Les travaux scientifiques pour comprendre le Covid-19 participent chaque jour un peu plus à la compréhension de cette maladie, encore inconnue il y a un an.
Qu’est-ce que le Sars-Cov-2 ? Comment l’organisme lutte-t-il contre ce virus ? Le type de réponse immunitaire déclenchée par ce virus est-elle la même que pour les rhumes ? Comment expliquer l’apparition de formes graves ? Quels types de vaccins sont en développement ? Quelle est la différence entre les technologies utilisées ?… Dans un souci de transparence et de disponibilité de l’information, la HAS et ses experts ont constitué une synthèse regroupant les données scientifiques publiées sur le sujet.
Qu’est-ce que le Sars-Cov-2 ? Comment l’organisme lutte-t-il contre ce virus ? Le type de réponse immunitaire déclenchée par ce virus est-elle la même que pour les rhumes ? Comment expliquer l’apparition de formes graves ? Quels types de vaccins sont en développement ? Quelle est la différence entre les technologies utilisées ?… Dans un souci de transparence et de disponibilité de l’information, la HAS et ses experts ont constitué une synthèse regroupant les données scientifiques publiées sur le sujet.
SARS-CoV-2 : l'essentiel
• Le SARS-CoV-2 appartient à la riche famille des coronaviridae. Six autres coronavirus peuvent d’infecter l’Homme : SARS-CoV-1, MERS-CoV, HKU1, OC43, NL63 et 229E. Les quatre derniers sont des coronavirus banals, qui ne se répliquent qu'au niveau des voues aériennes respiratoires supérieures et sont responsable de rhumes. En revanche, le SARS-CoV-1 et le MERS-CoV sont phylogénétiquement proches du SARS-CoV-2 : ils se répliquent au niveau du parenchyme pulmonaire et sont responsables, comme lui, d'une maladie avec atteinte pulmonaire potentiellement létale. À savoir toutefois, le SARS-CoV-2 a une particularité qui lui est propre : sa propension à se multiplier également au niveau des voies aériennes respiratoires supérieures.
• Le SARS-CoV-2 est un virus susceptible de muter, mais à un degré moindre que par exemple le VIH ou le virus Influenza. Les souches du virus sont actuellement classées en 8 groupes, en clades, dont 6 circulent en France. Parmi celles-ci, 5 principales mutations ont été observées. La question, en termes de vaccinologie, est donc de savoir si le SARS-CoV-2 est à même de subir rapidement des modifications génétiques, ce qui pourrait modifier la réponse immunitaire et obligerait alors à modifier régulièrement les antigènes utilisés dans les vaccins.
• Sur le plan de l'immunité, les études aujourd'hui effectuées sur les macaques, des modèles de primates non humains phylogénétiquement très proches de l'Homme, observent lors d'une tentative de réinfection effectuée 35 jours après la première :
(1) Une protection contre la maladie pulmonaire induite par le SARS-CoV-2
(2) L'existence cependant d'une réplication virale au niveau de la sphère ORL, alors même que le virus est complètement contrôlé au niveau pulmonaire. Ce qui tend à suggérer que l'immunité adaptative naturelle prévient plus la maladie que l'infection.
• Le SARS-CoV-2 est un virus susceptible de muter, mais à un degré moindre que par exemple le VIH ou le virus Influenza. Les souches du virus sont actuellement classées en 8 groupes, en clades, dont 6 circulent en France. Parmi celles-ci, 5 principales mutations ont été observées. La question, en termes de vaccinologie, est donc de savoir si le SARS-CoV-2 est à même de subir rapidement des modifications génétiques, ce qui pourrait modifier la réponse immunitaire et obligerait alors à modifier régulièrement les antigènes utilisés dans les vaccins.
• Sur le plan de l'immunité, les études aujourd'hui effectuées sur les macaques, des modèles de primates non humains phylogénétiquement très proches de l'Homme, observent lors d'une tentative de réinfection effectuée 35 jours après la première :
(1) Une protection contre la maladie pulmonaire induite par le SARS-CoV-2
(2) L'existence cependant d'une réplication virale au niveau de la sphère ORL, alors même que le virus est complètement contrôlé au niveau pulmonaire. Ce qui tend à suggérer que l'immunité adaptative naturelle prévient plus la maladie que l'infection.
Comment mesurer l'immunité contre le SARS-CoV-2?
• Plusieurs analyses immunologiques sont actuellement effectuées dans les essais cliniques de vaccin anti-SARS-CoV-2. Comme tous les virus, celui-ci est à l'origine d'une réponse adaptative humorale et cellulaire.
(1) La mesure de la réponse humorale adaptative se fait à la fois sur le plan quantitatif (antigènes antiviraux) et qualitatif (anticorps neutralisants). Elle est en général évaluée 4 semaines après la vaccination.
(2) La mesure de la réponse immune cellulaire cherche à apprécier la réponse lymphoyitaire T, qui semble également importante pour contrôler l'infection. Elle est en général évaluée 2 semaines après la vaccination.
• Les données actuellement disponibles indiquent que l'infection par le SARS-CoV-2 s'accompagne d'une réponse anticorps essentiellement de type IgA et IgG, la réponse IgM semblant moins importante. Le taux de séronconversion chez les patients symptomatiques est élevé, avec un pic à J+14. Chez les patients moins symptomatiques, le pic d'anticorps semble décalé.
• Si la réponse anticorps est dirigée contre de nombreuses protéines, la réponse neutralisante semble pour sa part essentiellement dirigée contre la protéine spike. Les facteurs corrélés positivement au pourcentage de séroconversion et au taux d'anticorps sont la sévérité de la maladie, l'âge et le sexe masculin. À noter qu'on ne peut pas observer d'induction d'anticorps spécifiques chez les patients pauci ou asymptomatiques, chez lesquels on a toutefois pu mettre en évidence une réponse IgA muqueuse et/ou un réponse lymphocytaire T.
• La réponse lymphocytaire T est donc plus fréquente que le réponse anticorps, puisqu'elle est retrouvée également chez les patients asymptomatiques. Des données récentes indiquent qu'elle est large et dirigée contre toutes les protéines du virus. La réponse T CD4+ est plus large et plus importante dans les formes sévères, tandis que l'inverse est observé dans les formes modérées avec, cette fois-ci, une prépondérance de la réponse T CD8+.
• Contrairement à ce qui est observé pour les anticorps, on retrouve une réactivité croisée notable de la réponse spécifique T CD4+ anti-SARS-CoV-2 et, de manière moins importante, T CD8+, à l'égard des coronavirus banals. On ne connaît pas l'impact de cette réactivité croisée mais, s'il s'avérait qu'elle soit efficace et confère un certain degré de protection contre l'infection ou contre la sévérité de la maladie, ceci aurait un impact notable sur le risque de résurgence de nouvelles flambées épidémiques.
• En ce qui concerne les réinfections : le nombre de cas rapportés à travers le monde reste anecdotique. Ces réinfections clairement documentées, au nombre d'une dizaine, ont été observées chez des sujets plutôt jeunes non immunodéprimés. L'absence d'études immunologiques couplées aux études virologiques ne permet pas de connaître, à l'heure actuelle, la raison de ces réinfections : absence de réponse adaptative initiale, perte de celle-ci, sélection de variants viraux résistants à cette réponse. Cependant, d'éventuelles réinfections asymptomatiques avec des souches proches ou non de celles de la primo-infections n'ont pas été mises en évidence puisque non étudiées.
Source : HAS, Comprendre le virus, les mécanismes de l'immunité et les vaccins contre la Covid-19 (version du 1er décembre 2020)
(1) La mesure de la réponse humorale adaptative se fait à la fois sur le plan quantitatif (antigènes antiviraux) et qualitatif (anticorps neutralisants). Elle est en général évaluée 4 semaines après la vaccination.
(2) La mesure de la réponse immune cellulaire cherche à apprécier la réponse lymphoyitaire T, qui semble également importante pour contrôler l'infection. Elle est en général évaluée 2 semaines après la vaccination.
• Les données actuellement disponibles indiquent que l'infection par le SARS-CoV-2 s'accompagne d'une réponse anticorps essentiellement de type IgA et IgG, la réponse IgM semblant moins importante. Le taux de séronconversion chez les patients symptomatiques est élevé, avec un pic à J+14. Chez les patients moins symptomatiques, le pic d'anticorps semble décalé.
• Si la réponse anticorps est dirigée contre de nombreuses protéines, la réponse neutralisante semble pour sa part essentiellement dirigée contre la protéine spike. Les facteurs corrélés positivement au pourcentage de séroconversion et au taux d'anticorps sont la sévérité de la maladie, l'âge et le sexe masculin. À noter qu'on ne peut pas observer d'induction d'anticorps spécifiques chez les patients pauci ou asymptomatiques, chez lesquels on a toutefois pu mettre en évidence une réponse IgA muqueuse et/ou un réponse lymphocytaire T.
• La réponse lymphocytaire T est donc plus fréquente que le réponse anticorps, puisqu'elle est retrouvée également chez les patients asymptomatiques. Des données récentes indiquent qu'elle est large et dirigée contre toutes les protéines du virus. La réponse T CD4+ est plus large et plus importante dans les formes sévères, tandis que l'inverse est observé dans les formes modérées avec, cette fois-ci, une prépondérance de la réponse T CD8+.
• Contrairement à ce qui est observé pour les anticorps, on retrouve une réactivité croisée notable de la réponse spécifique T CD4+ anti-SARS-CoV-2 et, de manière moins importante, T CD8+, à l'égard des coronavirus banals. On ne connaît pas l'impact de cette réactivité croisée mais, s'il s'avérait qu'elle soit efficace et confère un certain degré de protection contre l'infection ou contre la sévérité de la maladie, ceci aurait un impact notable sur le risque de résurgence de nouvelles flambées épidémiques.
• En ce qui concerne les réinfections : le nombre de cas rapportés à travers le monde reste anecdotique. Ces réinfections clairement documentées, au nombre d'une dizaine, ont été observées chez des sujets plutôt jeunes non immunodéprimés. L'absence d'études immunologiques couplées aux études virologiques ne permet pas de connaître, à l'heure actuelle, la raison de ces réinfections : absence de réponse adaptative initiale, perte de celle-ci, sélection de variants viraux résistants à cette réponse. Cependant, d'éventuelles réinfections asymptomatiques avec des souches proches ou non de celles de la primo-infections n'ont pas été mises en évidence puisque non étudiées.
Source : HAS, Comprendre le virus, les mécanismes de l'immunité et les vaccins contre la Covid-19 (version du 1er décembre 2020)