Le CNOM publie les atlas régionaux de la démographie médicale

Réalisés à partir des chiffres du tableau de l’Ordre au 1^er janvier 2015, ces Atlas analysent l’ensemble des données pour les 23 régions actuelles, recensant la démographie médicale à l’échelle régionale et départementale, jusqu’au bassin de vie afin d’anticiper au mieux les éventuels besoins.

L’Ordre a par ailleurs proposé, pour la première fois, de nouveaux critères permettant de corréler la population des médecins (sur la base de la densité pour 10 000 habitants et la variation des effectifs des médicaux entre 2007 et 2015) à la structure de la population générale, en s’appuyant sur plusieurs indicateurs sociodémographiques (variation de la population générale, âge moyen, catégories socio-professionnelles, etc.). Une nouvelle classification qui permet d’identifier des bassins de vie en grande tension dans des régions, voire des départements, sans problèmes apparents.

À titre d’exemple, si la région Midi-Pyrénées dispose d’une démographie médicale satisfaisante (densité forte), l’analyse du CNOM fait apparaître d’importantes difficultés en matière d’accès aux soins de premier recours sur le territoire du Grand Toulouse, où le nombre de médecins généralistes a diminué de 7,6% sur la période 2007/2015, alors que la population générale y augmenté de 5,4%.

Cette approche multi-critères permet à l’Ordre de « contribuer aux réflexions sur l’évolution de l’offre médicale, et plus particulièrement sur l’accessibilité aux soins de premier recours en tous points du territoire ». Ces Atlas constituent donc des supports précieux pour les Conseils départementaux et régionaux de l’Ordre, qui peuvent dès lors collaborer efficacement avec les ARS afin de repérer de façon précise les territoires potentiellement en danger.

Les principaux enseignements généraux

Cette nouvelle édition confirme, de manière globale, les tendances identifiées par le CNOM dans ses précédents travaux. Ainsi, si la France n’a jamais dénombré autant de médecins, une part importante d’entre eux est néanmoins retraitée. C’est notamment le cas en Aquitaine, en Île-de-France et en PACA, régions qui comptent chacune plus d’un quart de retraités, là où ceux-ci ne sont que 18,8% en Franche-Comté.

La population médicale est par ailleurs vieillissante, plus particulièrement en Corse, dans la région Centre et en Île-de-France, où les médecins âgés de plus de 60 ans représentent, respectivement 32,5%, 28,7% et 29,5% des effectifs. Néanmoins, dans certaines régions, comme le Nord Pas-de-Calais, les Pays-de-la-Loire et la Bretagne, les flux de médecins entrants couvrent les flux de médecins sortants.

Déjà constatée dans les analyses précédentes, la féminisation des jeunes générations de médecins impacte la démographie médicale régionale de façon contrastée. Ainsi certaines régions, y compris parmi les plus rurales comme la Franche Comté, se féminisent plus vite. La part des femmes chez les médecins de moins de 45 ans est également importante (plus de 60%) en Île-de-France, dans les Midi-Pyrénées, en Rhône-Alpes, dans les Pays de la Loire et en Bretagne. Par ailleurs, on note une arrivée massive de femmes en médecine générale libérale mixte, y compris en zones rurales. Ainsi, si la moyenne nationale est de 60,2% de femmes, la région Midi-Pyrénées en compte 70,2% (et 83,3% en Aveyron), la Franche-Comté 69,6%, et la Corse seulement 36,4%.

Quant au nombre de médecins en activité régulière (soit les praticiens non retraités et non remplaçants), il baisse sur l’ensemble du territoire, et de manière préoccupante dans certaines régions comme la Bourgogne et l’Île-de- France. D’autres départements, notamment ceux qui comptent un CHU, voient en revanche ce nombre augmenter, à l’instar de l’Ille-et-Vilaine et de l’Indre-et-Loire.

Le point par région

Alsace : 8 261 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 5 995 en activité régulière. C’est la 4^ème région en densité forte (317,5 médecins en activité régulière pour 100 000 habitants).

Aquitaine : 15 023 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 10 310 en activité régulière. C’est la 5^ème région en densité forte (308,3 médecins/100 000 habitants).

Auvergne : 5 288 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 3 759 en activité régulière. Elle se situe dans la moyenne de la densité médicale (270 médecins/100 000 habitants).

Bourgogne : 5 913 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 4 219 en activité régulière. Elle fait partie des régions en densité faible (249 médecins/100 000 habitants).

Bretagne : 13 198 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 9 152 en activité régulière. Elle se situe dans la moyenne de la densité médicale (275,6 médecins/100 000 habitants).

Centre : 8 670 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 6 185 en activité régulière. C’est la 2^ème région en densité faible (235,3 médecins/100 000 habitants).

Champagne-Ardenne : 4 747 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 3 438 en activité régulière. C’est la 5^ème région en densité faible (250,3 médecins/100 000 habitants).

Corse : 1 240 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 874 en activité régulière. Elle se situe dans la moyenne de la densité médicale (273,4 médecins/100 000 habitants).

Franche-Comté : 4 370 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 3 330 en activité régulière. Elle se situe dans la moyenne de la densité médicale (275,2 médecins/100 000 habitants).

Île-de-France : 60 795 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 41 583 en activité régulière. C’est la 2^ème région en densité forte (346,3 médecins/100 000 habitants).

Languedoc-Roussillon : 12 787 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 8 872 en activité régulière. C’est la 3^ème région en densité forte (325,2 médecins/100 000 habitants).

Limousin : 13 164 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 2 269 en activité régulière. Elle se situe dans la classification des densités fortes (297,2 médecins/100 000 habitants).

Lorraine : 9 069 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 6 523 en activité régulière. Elle se situe dans la moyenne de la densité médicale (271 médecins/100 000 habitants).

Midi-Pyrénées : 13 234 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 9 140 en activité régulière. C’est la 6^ème région en densité forte (306 médecins/100 000 habitants).

Basse-Normandie : 5 468 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 3 971 en activité régulière. Elle fait partie des régions en densité faible (261,2 médecins/100 000 habitants).

Haute-Normandie : 6 362 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 4 620 en activité régulière. Elle fait partie des régions en densité faible (245,5 médecins/100 000 habitants).

Nord Pas-de-Calais : 15 805 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 11 478 en activité régulière. Elle se situe dans la moyenne de la densité médicale (279,2 médecins/100 000 habitants).

Provence-Alpes-Côte d’Azur : 26 060 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 17 606 en activité régulière. C’est la 1^ère région en densité forte (352 médecins/100 000 habitants).

Pays-de-la-Loire : 13 092 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 9 444 en activité régulière. Elle fait partie des régions en densité faible (254,8 médecins/100 000 habitants).

Picardie : 6 073 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 4 538 en activité régulière. C’est la région qui a la plus faible densité médicale(230,9 médecins/100 000 habitants).

Poitou-Charentes : 6 756 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 4 774 en activité régulière. Elle fait partie des régions en densité faible (260,5 médecins/100 000 habitants).

Rhône-Alpes : 27 323 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 19 707 en activité régulière. C’est la 6^ème région en densité forte (306 médecins/100 000 habitants).

DOM-TOM : 7 568 médecins inscrits au tableau de l’Ordre, dont 6 031 en activité régulière. La densité y est variable, allant de 54,4 médecins pour 100 000 habitants (Wallis-et-Futuna) à 285,2 (Saint-Pierre-et-Miquelon).