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La HAS affine ses indicateurs pour mesurer le résultat au bénéfice du patient


le Lundi 10 Décembre 2018 à 14:35 | Lu 508 fois


La Haute Autorité de Santé (HAS) publie ce jour les résultats 2018 de la qualité et de la sécurité des soins dans les établissements de santé français. Parmi les nouveautés cette année, figure pour la première fois en France un indicateur qui mesure les complications après une chirurgie orthopédique ainsi qu’un ensemble d’indicateurs sur la chirurgie ambulatoire, modalité d’hospitalisation qui concerne aujourd’hui plus d’un patient sur deux. La HAS définit également ses priorités pour les années à venir : renforcer la prise en compte du point de vue du patient et étendre la mesure de la qualité au-delà des établissements de santé en s’intéressant à l’ensemble du parcours du patient, quels que soient les lieux de vie et de soins.



La HAS déploie un ensemble de travaux pour améliorer la qualité et la sécurité des soins, en ville comme dans les établissements de santé. à partir des recommandations de bonne pratique, elle évalue si les soins prodigués au sein des établissements de santé garantissent aux patients qualité et sécurité. La HAS mobilise deux dispositifs en particulier : elle certifie tous les 4 ans l’ensemble des établissements de santé français, publics comme privés, et recueille chaque année auprès d’eux des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS), dont l’expérience et la satisfaction des patients.
Les résultats sont restitués aux établissements afin que les professionnels améliorent leurs pratiques. La plupart est publiée sur le site www.scopesante.fr, afin d’informer l’ensemble des Français sur la qualité des soins délivrés dans les établissements. Ils entrent aussi dans le dispositif d’incitation financière à la qualité (IFAQ).

Complications après une chirurgie orthopédique : premiers résultats publiés en France

Depuis décembre 2016, la HAS met à disposition des professionnels de santé un indicateur de résultat concernant la sécurité du patient en chirurgie orthopédique. Il mesure un type de complications pendant le séjour à l’hôpital ou en clinique : les événements thromboemboliques (thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire) qui surviennent après la pose d’une prothèse totale de hanche ou de genou.
En 2018, le taux national de ces événements est de 0,88 % dans la population cible, en diminution de 0.4 points depuis 2016. Parmi les 740 établissements de santé concernés, 47 ont significativement plus de complications qu’ils ne le devraient au regard des caractéristiques des patients pris en charge. La mesure de cet indicateur a permis d’identifier une utilisation non pertinente de l’écho-Doppler, examen d’imagerie médicale qui vise à observer la circulation sanguine et la présence de caillots dans les veines. La réalisation systématique de cet examen n’est pas recommandée en surveillance post-opératoire des patients, notamment car il peut conduire à une prescription de traitements anticoagulants non justifiée et non dénuée de risque.
Ces résultats montrent que la pertinence des pratiques cliniques peut et doit encore s’améliorer au bénéfice du patient.

Un ensemble complémentaire d’indicateurs pour évaluer la chirurgie ambulatoire

La chirurgie ambulatoire est définie comme une chirurgie programmée et réalisée au cours d’une hospitalisation de moins de 12h, sans hébergement de nuit. La HAS a développé des indicateurs de qualité et de sécurité des soins pour évaluer cette modalité de prise en charge dont le développement est soutenu par les pouvoirs publics : elle a en 2018 étendu la mesure de l’expérience et de la satisfaction des patients (e-Satis) à cette modalité de prise en charge et déployé 6 indicateurs mesurant les pratiques professionnelles.
Le regard croisé des résultats (évaluation par les patients et par les professionnels) nous permet de tirer 4 enseignements principaux :
  • La prise en charge en chirurgie ambulatoire est jugée correcte par les patients.
  • Ils sont bien informés en amont de l’intervention, ce qui est essentiel en chirurgie ambulatoire où le patient doit avoir un rôle particulièrement actif.
  • Les professionnels rassurent efficacement les patients à chaque étape de leur parcours ambulatoire.
  • L’organisation de la sortie et du retour à domicile doit être améliorée : l’évaluation du patient pour la sortie – qui vérifie que le patient est apte à rentrer chez lui – n’est tracée que dans 77 % des dossiers. Seule la moitié des patients a été recontactée par l’établissement dans les jours suivants la sortie. De plus, un quart déclare ne pas avoir reçu d’informations sur les signes ou complications devant les conduire à recontacter l’établissement en urgence et deux tiers rapportent qu’ils n’ont pas eu le numéro de téléphone de la personne ou du service à contacter en cas d’urgence.
Améliorer l’organisation de la sortie demeure d’ailleurs une priorité pour tout patient hospitalisé. Ces résultats confortent le constat déjà posé en 2016 avec la mesure d’autres indicateurs. Des progrès doivent porter sur la lettre de liaison à la sortie : sa remise systématique au patient et la qualité de son contenu doivent s’améliorer. En effet, la sortie est un moment critique qui, si elle est mal organisée, peut conduire à des ruptures dans la continuité des soins et à des ré-hospitalisations évitables.

Trois priorités pour les prochaines années

La HAS se donne trois priorités pour les années qui viennent en matière de politique d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins pour les patients. En premier lieu, elle va renforcer la mesure de la qualité directement auprès des patients et élargir les patients traceurs en visite de certification. En second lieu, la HAS articulera encore plus étroitement ses domaines d’intervention : ainsi la prochaine version de la certification, en cours de développement, prendra mieux appui sur les recommandations et intégrera plus systématiquement les résultats des indicateurs.
Enfin, la HAS va concevoir des indicateurs de qualité des parcours, une mission qui lui est confiée dans le cadre du chantier « Qualité et pertinence » de Ma santé 2022  et qu’elle copilote avec l’Assurance Maladie et France Assos Santé. Ces indicateurs évalueront la qualité de la prise en charge des personnes atteintes d’une pathologie, quels que soient les lieux de soins et de vie (ville, hôpital, lieu de résidence…). La HAS a démarré avec la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), pathologie pour laquelle existent déjà des recommandations de bonnes pratiques et un guide parcours. Suivront en 2019 d’autres pathologies à fort enjeu de santé publique comme l’obésité, l’insuffisance rénale chronique, l’insuffisance coronaire stable, l’accident vasculaire cérébral…






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