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Santé numérique : des ambitions qui s’accélèrent


Rédigé par Joëlle Hayek le Lundi 28 Février 2022 à 14:53 | Lu 72 fois


Après une année 2021 marquée par la structuration de la stratégie nationale relative à la e-santé à travers, notamment, le Ségur Numérique, véritable accélérateur de la feuille de route du numérique en santé, 2022 sera l’année de sa mise en œuvre opérationnelle. Plusieurs chantiers ambitieux sont désormais en cours pour un développement massif et cohérent, qui a pour vocation de révolution l’organisation des soins.



Ces derniers mois, et plus encore ceux à venir, sont sans conteste placés sous le signe de changements majeurs et proactifs sur le champ de la santé numérique. La tendance est clairement à l’accélération puisque, au 31 décembre 2022, le premier volet du Ségur Numérique arrivera déjà à son terme. L’opus suivant est d’ores et déjà en préparation, signe, s’il en est, que la dynamique est appelée à se poursuivre. La concertation est dès à présent en cours pour une entrée en application attendue à partir de l’automne avec, comme premiers sujets qui ressortent à ce jour, l’accès plus fluide au Dossier Médical Partagé (DMP) à partir des logiciels de santé, et la mise en œuvre d’une e-prescription totalement partagée entre tous les logiciels et tous les secteurs.
 

Des nouveautés dès janvier 2022

Plusieurs évolutions attendues de longue date ont par ailleurs été mises en œuvre dès les premières semaines de 2022, comme le lancement de Mon Espace Santé, un espace numérique individuel qui permet à chacun de stocker et de partager ses documents et ses données de santé de façon gratuite et sécurisée. La France a aussi, tout récemment, décidé d’adopter la terminologie informatique de santé Snomed CT, un état de fait que de nombreux acteurs de l’écosystème appelaient de leurs vœux depuis déjà plusieurs années. Ce standard, parmi les plus complets existant à ce jour, constitue en effet un vocabulaire de référence international qui permet de représenter les faits cliniques par des codes au sein des systèmes d’information médicaux. Il sert donc de base à la mise en œuvre de l’interopérabilité sémantique, clé d’un parcours de soins réussi.
 

Le futur référentiel MaturiN-H attendu ces prochaines semaines

D’autres projets sont encore dans les cartons mais devraient être dévoilés au cours des prochaines semaines. C’est notamment le cas du futur référentiel MaturiN-H, pour Maturité numérique des établissements hospitaliers, initialement prévu début 2021 mais qui a connu certains retards, crise sanitaire oblige. Basé sur l’action 23 de la feuille de route du numérique en santé, il devrait à terme intégrer des outils de contrôle pour « s’assurer du bon recueil des informations nécessaires à la détermination des niveaux de maturité numérique des structures de santé », indique la Direction Générale de l’Offre de Soins. MaturiN-H permettra donc de mettre en place un dispositif de certification des systèmes d’information hospitaliers, lui aussi attendu de longue date.
 

La sécurité informatique, enjeu toujours aussi structurant en 2022

L’Observatoire permanent de la sécurité des systèmes d’information des établissements de santé (OPSSIES), qui ciblera prioritairement les établissements désignés opérateurs de services essentiels (OSE) et dont la mise en œuvre progressive a été initiée dès novembre 2021, devrait lui aussi se matérialiser prochainement. Sa création est d’autant plus nécessaire que, d’après les experts en sécurité informatique de l’Agence du numérique en santé, le nombre d’incidents notifiés en 2021 par les établissements de santé a doublé par rapport à 2020. Le CERT Santé, l’équipe chargée de répondre à ces urgences cyber, a ainsi reçu plus de 730 déclarations d’incidents l’année dernière, contre 369 en 2020. L’organisme, qui avertit également les établissements sur les failles exploitables avant que celles-ci ne soient exploitées par les cyberpirates, a en outre adressé 2 000 alertes, un chiffre en hausse de 150 % sur un an.
 

La santé numérique, une priorité de la France durant sa présidence européenne

Les chantiers seront également nombreux durant la présidence de la France au Conseil de l’Union européenne, débutée le 1er janvier 2022. Inscrit dans le cadre des programmes Connecting Europe Facilites de l’UE, « MaSanté@UE » devrait ainsi permettre de mettre en place une infrastructure et des services facilitant le partage des données de santé des résidents européens. Cela concerne, par exemple, le déploiement de la synthèse médicale et de la e-prescription, mais ce sont l’ensemble des documents du parcours de soins qui devraient, à terme, être accessibles aux professionnels de santé européens. La France souhaite également accélérer la mise en œuvre du programme « EU4Health », qui vise à financer différents axes stratégiques, comme la mise en œuvre de l’Espace Européen de Données de Santé. La présidence française œuvrera enfin en faveur de l’éthique du numérique, pour « un numérique en santé fondé sur des valeurs humanistes, un numérique en santé qui donne aux citoyens le contrôle des accès à leurs données, notamment pour veiller à l’application réelle du RGPD, un numérique en santé inclusif, qui ne laisse personne sur le côté, et un numérique en santé éco-responsable, car il est essentiel d’intégrer la problématique environnementale dans toutes les dimensions et que l’Europe doit être pionnière sur le sujet », affirment les pouvoirs publics.

Article publié dans l'édition de février 2022 d'Hospitalia à lire ici.






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