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Conférence FHP - Nouvel écosystème politique : quels enjeux pour notre santé?


Rédigé par Rédaction le Lundi 19 Décembre 2022 à 10:51 | Lu 1595 fois


La Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) a organisé le 30 novembre dernier une Conférence dédiée au nouvel écosystème politique et aux grandes priorités de santé, animée par le journaliste Thierry Watelet. De nombreuses personnalités étaient présentes pour échanger sur leurs visions respectives des enjeux de santé et des relations entre les acteurs de santé et les élu.e.s, pour mieux répondre aux besoins des territoires.



Conférence FHP - Nouvel écosystème politique : quels enjeux pour notre santé?
Le président de la FHP Lamine Gharbi a ouvert l’événement en soulignant que la santé, à travers l’accès aux soins, est une priorité pour les Françaises et les Français : le politique est très attendu sur ces enjeux. Or le contexte actuel est marqué par un fort sentiment d’impuissance publique et de dépossession démocratique. D’où cette réflexion du philosophe Pierre-Henri Tavoillot : « Pour bien s’occuper de la politique de santé, préoccupons-nous de la santé de la politique ! ». Il préconise notamment que le Parlement, pilier de la vie démocratique, revienne au cœur du diagnostic des maux et des solutions, en tirant les enseignements de la crise sanitaire pour renouer avec la confiance et améliorer le système de santé. 

Plusieurs parlementaires se sont ensuite exprimés. Valérie Rabault, députée, a appelé de ses vœux l’ouverture d’un vrai débat en santé, qui remédie à la déconnexion entre la réalité de terrain des acteurs de santé et les décisions politiques, et mette enfin en relation le « macro » et le « micro ». Selon elle, on doit pouvoir dégager des majorités sur certains enjeux de santé, car les attentes des Français sont très fortes. Le député Thomas Mesnier a pointé l’importance du travail de co-construction entre les parlementaires, les Fédérations et les établissements, sur l’accès aux soins ou encore la visibilité pluriannuelle des ressources. La députée Laurence Cristol a exprimé l’importance du travail transpartisan sur la santé au sein de l’Assemblée Nationale, par exemple sur une dynamique accrue de formation des soignants. Dans le nouveau contexte politique, la sénatrice Corinne Imbert a souligné que le rôle du Sénat s’en trouve renforcé. La permanence des soins, l’accès aux traitements innovants, et le soutien aux hôpitaux et aux cliniques en tant qu’acteurs indispensables de l’accès aux soins, constituent des priorités pour les sénateurs. Elle a exprimé, enfin, le souhait d’une vraie loi de santé.

Libérer les initiatives de proximité

Lors d’une séquence consacrée aux territoires, la vice-présidente en charge de la santé, Anne Pinon, a dit la volonté de la Région Hauts-de-France de décliner des dispositifs pragmatiques d’accès aux soins, à l’échelle des bassins de vie. Elle a plaidé pour le droit à l’expérimentation et évoqué le rôle majeur des Régions pour remédier à la crise des « métiers de l’humain ». Lamine Gharbi a illustré l’importance de l’échelon régional en évoquant les partenariats entre la Région Occitanie et les écoles de formation d’aides-soignants et d’infirmiers. Il convient de lever les pesanteurs technocratiques pour libérer les initiatives de proximité. Nicolas Bioulou, président de la FHP Bretagne, a dit l’importance des relations avec les élu.e.s pour faire connaitre les missions de service public accomplies par les établissements privés. Le partenariat entre élus territoriaux, acteurs de santé, patients, ARS, permet de servir l’accès aux soins, notamment en zones rurales. Enfin, le président de la FHF Arnaud Robinet a plaidé pour le renforcement des collectivités territoriales dans le champ de la santé, et de la démocratie sanitaire, pour répondre aux besoins spécifiques des territoires et développer la prévention. Les Projets Territoriaux de Santé incarnent des espaces de dialogue efficaces. Il faut se réunir autour d’un cap clair, et le Protocole de pluriannualité y contribue. 

Pour créer du lien, Adrien Broche et François Miquet-Marty de l’institut Viavoice ont évoqué le rôle des corps intermédiaires en santé. Les Français sont attachés à leur système de santé, mais ils souhaitent, à l’unisson des acteurs de santé, une simplification du système, une information plus transparente et une lisibilité des parcours de soins. Surtout, la santé porte une extension possible du champ démocratique, avec l’aspiration croissante des citoyens à être davantage entendus, et dont l’émergence d’une « citoyenneté sanitaire » encore trop peu considérée aujourd’hui.

"Nous sommes tous porteurs de l’intérêt général"

Pour transformer le système de santé, les acteurs de santé, les industriels, les complémentaires, les patients, doivent travailler ensemble. Laurent Gainza pour le LEEM a souligné les visions convergentes sur les solutions, sous réserve que la coopération et la confiance a priori prévalent. Pour Yannick Lucas de la Mutualité Française, on ne peut faire évoluer un système seulement sous la contrainte financière : il faut faciliter les transformations, dans un contexte de triple transition épidémiologique, numérique et écologique. Bastien Roux pour la Fédération Française des Diabétiques a appelé à intégrer davantage la voix des patientes et des patients, et une compréhension fine de leur vécu pour développer des politiques pertinentes. Pour la FHP, Béatrice Noëllec a souligné la nécessité de remédier aux cloisonnements et aux représentations figées, pour favoriser une meilleure connaissance mutuelle dans une approche « One Health. Nous partageons des éléments de plaidoyer communs, parmi lesquels la conviction que nous sommes tous porteurs de l’intérêt général ». La crise sanitaire a montré une agilité à préserver, par davantage de simplification normative, de transparence, des données de santé partagées, une vision prospective, et un service public de santé fondée sur les missions.

Enfin, pour le député Jean-Carles Grelier, la santé est une politique publique qui concerne tous les Français et doit engendrer un débat démocratique, appuyé sur une vraie loi de programmation en santé. On crée davantage de confiance par le contrat que par la loi, dans un espace mature de dialogue avec les acteurs des territoires. Pour la présidente de l’ANAP Anne-Marie Armanteras, les deux termes, démocratie et santé, sont étroitement corrélés car ils emportent des principes comme la dignité ou l’égalité. Il faut miser sur l’implication citoyenne dans l’organisation du système de santé et le développement de la littératie en santé : prendre soin du système de santé, c’est prendre soin de la démocratie. On a « fait nation » contre la pandémie. Christine Schibler, déléguée générale de la FHP, a mis l’accent sur l’équilibre nécessaire entre l’impulsion stratégique nationale, autour de quelques grandes priorités, et la responsabilité des acteurs sur les territoires, qui sont aussi créateurs d’emplois à forte valeur ajoutée. En conclusion, Lamine Gharbi a souhaité que le Conseil National de la Refondation en santé sache réactiver « l’esprit Covid » et miser sur les territoires, la proximité et le seul critère qui compte : le service au patient.






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