Le Dr Noëlle Bernard, co-pilote du groupe Transformation Écologique au CHU de Bordeaux. ©DR
Dans quel contexte le projet « Unités durables » a-t-il vu le jour ?
Dr Noëlle Bernard : Au CHU de Bordeaux, nous sommes convaincus que l’implication de tous est nécessaire pour transformer l’hôpital sur le plan écologique. C’est pourquoi, en novembre 2020, nous avons créé un groupe de travail rassemblant huit unités pilotes et plusieurs acteurs « transversaux », avec pour objectif de rédiger le guide d’une unité ou d’un service « modèle ». Pilotés par Raphaël Yven, secrétaire général du CHU, et moi-même, ces travaux ont commencé par l’identification de dix actions prioritaires, qui ont fait l’objet de fiches pratiques décrivant les démarches à mettre en œuvre. Des exemples très concrets d’actions sont venus enrichir le Guide qui est accompagné de Boîtes à outils contenant, par exemple, des kits de sensibilisation et des informations pratiques. Le tout est disponible sur notre intranet.
Pourquoi avoir pensé cette démarche à l’échelle de l’unité de soins ?
Parce que l'idée centrale de notre projet était de mettre en mouvement la plus petite cellule de l’hôpital, soit l’unité ou le service de soins. Notre ambition ? Faciliter la tâche de celles et ceux souhaitant s’engager dans une démarche de TE, en mutualisant les réflexions et les outils, et ne surtout pas « perdre de temps » à inventer ce qui fonctionne déjà dans l’unité voisine ! Cette approche mutualisée peut également l’être avec d’autres établissements et nous travaillons actuellement avec le CH de Niort et le CHU de Poitiers, pour y déployer le dispositif.
Quels sont pour vous les besoins des établissements pour se lancer dans une telle démarche ?
Nous sommes dans une période charnière, où il nous faut passer à un système sobre et résilient, et donc réfléchir à de nouvelles pratiques sans pour autant perdre en qualité des soins. Cette démarche nécessaire sur le plan environnemental, nécessite d’abord de faire prendre conscience à tous les acteurs, et notamment les décideurs, de l’enjeu actuel, mais aussi de former les professionnels du soin qui n’ont pas les connaissances sur l’impact de leurs pratiques. Ensuite les équipes doivent pouvoir partager leurs expériences. Nous venons d’ailleurs de former un premier groupe de référents Unités durables, avec l’idée d’un échange pérenne entre ces professionnels. En cela, la transformation écologique impose de disposer de temps dédié et d’un financement clairement fléché… Il faudra y venir !
Comment voyez-vous ce travail dans la période actuelle ?
Je constate que ce travail permet de redonner du sens aux pratiques soignantes. La réflexion sur les pratiques, la démarche d’équipe et le décloisonnement apportent une vision nouvelle dont nous avons grandement besoin aujourd’hui. Inscrit dans une approche collaborative, faisant la part belle à l’intelligence collective et partant de l’expérience réelle des salariés eux-mêmes, le projet des Unités durables peut en cela servir de modèle pour repenser la gouvernance de nos établissements de santé, qui rappelons-le traversent aujourd’hui une crise historique.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.
Dr Noëlle Bernard : Au CHU de Bordeaux, nous sommes convaincus que l’implication de tous est nécessaire pour transformer l’hôpital sur le plan écologique. C’est pourquoi, en novembre 2020, nous avons créé un groupe de travail rassemblant huit unités pilotes et plusieurs acteurs « transversaux », avec pour objectif de rédiger le guide d’une unité ou d’un service « modèle ». Pilotés par Raphaël Yven, secrétaire général du CHU, et moi-même, ces travaux ont commencé par l’identification de dix actions prioritaires, qui ont fait l’objet de fiches pratiques décrivant les démarches à mettre en œuvre. Des exemples très concrets d’actions sont venus enrichir le Guide qui est accompagné de Boîtes à outils contenant, par exemple, des kits de sensibilisation et des informations pratiques. Le tout est disponible sur notre intranet.
Pourquoi avoir pensé cette démarche à l’échelle de l’unité de soins ?
Parce que l'idée centrale de notre projet était de mettre en mouvement la plus petite cellule de l’hôpital, soit l’unité ou le service de soins. Notre ambition ? Faciliter la tâche de celles et ceux souhaitant s’engager dans une démarche de TE, en mutualisant les réflexions et les outils, et ne surtout pas « perdre de temps » à inventer ce qui fonctionne déjà dans l’unité voisine ! Cette approche mutualisée peut également l’être avec d’autres établissements et nous travaillons actuellement avec le CH de Niort et le CHU de Poitiers, pour y déployer le dispositif.
Quels sont pour vous les besoins des établissements pour se lancer dans une telle démarche ?
Nous sommes dans une période charnière, où il nous faut passer à un système sobre et résilient, et donc réfléchir à de nouvelles pratiques sans pour autant perdre en qualité des soins. Cette démarche nécessaire sur le plan environnemental, nécessite d’abord de faire prendre conscience à tous les acteurs, et notamment les décideurs, de l’enjeu actuel, mais aussi de former les professionnels du soin qui n’ont pas les connaissances sur l’impact de leurs pratiques. Ensuite les équipes doivent pouvoir partager leurs expériences. Nous venons d’ailleurs de former un premier groupe de référents Unités durables, avec l’idée d’un échange pérenne entre ces professionnels. En cela, la transformation écologique impose de disposer de temps dédié et d’un financement clairement fléché… Il faudra y venir !
Comment voyez-vous ce travail dans la période actuelle ?
Je constate que ce travail permet de redonner du sens aux pratiques soignantes. La réflexion sur les pratiques, la démarche d’équipe et le décloisonnement apportent une vision nouvelle dont nous avons grandement besoin aujourd’hui. Inscrit dans une approche collaborative, faisant la part belle à l’intelligence collective et partant de l’expérience réelle des salariés eux-mêmes, le projet des Unités durables peut en cela servir de modèle pour repenser la gouvernance de nos établissements de santé, qui rappelons-le traversent aujourd’hui une crise historique.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.
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