patient le long du parcours de soins : coordination des soins pluridisciplinaires intégrant ceux des hôpitaux affiliés mais aussi l’offre de soins libérale (cliniques privées et centre ambulatoires de la région), la télémédecine, l’hospitalisation à domicile (HAD) etc.

- de suivi-patient dans la durée : gestion des maladies chroniques, des populations à risque, des programmes de prévention, de l’évolution des maladies graves, des données longitudinales diagnostiques, d’objets connectés, etc.

On s’active au sein des GHT à repenser la politique d’investissement en technologie, la priorisation des besoins, et les processus d’achat. La rationalisation des coûts, si chère aux dirigeants, devra passer soit par de nouvelles acquisitions en achat groupé soit par une mise à niveau, une plus ample intégration ou mutualisation des systèmes TI déjà en place. 

Les attentes sur le marché de la e-santé

D’un point de vue technologique, les besoins en nouvelles fonctionnalités passeront probablement par :

- Des plateformes d’intégration et d’interopérabilité TI : systèmes d’EAI (Enterprise Application Integration) et EDI (Electronic Data Exchange), incluant des réseaux XDS, FHIR ou d’autres standards permettant l’agrégation et l’échange sécurisé de données patient à l’échelle du GHT.

- Des systèmes de GED (Gestion électronique des documents) et de gestion de contenus d’entreprise (ECM) répondant aux besoins métiers financiers, opérationnels et cliniques à l’échelle des GHT, par exemple pour la dématérialisation des factures, la gestion des dossiers patient, etc.

- Des archives neutres (VNA) s’étendant au-delà de l’imagerie DICOM au contenu multimédia, avec visualiseur d’entreprise adapté, servant de base arrière aux dossiers-patients, ouvertes au partage de l’information, et englobant le cas échéant les PACS locaux ou régionaux déjà en place.

- Des solutions TI permettant de fédérer les systèmes d’information cliniques déjà en place dans les différents départements d’une même spécialité au sein du GHT. Par exemple en radiologie, des SIR d’orchestration des flux de travail multi-site, à l’échelle de l’entreprise.

Dans une moindre mesure

D’après le profil d’adoption historique du marché français, on ne verra probablement pas la mise en place des GHT engendrer de grands projets de dossiers patient informatisés (DPI) “tout-faits” - contrairement à ce que l’on a pu voir ces cinq dernières années aux États-Unis, où le stimulus économique Meaningful Use s’est décliné en projets DPI géants, via des solutions ‘ready-made’ dont le coût s’est chiffré en dizaines et centaines de millions.

Cloud et SaaS

Du moment que le fonctionnement des GHT fera vraisemblablement usage de plusieurs nouvelles fonctionnalités, on peut s’attendre à voir ces usages émergents débuter en services managés « cloud » et/ou en paiement à l’usage en mode software-as-a-service. D’ailleurs, c’est sans surprise qu’aux HIT 2017, le cloud était partout, cuisiné à toutes les sauces.  On peut prévoir un gain de terrain rapide pour les cloud privés, hybrides ou publics à tous les échelons de l’écosystème TI aussi bien intra-GHT que inter-GHT.

Bien moins ordinaires que leur édition précédente, les HiT 2017 marquent le début d’un renouveau sur le marché des TI de la Santé en France. Une aubaine pour les industriels, tous appelés à innover au service des GHT.


( à suivre)






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