À quels enjeux cet AMI devait-il répondre ?
Docteur Éric Bord : Celui-ci visait à identifier les innovations technologiques et organisationnelles qui se révèleront indispensables à la réussite des hôpitaux numériques du futur, et qui pourraient donc nous aider, dès aujourd’hui, à concevoir trois projets hospitaliers majeurs : le campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord et le Nouveau Lariboisière de l’AP-HP, ainsi que le projet Île de Nantes du CHU de Nantes. En effet, compte-tenu de l’omniprésence du numérique, il nous a semblé important d’intégrer ces technologies d’emblée, afin de créer un outil de travail qui soit à la fois efficace et efficient, mais aussi source de valeur ajoutée pour les professionnels de santé comme pour les usagers – même s’il est difficile de se projeter quant à l’impact réel de la révolution digitale sur les soins. Nous avons pour cela retenu quatre thématiques : l’expérience des patients, l’expérience des professionnels de santé, l’hôpital intelligent, et l’innovation managériale.
Quelle méthodologie avez-vous suivi pour la sélection des lauréats ?
Il a d’abord fallu mobiliser les acteurs susceptibles de développer des innovations dans le monde de la santé. Plus de 300 jeunes entreprises ont été contactées en amont de l’AMI, puis une phase de communication active a été lancée dès l’ouverture de la plateforme de candidature. Une démarche qui a porté ses fruits : 388 candidatures ont été postées par 242 contributeurs ! Les projets retenus ont tous été évalués selon 4 critères : leur valeur ajoutée pour l’hôpital numérique du futur, leur caractère disruptif, leurs conditions de succès et la viabilité de leur modèle économique.
Docteur Éric Bord : Celui-ci visait à identifier les innovations technologiques et organisationnelles qui se révèleront indispensables à la réussite des hôpitaux numériques du futur, et qui pourraient donc nous aider, dès aujourd’hui, à concevoir trois projets hospitaliers majeurs : le campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord et le Nouveau Lariboisière de l’AP-HP, ainsi que le projet Île de Nantes du CHU de Nantes. En effet, compte-tenu de l’omniprésence du numérique, il nous a semblé important d’intégrer ces technologies d’emblée, afin de créer un outil de travail qui soit à la fois efficace et efficient, mais aussi source de valeur ajoutée pour les professionnels de santé comme pour les usagers – même s’il est difficile de se projeter quant à l’impact réel de la révolution digitale sur les soins. Nous avons pour cela retenu quatre thématiques : l’expérience des patients, l’expérience des professionnels de santé, l’hôpital intelligent, et l’innovation managériale.
Quelle méthodologie avez-vous suivi pour la sélection des lauréats ?
Il a d’abord fallu mobiliser les acteurs susceptibles de développer des innovations dans le monde de la santé. Plus de 300 jeunes entreprises ont été contactées en amont de l’AMI, puis une phase de communication active a été lancée dès l’ouverture de la plateforme de candidature. Une démarche qui a porté ses fruits : 388 candidatures ont été postées par 242 contributeurs ! Les projets retenus ont tous été évalués selon 4 critères : leur valeur ajoutée pour l’hôpital numérique du futur, leur caractère disruptif, leurs conditions de succès et la viabilité de leur modèle économique.
Le Dr Éric Bord, Chef du service de Neurochirurgie et Neuro-traumatologie du CHU de Nantes, Vice-président de la Commission Médicale d’Établissement et vice-président du Jury
Comment les utilisateurs ont-ils été plus particulièrement associés à cette démarche ?
En ce qui concerne le CHU de Nantes, le personnel a pu découvrir les différents projets et réaliser son propre classement. Composé d’une quinzaine de médecins, soignants, experts du numérique et représentants des usagers, le Jury de l’AMI s’est ensuite réuni pour délibérer et sélectionner les 15 lauréats et 4 coups de cœur, sous la direction du Professeur Rémi Nizard*. La présence des représentants des usagers était d’ailleurs à notre sens indispensable, afin que notre appel s’inscrive dans une vision large, au sein de laquelle chaque catégorie d’utilisateur pourra trouver sa place.
La remise des prix a eu lieu le 7 décembre dernier. Quelles seront les prochaines étapes ?
Il s’agit désormais d’aller plus loin, pour que cet appel soit la première étape d’une démarche pérenne d’innovation ouverte. Nos objectifs ? Favoriser l’accélération de projets porteurs d’améliorations concrètes pour les professionnels de santé et les patients, et identifier les formes envisageables de partenariats avec leurs concepteurs – par exemple en explorant de nouveaux modèles économiques. Il n’y a toutefois pas d’enveloppe dédiée à cette démarche, du moins pas au CHU de Nantes. Nous comptons néanmoins réfléchir à ces collaborations éventuelles faire le point sur leur soutenabilité et leur faisabilité, même si aucun calendrier n’a encore été défini. La démarche initiée par l’AMI n’est reste pas moins extrêmement prometteuse. Elle pourrait à mon sens inspirer d’autres projets hospitaliers, d’autant plus si nous parvenons à la mettre à profit pour véritablement accompagner l’avenir de l’hôpital.
Justement, que recouvre à votre sens cette notion d’hôpital numérique du futur ?
C’est un concept difficile à définir, mais nous pouvons essayer de le décrire en termes de service rendu pour les usagers et les professionnels de santé. L’hôpital numérique du futur devrait offrir des prises en charge personnalisées et en lien étroit avec le parcours de santé des patients – y compris hors de ses murs puisqu’il pourrait, à terme, n’être qu’un lieu de passage ponctuel. Cette personnalisation des prises en charge devrait s’accompagner d’une individualisation poussée des relations soignant/soigné : l’accès en temps réel à des informations de plus en plus exhaustives pourrait être l’occasion de développer de nouvelles approches en lien étroit avec les patients. Il ne faudrait donc pas, à mon sens, compter sur la digitalisation de l’hôpital pour diminuer les ressources médicales et soignantes ; une approche plus durable serait plutôt de la mettre à profit pour transformer les métiers et imaginer de nouvelles organisations.
Plus d’informations sur http://digital-chunantes.aphp.fr
*Chef du service de Chirurgie orthopédique et traumatologique de l'hôpital Lariboisière, et Président de la Commission Médicale locale des hôpitaux universitaires Saint-Louis, Lariboisière et Fernand-Widal (AP-HP).
En ce qui concerne le CHU de Nantes, le personnel a pu découvrir les différents projets et réaliser son propre classement. Composé d’une quinzaine de médecins, soignants, experts du numérique et représentants des usagers, le Jury de l’AMI s’est ensuite réuni pour délibérer et sélectionner les 15 lauréats et 4 coups de cœur, sous la direction du Professeur Rémi Nizard*. La présence des représentants des usagers était d’ailleurs à notre sens indispensable, afin que notre appel s’inscrive dans une vision large, au sein de laquelle chaque catégorie d’utilisateur pourra trouver sa place.
La remise des prix a eu lieu le 7 décembre dernier. Quelles seront les prochaines étapes ?
Il s’agit désormais d’aller plus loin, pour que cet appel soit la première étape d’une démarche pérenne d’innovation ouverte. Nos objectifs ? Favoriser l’accélération de projets porteurs d’améliorations concrètes pour les professionnels de santé et les patients, et identifier les formes envisageables de partenariats avec leurs concepteurs – par exemple en explorant de nouveaux modèles économiques. Il n’y a toutefois pas d’enveloppe dédiée à cette démarche, du moins pas au CHU de Nantes. Nous comptons néanmoins réfléchir à ces collaborations éventuelles faire le point sur leur soutenabilité et leur faisabilité, même si aucun calendrier n’a encore été défini. La démarche initiée par l’AMI n’est reste pas moins extrêmement prometteuse. Elle pourrait à mon sens inspirer d’autres projets hospitaliers, d’autant plus si nous parvenons à la mettre à profit pour véritablement accompagner l’avenir de l’hôpital.
Justement, que recouvre à votre sens cette notion d’hôpital numérique du futur ?
C’est un concept difficile à définir, mais nous pouvons essayer de le décrire en termes de service rendu pour les usagers et les professionnels de santé. L’hôpital numérique du futur devrait offrir des prises en charge personnalisées et en lien étroit avec le parcours de santé des patients – y compris hors de ses murs puisqu’il pourrait, à terme, n’être qu’un lieu de passage ponctuel. Cette personnalisation des prises en charge devrait s’accompagner d’une individualisation poussée des relations soignant/soigné : l’accès en temps réel à des informations de plus en plus exhaustives pourrait être l’occasion de développer de nouvelles approches en lien étroit avec les patients. Il ne faudrait donc pas, à mon sens, compter sur la digitalisation de l’hôpital pour diminuer les ressources médicales et soignantes ; une approche plus durable serait plutôt de la mettre à profit pour transformer les métiers et imaginer de nouvelles organisations.
Plus d’informations sur http://digital-chunantes.aphp.fr
*Chef du service de Chirurgie orthopédique et traumatologique de l'hôpital Lariboisière, et Président de la Commission Médicale locale des hôpitaux universitaires Saint-Louis, Lariboisière et Fernand-Widal (AP-HP).
Trois projets immobiliers
• Le projet Île de Nantes (CHU de Nantes)
Véritable campus hospitalo-universitaire au cœur de l’agglomération, il devrait regrouper sur un site unique toutes les activités de court séjour, ainsi que les Instituts de recherche, la Faculté de Médecine et le plateau des écoles paramédicales.
- Livraison prévue début 2026.
• Le projet Nouveau Lariboisière (AP-HP)
L’opération de restructuration permettra de regrouper, dans un même bâtiment, toutes les activités d’hospitalisation et médico-techniques. Les parcelles libérées accueilleront des activités aujourd’hui installées à Fernand-Widal, ainsi qu’une plateforme de recherche.
- Fin des travaux prévue en 2024.
• Le projet Campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord (AP-HP)
Il regroupera les hôpitaux Bichat et Beaujon, une université réunissant des activités d’enseignement et de recherche, un site universitaire d’odontologie, plusieurs Instituts de formation en soins infirmiers, ainsi que les activités de recherche des unités mixes Paris-Diderot/Inserm.
- Ouverture de l’hôpital prévue en 2025.
Candidats : les chiffres-clés
• Profil : 348 contributions reçues, émanant de 242 contributeurs : PME/TPE (60%), grandes entreprises (30%), centres de recherche (4%), écoles/universités (2%), contributions internes (2%).
• Maturité des projets : 68% de projets non développés ou en cours de développement, 32% de projets développés/commercialisés.
• Répartition des projets par thématiques : Hôpital intelligent (41%), Expérience professionnels de santé (26%), Expérience patient (26%), Management de l’innovation (7%).
Véritable campus hospitalo-universitaire au cœur de l’agglomération, il devrait regrouper sur un site unique toutes les activités de court séjour, ainsi que les Instituts de recherche, la Faculté de Médecine et le plateau des écoles paramédicales.
- Livraison prévue début 2026.
• Le projet Nouveau Lariboisière (AP-HP)
L’opération de restructuration permettra de regrouper, dans un même bâtiment, toutes les activités d’hospitalisation et médico-techniques. Les parcelles libérées accueilleront des activités aujourd’hui installées à Fernand-Widal, ainsi qu’une plateforme de recherche.
- Fin des travaux prévue en 2024.
• Le projet Campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord (AP-HP)
Il regroupera les hôpitaux Bichat et Beaujon, une université réunissant des activités d’enseignement et de recherche, un site universitaire d’odontologie, plusieurs Instituts de formation en soins infirmiers, ainsi que les activités de recherche des unités mixes Paris-Diderot/Inserm.
- Ouverture de l’hôpital prévue en 2025.
Candidats : les chiffres-clés
• Profil : 348 contributions reçues, émanant de 242 contributeurs : PME/TPE (60%), grandes entreprises (30%), centres de recherche (4%), écoles/universités (2%), contributions internes (2%).
• Maturité des projets : 68% de projets non développés ou en cours de développement, 32% de projets développés/commercialisés.
• Répartition des projets par thématiques : Hôpital intelligent (41%), Expérience professionnels de santé (26%), Expérience patient (26%), Management de l’innovation (7%).
Interview publiée dans le numéro 40 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici.