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#Vision de DSI : «Un regard technique et une expertise en sécurité numérique»


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Jeudi 15 Février 2024 à 08:19 | Lu 1391 fois


Directeur des systèmes d’information (DSI) depuis près de 15 ans au sein de la Clinique de l’Anjou, à Angers, Florent Delaruelle observe les évolutions de son métier, qui « propose moins d’outils » mais est davantage consulté pour des « problématiques techniques ».



La transformation numérique des établissements de santé fait désormais l’objet d’une attention et d’un soutien accrus de la part des pouvoirs publics. Quel est, pour vous, l’impact de ce virage stratégique ?  

Florent Delaruelle : La Clinique de l'Anjou est depuis longtemps informatisée. Néanmoins, l’impulsion donnée par les pouvoirs publics accélère effectivement le virage numérique, les tutelles proposant, par exemple, des outils de plus en plus performants. Dans le cadre du développement du Dossier médical partagé (DMP) et de Mon Espace Santé, les modalités de financement mises en œuvre auprès des établissements et des éditeurs se traduisent par un taux d’utilisation nettement plus prononcé, y compris à la Clinique de l’Anjou qui dispose désormais d’un module dédié. Ce déploiement spécifique illustre bien, à mon sens, les multiples changements induits par la transition numérique, et ses effets quotidiens sur les pratiques des différents services. L’installation prochaine d’un portail patient aura un impact encore plus grand, car elle permettra de directement lier l’intégration des documents du patient au reste du système d’information. 

Quels changements cette transition a-t-elle sur le métier de DSI ? 

Le rôle du DSI est devenu plus transversal, et vient désormais en appui aux professionnels de santé, qui décident aujourd’hui eux-mêmes des solutions dont ils ont besoin. Là où, auparavant, le DSI était le premier prescripteur des outils métiers, aujourd’hui les directions métiers sont de plus en plus nombreuses à faire leurs propres choix, et parfois à déployer ces logiciels et applicatifs en quasi-autonomie. Pour autant, le DSI continue de s’impliquer dans chacun de ces projets pour apporter son regard technique et son expertise, en particulier en matière de sécurité numérique. Car c’est là une autre évolution notable : avec la multiplication des outils numériques, la cybersécurité est devenue un enjeu primordial pour nos établissements. Les DSI jouent ici un rôle essentiel, et nul doute que cette tendance s’affirmera encore dans les années à venir.

Identifiez-vous des leviers particuliers pour accompagner la transition numérique ? Quid des écueils et points de vigilance ? 

Je mettrai notamment en avant une problématique récurrente lors des changements d’outils : une attention forte doit être portée à l’interopérabilité logicielle et aux modalités de récupération des données, que les éditeurs sont d’ailleurs désormais tenus de nous rendre dans un format lisible. C’est un point sur lequel nous sommes très vigilants car il nous permet de conserver un historique des activités, sans devoir maintenir l'ancien logiciel. Concernant les leviers, je l’ai déjà évoquée mais une stratégie de financement adéquate revêt à mon sens une importance majeure. L’adaptation de la réglementation contribue également à cette dynamique, comme le montre l’inclusion d’un volet numérique dans la certification HAS V2024. Ce paramètre est d’ailleurs valable dans tous les secteurs. Par exemple, l'obligation de dématérialisation des factures, qui n’est pas propre au monde de la santé, est un facteur accélérant pour la transition numérique, car elle se traduit par le développement de nouveaux outils et de nouveaux usages. Comme pour les solutions utilisées dans le cadre de la production des soins, les DSI œuvrent ici aussi pour apporter un appui technique et sécuritaire qui vient soutenir leur intégration aux pratiques.  

> Article paru dans Hospitalia #63, édition de décembre 2023, à lire ici
 






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