Dans quel contexte l’Extracteur d’Innovation a-t-il vu le jour ?
Dr Christophe Bonnel : Créé à l’initiative de médecins hospitaliers ayant déjà eu une expérience entrepreneuriale, d’emblée soutenus par la direction du CHU et la Métropole de Montpellier, il ambitionne d’ouvrir l’innovation à tous les personnels hospitaliers difficilement éligibles aux dispositifs existants dans le cadre de la recherche clinique. Les praticiens hospitaliers non universitaires, les cadres de soins, infirmiers et aides-soignants, les agents administratifs, etc., ont en effet de nombreuses idées très intéressantes, souvent pour répondre à des problématiques en lien avec leur quotidien. Mais ils ne disposaient, jusque-là, d’aucune structure sur laquelle s’appuyer pour monter un projet, réaliser une preuve de concept, voire construire un modèle économique. Notre Extracteur d’Innovation est ce chaînon manquant, ce pré-incubateur à travers lequel ils peuvent développer et structurer leur projet avant de passer à l’étape suivante, par exemple en rejoignant un incubateur de start-ups. Il s’agit, pour résumer, de l’adaptation du concept de l’intrapreneuriat aux organisations hospitalières.
Justement, vous avez à ce jour accompagné la création de six start-ups, soit plus d’une par an…
Effectivement, mais tous les projets n’ont pas vocation à suivre cette voie. Il peut parfois s’agir de nouer un partenariat avec l’industrie ou l’Université, ou tout simplement de déployer l’innovation en interne, en lien avec une direction fonctionnelle. Toujours est-il que les innovateurs – et ils sont nombreux ! – exerçant dans notre CHU disposent aujourd’hui d’une structure opérée par une équipe ayant une double culture médicale et entrepreneuriale, qui les écoute et les aide à valoriser leurs idées. Et les résultats sont au rendez-vous, comme nous le pressentions d’ailleurs dès le départ. 40 % des porteurs de projets sont issus de métiers non médicaux – paramédicaux, ingénieurs, administratifs – et, sur les profils médicaux, 40 % également sont non universitaires. Cette ouverture se ressent sur la typologie des projets qui, comme je le disais, sont très pragmatiques et adressent parfois des problématiques nouvelles, comme la QVT ou la RSE. C’est bien la preuve qu’il manquait un flux organisé pour compléter les dispositifs existants et favoriser de nouvelles interactions.
Pourriez-vous évoquer quelques projets accompagnés par l’Extracteur ?
Je citerai par exemple une innovation pédagogique destinée aux étudiants en médecine, qui a d’ailleurs été primée par l’Académie de Chirurgie et est en cours de déploiement dans plusieurs Facultés de Médecine. Ou des solutions pour mieux organiser la prise en charge des étudiants paramédicaux, renforcer la cohésion des équipes dans les services difficiles, lutter contre le gaspillage dans les blocs opératoires, limiter les risques de TMS, ou encore prévenir les violences sexuelles et sexistes via un outil digital devenu depuis national. Sans oublier les projets médicaux : modélisation des parcours de soins par l’exploitation des données de masse, maîtrise du niveau de glycémie lors des écarts alimentaires des patients diabétiques, biomarqueurs pour le suivi des cancers, diagnostic Covid par la voix ou la toux, prise en charge des vertiges par l’IA, nouvelles techniques chirurgicales…. Vous le voyez, le spectre est large ! Et cette dynamique positive, qui permet à la fois de créer de la valeur à l’hôpital et des emplois sur notre territoire – elle est d’ailleurs soutenue par la Région Occitanie, et la Métropole Montpelliéraine – est aujourd’hui observée avec attention par plusieurs autres établissements.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.
Dr Christophe Bonnel : Créé à l’initiative de médecins hospitaliers ayant déjà eu une expérience entrepreneuriale, d’emblée soutenus par la direction du CHU et la Métropole de Montpellier, il ambitionne d’ouvrir l’innovation à tous les personnels hospitaliers difficilement éligibles aux dispositifs existants dans le cadre de la recherche clinique. Les praticiens hospitaliers non universitaires, les cadres de soins, infirmiers et aides-soignants, les agents administratifs, etc., ont en effet de nombreuses idées très intéressantes, souvent pour répondre à des problématiques en lien avec leur quotidien. Mais ils ne disposaient, jusque-là, d’aucune structure sur laquelle s’appuyer pour monter un projet, réaliser une preuve de concept, voire construire un modèle économique. Notre Extracteur d’Innovation est ce chaînon manquant, ce pré-incubateur à travers lequel ils peuvent développer et structurer leur projet avant de passer à l’étape suivante, par exemple en rejoignant un incubateur de start-ups. Il s’agit, pour résumer, de l’adaptation du concept de l’intrapreneuriat aux organisations hospitalières.
Justement, vous avez à ce jour accompagné la création de six start-ups, soit plus d’une par an…
Effectivement, mais tous les projets n’ont pas vocation à suivre cette voie. Il peut parfois s’agir de nouer un partenariat avec l’industrie ou l’Université, ou tout simplement de déployer l’innovation en interne, en lien avec une direction fonctionnelle. Toujours est-il que les innovateurs – et ils sont nombreux ! – exerçant dans notre CHU disposent aujourd’hui d’une structure opérée par une équipe ayant une double culture médicale et entrepreneuriale, qui les écoute et les aide à valoriser leurs idées. Et les résultats sont au rendez-vous, comme nous le pressentions d’ailleurs dès le départ. 40 % des porteurs de projets sont issus de métiers non médicaux – paramédicaux, ingénieurs, administratifs – et, sur les profils médicaux, 40 % également sont non universitaires. Cette ouverture se ressent sur la typologie des projets qui, comme je le disais, sont très pragmatiques et adressent parfois des problématiques nouvelles, comme la QVT ou la RSE. C’est bien la preuve qu’il manquait un flux organisé pour compléter les dispositifs existants et favoriser de nouvelles interactions.
Pourriez-vous évoquer quelques projets accompagnés par l’Extracteur ?
Je citerai par exemple une innovation pédagogique destinée aux étudiants en médecine, qui a d’ailleurs été primée par l’Académie de Chirurgie et est en cours de déploiement dans plusieurs Facultés de Médecine. Ou des solutions pour mieux organiser la prise en charge des étudiants paramédicaux, renforcer la cohésion des équipes dans les services difficiles, lutter contre le gaspillage dans les blocs opératoires, limiter les risques de TMS, ou encore prévenir les violences sexuelles et sexistes via un outil digital devenu depuis national. Sans oublier les projets médicaux : modélisation des parcours de soins par l’exploitation des données de masse, maîtrise du niveau de glycémie lors des écarts alimentaires des patients diabétiques, biomarqueurs pour le suivi des cancers, diagnostic Covid par la voix ou la toux, prise en charge des vertiges par l’IA, nouvelles techniques chirurgicales…. Vous le voyez, le spectre est large ! Et cette dynamique positive, qui permet à la fois de créer de la valeur à l’hôpital et des emplois sur notre territoire – elle est d’ailleurs soutenue par la Région Occitanie, et la Métropole Montpelliéraine – est aujourd’hui observée avec attention par plusieurs autres établissements.
Article publié dans l'édition de février 2023 d'Hospitalia à lire ici.