Conseil Professionnel de la Radiologie Française : les médecins radiologues partagés entre espoir et fortes inquiétudes
Réunis au sein du Conseil Professionnel de la Radiologie Française (G4), les médecins radiologues saluent la philosophie générale du troisième Plan Cancer présenté par le Président de la République, François Hollande, et les engagements annoncés, dont le premier d'entre eux : « guérir plus de malades ».
Plusieurs mesures proposées dans le plan répondent aux attentes de la profession pour doter l'imagerie des moyens nécessaires dans la lutte contre les cancers.
Le G4 approuve notamment:
- La volonté d'assurer un meilleur accès au dépistage et aux soins sur l'ensemble du territoire. C'est toute la question du maillage territorial qui est posée.
- La volonté de réduire les délais de rendez-vous pour les examens d'IRM pour assurer les meilleures chances de traitement rapides et efficaces pour tous les patients.
- Le développement annoncé de la radiologie interventionnelle pour favoriser des interventions moins invasives pour les patients et moins coûteuses pour la collectivité.
- La prise en charge de l'échographie mammaire dans le dépistage organisé du cancer du sein pour qu'aucune patiente ne renonce à un examen de dépistage pour des raisons financières.
- L’accent mis sur la tomosynthèse pour doter la profession des techniques les plus performantes.
Cependant, des inquiétudes subsistent :
L'objectif de délais de rendez-vous pour un examen d'IRM, annoncé par le Président de la République, est de 20 jours alors que le précédent Plan Cancer prévoyait un délai de 15 jours et de 10 jours dans les régions à risque oncologique élevé. La réduction des délais permet d'améliorer les chances des patients, aussi bien en cancérologie que pour d’autres maladies.
L'ambition de développer l'IRM ne pourra pas se réaliser avec l'enveloppe évoquée de 15 millions d'euros pour combler le retard Français par rapport à nos partenaires européens (10 IRM par million d'habitants en France contre plus de 20 en Europe). Les besoins, en France, imposent un parc de 1200 à 1300 IRM alors que notre pays n'en a que 650.
L'imagerie médicale ne pourra répondre à toutes les étapes du suivi des cancers avec 1 114 internes prévus dans la filière radiologie et imagerie médicale, alors que 1 300 sont indispensables.
Les mesures du plan cancer III et la poursuite des objectifs ambitieux qu'il fixe nécessitent des moyens financiers importants.
Par exemple, les nouvelles thérapeutiques guidées par l’image, soumises aujourd’hui à des contraintes multiples (demandes d’autorisations, manque d’appareils, absence de tarification, manque de personnels formés) bénéficieront-elles des moyens adaptés ?
En conclusion, à la lecture du Plan Cancer III, l’état d’esprit des radiologues est très partagé entre, d’une part, l’espoir de voir enfin reconnue la place essentielle et croissante de l’imagerie diagnostique et thérapeutique dans le parcours de soins des patients atteints de cancer et, d’autre part, l’inquiétude quant aux moyens mobilisés pour sortir d’une situation de véritable pénurie qui met en jeu la qualité des soins et les chances de guérison des patients.
Plusieurs mesures proposées dans le plan répondent aux attentes de la profession pour doter l'imagerie des moyens nécessaires dans la lutte contre les cancers.
Le G4 approuve notamment:
- La volonté d'assurer un meilleur accès au dépistage et aux soins sur l'ensemble du territoire. C'est toute la question du maillage territorial qui est posée.
- La volonté de réduire les délais de rendez-vous pour les examens d'IRM pour assurer les meilleures chances de traitement rapides et efficaces pour tous les patients.
- Le développement annoncé de la radiologie interventionnelle pour favoriser des interventions moins invasives pour les patients et moins coûteuses pour la collectivité.
- La prise en charge de l'échographie mammaire dans le dépistage organisé du cancer du sein pour qu'aucune patiente ne renonce à un examen de dépistage pour des raisons financières.
- L’accent mis sur la tomosynthèse pour doter la profession des techniques les plus performantes.
Cependant, des inquiétudes subsistent :
L'objectif de délais de rendez-vous pour un examen d'IRM, annoncé par le Président de la République, est de 20 jours alors que le précédent Plan Cancer prévoyait un délai de 15 jours et de 10 jours dans les régions à risque oncologique élevé. La réduction des délais permet d'améliorer les chances des patients, aussi bien en cancérologie que pour d’autres maladies.
L'ambition de développer l'IRM ne pourra pas se réaliser avec l'enveloppe évoquée de 15 millions d'euros pour combler le retard Français par rapport à nos partenaires européens (10 IRM par million d'habitants en France contre plus de 20 en Europe). Les besoins, en France, imposent un parc de 1200 à 1300 IRM alors que notre pays n'en a que 650.
L'imagerie médicale ne pourra répondre à toutes les étapes du suivi des cancers avec 1 114 internes prévus dans la filière radiologie et imagerie médicale, alors que 1 300 sont indispensables.
Les mesures du plan cancer III et la poursuite des objectifs ambitieux qu'il fixe nécessitent des moyens financiers importants.
Par exemple, les nouvelles thérapeutiques guidées par l’image, soumises aujourd’hui à des contraintes multiples (demandes d’autorisations, manque d’appareils, absence de tarification, manque de personnels formés) bénéficieront-elles des moyens adaptés ?
En conclusion, à la lecture du Plan Cancer III, l’état d’esprit des radiologues est très partagé entre, d’une part, l’espoir de voir enfin reconnue la place essentielle et croissante de l’imagerie diagnostique et thérapeutique dans le parcours de soins des patients atteints de cancer et, d’autre part, l’inquiétude quant aux moyens mobilisés pour sortir d’une situation de véritable pénurie qui met en jeu la qualité des soins et les chances de guérison des patients.
La Fédération UNICANCER approuve les objectifs du Plan Cancer 3 mais sera vigilante sur la mise en œuvre rapide et effective des actions annoncées
La Fédération UNICANCER (Fédération des Centres de lutte contre le cancer) salue l’annonce du Plan cancer 2014-1019 prononcée le 4 février par le président de la République, François Hollande. Pour la Fédération, avec 1,5 milliard d’euros investis sur une période de 5 ans, ce nouveau Plan cancer apporte un soutien politique affirmé indispensable pour faire avancer la lutte contre le cancer en France.
La Fédération UNICANCER ne « peut qu’adhérer aux objectifs fixés par le Président de la République visant à améliorer la prévention, le dépistage, la guérison et la vie après le cancer ».
Concernant les soins, la Fédération UNICANCER se félicite que les principales évolutions de la prise en charge soient bien inscrites dans le Plan cancer 3. En effet, UNICANCER a démontré récemment dans une étude sur la prise en charge des cancers à horizon 2020 que la cancérologie vit une véritable révolution.
« La chirurgie ambulatoire, la radiologie interventionnelle, les chimiothérapies orales, la réduction des séances de radiothérapie, la caractérisation des tumeurs font progresser la prise en charge du patient et exigent des nouvelles formes d’organisation du système de santé. Le Plan cancer 3 a bien identifié les objectifs à atteindre », déclare le Pr Josy Reiffers, présidente de la Fédération UNICANCER.
Des modalités de financement de l’innovation à préciser
Cependant, la Fédération UNICANCER suivra avec attention la mise en œuvre rapide de mesures permettant de financer l’innovation au service du patient.
« Le système présent pénalise les établissements de santé, tels que les Centres de lutte contre le cancer, qui pratiquent une prise en charge du cancer innovante et sans dépassement d’honoraires. Toutes les évolutions actuelles porteuses d’innovation sont peu ou pas remboursées par l’Assurance maladie. Cette situation menace la qualité et l’égalité d’accès aux soins en France. L’un des principaux défis du Plan cancer 3 sera de proposer des mesures concrètes dès cette année pour adapter le système de santé français aux innovations de la cancérologie de sorte à assurer leur viabilité, leur pérennité et leur accessibilité à tous les patients », explique le Pr Reiffers.
Les CLCC : terrains d’innovation et d’expérimentation du Plan cancer
Les Centres de lutte contre le cancer (CLCC) ont largement contribué à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans cancer successifs.
Ils sont ainsi à l’origine de nombreuses initiatives généralisées par le Plan cancer 2003-2007 et le Plan cancer 2009-2013, telles que les consultations spécifiques pour l’annonce de la maladie ou les réunions de concertation pluridisciplinaire, qui consistent à réunir des professionnels de différentes disciplines pour prendre une décision sur le traitement le plus adapté à un patient.
Lors du Plan cancer 2009-2013, les Centres de lutte contre le cancer ont été des partenaires privilégiés pour de nombreuses expérimentations, pour preuve le taux élevé de projets portés ou associant les CLCC sélectionnés dans le cadre des différents appels à projets lancés par l’Institut national du cancer (INCa).
À titre d’exemple, les CLCC ont emporté seuls ou en association avec les CHU et les institutions de recherche fondamentale :
- 44% des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) cancer sélectionnés (121 projets de recherche sur les 274 sélectionnés)
- 53% des projets (39 sur 74) de recherche translationnelle
- 7 sur 8 des Sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC)
- 19 sur 28 des plates-formes de biologie moléculaire, afin de permettre une caractérisation précise des tumeurs et un traitement adapté
- 15 sur 24 des unités de coordination en oncogériatrie
- 6 sur 8 des unités adolescents et jeunes adultes
- 8 CLCC coordinateurs pour les cancers rares sur 27 établissements de santé identifiés en France
Dans le cadre de l’élaboration du Plan cancer 3, la Fédération UNICANCER a adressé une contribution officielle avec 20 propositions dans le domaine des soins et de la prise en charge, et plus de 30 experts des CLCC et de la Fédération ont été auditionnés au moment de l’élaboration du rapport de recommandations pour le troisième Plan cancer du Pr Jean Paul-Vernant.
Selon le Pr Josy Reiffers : « Les Centres de lutte contre le cancer sont toujours mobilisés pour être des terrains privilégiés d’innovation et d’expérimentation pour la mise en œuvre des actions du Plan cancer 3 ».
La Fédération UNICANCER ne « peut qu’adhérer aux objectifs fixés par le Président de la République visant à améliorer la prévention, le dépistage, la guérison et la vie après le cancer ».
Concernant les soins, la Fédération UNICANCER se félicite que les principales évolutions de la prise en charge soient bien inscrites dans le Plan cancer 3. En effet, UNICANCER a démontré récemment dans une étude sur la prise en charge des cancers à horizon 2020 que la cancérologie vit une véritable révolution.
« La chirurgie ambulatoire, la radiologie interventionnelle, les chimiothérapies orales, la réduction des séances de radiothérapie, la caractérisation des tumeurs font progresser la prise en charge du patient et exigent des nouvelles formes d’organisation du système de santé. Le Plan cancer 3 a bien identifié les objectifs à atteindre », déclare le Pr Josy Reiffers, présidente de la Fédération UNICANCER.
Des modalités de financement de l’innovation à préciser
Cependant, la Fédération UNICANCER suivra avec attention la mise en œuvre rapide de mesures permettant de financer l’innovation au service du patient.
« Le système présent pénalise les établissements de santé, tels que les Centres de lutte contre le cancer, qui pratiquent une prise en charge du cancer innovante et sans dépassement d’honoraires. Toutes les évolutions actuelles porteuses d’innovation sont peu ou pas remboursées par l’Assurance maladie. Cette situation menace la qualité et l’égalité d’accès aux soins en France. L’un des principaux défis du Plan cancer 3 sera de proposer des mesures concrètes dès cette année pour adapter le système de santé français aux innovations de la cancérologie de sorte à assurer leur viabilité, leur pérennité et leur accessibilité à tous les patients », explique le Pr Reiffers.
Les CLCC : terrains d’innovation et d’expérimentation du Plan cancer
Les Centres de lutte contre le cancer (CLCC) ont largement contribué à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans cancer successifs.
Ils sont ainsi à l’origine de nombreuses initiatives généralisées par le Plan cancer 2003-2007 et le Plan cancer 2009-2013, telles que les consultations spécifiques pour l’annonce de la maladie ou les réunions de concertation pluridisciplinaire, qui consistent à réunir des professionnels de différentes disciplines pour prendre une décision sur le traitement le plus adapté à un patient.
Lors du Plan cancer 2009-2013, les Centres de lutte contre le cancer ont été des partenaires privilégiés pour de nombreuses expérimentations, pour preuve le taux élevé de projets portés ou associant les CLCC sélectionnés dans le cadre des différents appels à projets lancés par l’Institut national du cancer (INCa).
À titre d’exemple, les CLCC ont emporté seuls ou en association avec les CHU et les institutions de recherche fondamentale :
- 44% des programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) cancer sélectionnés (121 projets de recherche sur les 274 sélectionnés)
- 53% des projets (39 sur 74) de recherche translationnelle
- 7 sur 8 des Sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC)
- 19 sur 28 des plates-formes de biologie moléculaire, afin de permettre une caractérisation précise des tumeurs et un traitement adapté
- 15 sur 24 des unités de coordination en oncogériatrie
- 6 sur 8 des unités adolescents et jeunes adultes
- 8 CLCC coordinateurs pour les cancers rares sur 27 établissements de santé identifiés en France
Dans le cadre de l’élaboration du Plan cancer 3, la Fédération UNICANCER a adressé une contribution officielle avec 20 propositions dans le domaine des soins et de la prise en charge, et plus de 30 experts des CLCC et de la Fédération ont été auditionnés au moment de l’élaboration du rapport de recommandations pour le troisième Plan cancer du Pr Jean Paul-Vernant.
Selon le Pr Josy Reiffers : « Les Centres de lutte contre le cancer sont toujours mobilisés pour être des terrains privilégiés d’innovation et d’expérimentation pour la mise en œuvre des actions du Plan cancer 3 ».
Pour la FEHAP, le 3ème Plan Cancer représente une ambition collective et une vision globale
La Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne (FEHAP) salue la vision globale et la dynamique ambitieuse dont témoigne le Plan Cancer III annoncé par le Président de la République, lors de la Journée annuelle nationale de l’Institut National du Cancer, dont la FEHAP est membre.
La FEHAP note tout particulièrement, au sein du plan Cancer III, une vision globale qui prend pleinement en compte les nouvelles formes sociales et culturelles des inégalités de santé qu’il convient de surmonter, dans l’élan collectif de cette grande cause de la lutte contre le cancer, et l’occasion d’une nouvelle étape de démocratie sanitaire:
- accès à l’information pertinente et à la prévention,
- délais d’accès au diagnostic et aux soins,
- fragmentation territoriale et inégalités géographiques,
- reste à charge et avance de frais.
La FEHAP apprécie tout particulièrement la concrétisation dans le Plan Cancer III du concept de la « médecine de parcours », qui ne se cantonne pas à la phase aiguë de la maladie en court séjour hospitalier – certes cruciale - mais qui tient compte également des autres étapes d’un parcours sanitaire et médico-social : la FEHAP note avec intérêt et satisfaction, l’annonce en page 51 du plan, de l’élaboration de solutions nouvelles pour l’accès aux molécules onéreuses pour les patients en soins de suite et de réadaptation, de personnes âgées en maison de retraite ou de personnes handicapées en maison d’accueil spécialisée, soit autant de situations actuelles dans l’impasse du point de vue de l’accès des patients à des traitements coûteux tels qu’en cancérologie.
La FEHAP s’attachera à participer activement aux concertations appelées par la reconnaissance annoncée de nouveaux métiers, comme par exemple un mastère d’infirmier clinicien qui serait mis en place à la rentrée 2016.
Les établissements de santé privés non lucratifs, souvent établissements de référence en cancérologie et organisés en médecine salariée exclusive de tout dépassement d’honoraire, participeront assurément à la dynamique de doublement des essais cliniques annoncée également par le plan Cancer III, ainsi qu'à l’organisation régionale d’une offre de soins chirurgicaux exclusive de tout reste à charge pour les patients et leurs proches.
La FEHAP note tout particulièrement, au sein du plan Cancer III, une vision globale qui prend pleinement en compte les nouvelles formes sociales et culturelles des inégalités de santé qu’il convient de surmonter, dans l’élan collectif de cette grande cause de la lutte contre le cancer, et l’occasion d’une nouvelle étape de démocratie sanitaire:
- accès à l’information pertinente et à la prévention,
- délais d’accès au diagnostic et aux soins,
- fragmentation territoriale et inégalités géographiques,
- reste à charge et avance de frais.
La FEHAP apprécie tout particulièrement la concrétisation dans le Plan Cancer III du concept de la « médecine de parcours », qui ne se cantonne pas à la phase aiguë de la maladie en court séjour hospitalier – certes cruciale - mais qui tient compte également des autres étapes d’un parcours sanitaire et médico-social : la FEHAP note avec intérêt et satisfaction, l’annonce en page 51 du plan, de l’élaboration de solutions nouvelles pour l’accès aux molécules onéreuses pour les patients en soins de suite et de réadaptation, de personnes âgées en maison de retraite ou de personnes handicapées en maison d’accueil spécialisée, soit autant de situations actuelles dans l’impasse du point de vue de l’accès des patients à des traitements coûteux tels qu’en cancérologie.
La FEHAP s’attachera à participer activement aux concertations appelées par la reconnaissance annoncée de nouveaux métiers, comme par exemple un mastère d’infirmier clinicien qui serait mis en place à la rentrée 2016.
Les établissements de santé privés non lucratifs, souvent établissements de référence en cancérologie et organisés en médecine salariée exclusive de tout dépassement d’honoraire, participeront assurément à la dynamique de doublement des essais cliniques annoncée également par le plan Cancer III, ainsi qu'à l’organisation régionale d’une offre de soins chirurgicaux exclusive de tout reste à charge pour les patients et leurs proches.