La transformation numérique des établissements de santé continue de s’accélérer. Quel est son impact sur votre métier ?
Hélène Lherbette : Ce virage stratégique s’est surtout traduit par l’émergence de nouvelles thématiques qui mobilisent aujourd’hui toute notre attention. Je pense notamment aux enjeux en matière de cybersécurité, devenus un vrai sujet de préoccupation, ou encore au développement de services numériques à destination des patients. Cette tendance, sur laquelle nous travaillions déjà par le passé, a grandement bénéficié du soutien, financier et technique, apporté par la puissance publique. L’alignement de l’ensemble des parties prenantes nous a ainsi permis de relever pleinement de défi de Mon Espace Santé, alors même qu’il s’agit d’un chantier complexe. Pour autant, si nos axes de travail prioritaires ont évolué, le sens de notre métier n’a pas changé : nous sommes, en premier lieu et toujours, au service des utilisateurs, professionnels de santé comme patients.
Quel est, pour vous, le rôle d’un DSI ?
L’informatique n’est pas une fin en soi : l’existence d’une direction des systèmes d’information n’est justifiée que par sa capacité à soutenir et accompagner les utilisateurs finaux. Aujourd’hui plus que jamais, les professionnels de santé sont acteurs de leur propre transformation numérique. Ils connaissent leur métier et leurs pratiques, et sont les premiers prescripteurs des fonctionnalités attendues. Le DSI apporte pour sa part un appui technique, visant à leur permettre de se projeter dans les usages quotidiens. Nous nous concentrons pour l’essentiel, sur les enjeux de sécurité, d’ergonomie, de facilité de maintenance et, bien sûr, de possibilités d’interfaçage avec les outils existants afin de garantir une cohérence d’ensemble. Ce croisement des visions est important pour assurer la pertinence des choix effectués, et nous l’appliquons systématiquement, quelle que soit la nature du projet.
Identifiez-vous ici des points de vigilances ou des leviers particuliers ?
Le principal enjeu a à mon sens trait à l’apprentissage d’un langage commun. La France dispose de très bons informaticiens, mais peu sont véritablement formés aux enjeux spécifiques de l’informatique en santé. L’organisation des hôpitaux, la compréhension des besoins métiers, l’impact de l’informatique sur les usages, tout cela nécessite un apprentissage particulier. Nous essayons donc, autant que possible, de créer des espaces d’échanges afin que chacun puisse mieux appréhender les problématiques de l’autre. Des IDE et des aides-soignants sont par exemple positionnés au sein de la DSI pour faire le lien entre les métiers techniques et ceux du soin, tous les projets associent systématiquement un porteur médical, et nos équipes n’hésitent pas à aller à la rencontre des utilisateurs dans les services. C’est grâce à ces liens permanents et réguliers que la transformation numérique pourra véritablement atteindre ses objectifs, y compris sur le champ de la qualité de vie et des conditions de travail.
> Article paru dans Hospitalia #63, édition de décembre 2023, à lire ici
Hélène Lherbette : Ce virage stratégique s’est surtout traduit par l’émergence de nouvelles thématiques qui mobilisent aujourd’hui toute notre attention. Je pense notamment aux enjeux en matière de cybersécurité, devenus un vrai sujet de préoccupation, ou encore au développement de services numériques à destination des patients. Cette tendance, sur laquelle nous travaillions déjà par le passé, a grandement bénéficié du soutien, financier et technique, apporté par la puissance publique. L’alignement de l’ensemble des parties prenantes nous a ainsi permis de relever pleinement de défi de Mon Espace Santé, alors même qu’il s’agit d’un chantier complexe. Pour autant, si nos axes de travail prioritaires ont évolué, le sens de notre métier n’a pas changé : nous sommes, en premier lieu et toujours, au service des utilisateurs, professionnels de santé comme patients.
L’informatique n’est pas une fin en soi : l’existence d’une direction des systèmes d’information n’est justifiée que par sa capacité à soutenir et accompagner les utilisateurs finaux. Aujourd’hui plus que jamais, les professionnels de santé sont acteurs de leur propre transformation numérique. Ils connaissent leur métier et leurs pratiques, et sont les premiers prescripteurs des fonctionnalités attendues. Le DSI apporte pour sa part un appui technique, visant à leur permettre de se projeter dans les usages quotidiens. Nous nous concentrons pour l’essentiel, sur les enjeux de sécurité, d’ergonomie, de facilité de maintenance et, bien sûr, de possibilités d’interfaçage avec les outils existants afin de garantir une cohérence d’ensemble. Ce croisement des visions est important pour assurer la pertinence des choix effectués, et nous l’appliquons systématiquement, quelle que soit la nature du projet.
Le principal enjeu a à mon sens trait à l’apprentissage d’un langage commun. La France dispose de très bons informaticiens, mais peu sont véritablement formés aux enjeux spécifiques de l’informatique en santé. L’organisation des hôpitaux, la compréhension des besoins métiers, l’impact de l’informatique sur les usages, tout cela nécessite un apprentissage particulier. Nous essayons donc, autant que possible, de créer des espaces d’échanges afin que chacun puisse mieux appréhender les problématiques de l’autre. Des IDE et des aides-soignants sont par exemple positionnés au sein de la DSI pour faire le lien entre les métiers techniques et ceux du soin, tous les projets associent systématiquement un porteur médical, et nos équipes n’hésitent pas à aller à la rencontre des utilisateurs dans les services. C’est grâce à ces liens permanents et réguliers que la transformation numérique pourra véritablement atteindre ses objectifs, y compris sur le champ de la qualité de vie et des conditions de travail.
> Article paru dans Hospitalia #63, édition de décembre 2023, à lire ici