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Le magazine de l'innovation hospitalière
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Paris Healthcare Week 2016 : les temps forts du 25 mai


Rédigé par Rédaction le Mercredi 1 Juin 2016 à 14:51 | Lu 1161 fois


Aperçu des événements marquants de la deuxième journée.




Les lauréats du Trophée Hôpital de Demain New Health 2016

L’association New Health organisait avec ses partenaires mardi 24 mai 2016 la finale du concours Trophée Hôpital de Demain. Quatorze start-up d’e-santé françaises étaient retenues comme finalistes de l’édition 2016. Un jury d’experts indépendants, après une analyse de chaque présentation a attribué cinq prix aux start-up lauréates qui leur semblaient les plus prometteuses. Ces prix seront l’occasion d’accélérer leur développement, les mettre en lumière et leur faciliter « l’ouverture des portes de l’hôpital ».
 
 
Les cinq start-up lauréates du concours :
 
- Dans la catégorie Prévention, Smoke Watchers, une méthode aidant les fumeurs à lutter contre la dépendance tabagique via l’utilisation d’un objet connecté, d’une application mobile et d’une plateforme communautaire.
 
- Dans la catégorie Diagnostic, Imalink médical, propose des solutions de télémédecine, faites à façon, pour répondre aux besoins réels des établissements de santé.
 
- Dans la catégorie Traitement, Music Care, une solution de musicothérapie pour la prise en charge de la douleur.
 
- Dans la catégorie Education Thérapeutique, Dynseo, un programme de stimulation cognitive basé sur des exercices ludiques et culturels, à destination d’enfants de 5 à 10 ans hospitalisés.
 
- Dans la catégorie Accompagnement et Suivi, Hospitalidée, un outil permettant aux usagers de consulter les avis sur les établissements de santé et offrant à ces établissements un cadre structuré, éthique et des outils pratiques pour maîtriser les avis et piloter leur e-réputation.

La journée de l’hospitalisation à domicile (HAD)

L’hospitalisation à domicile en France, ce sont 105 923 patients pris en charge par 309 établissements. La circulaire du 4 décembre 2013 visait un doublement de l’activité d’ici à 2018. Trois ans après, l’objectif n’est pas atteint mais la dynamique se poursuit. « Jusqu’en 2011, l’HAD a connu une croissance annuelle à deux chiffres. En 2012 elle a été de 7%. En 2013, l’hypothèse d’un doublement en cinq ans ne paraissait pas irréaliste », témoigne le Dr Elisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD (Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile). Mais la croissance s’est tassée, moins d’établissements se sont créés et des freins sont intervenus. Un manque de « culture du domicile » persiste à l’hôpital comme en ville (1 HAD sur 5 vient de la médecine de ville). Le deuxième frein est organisationnel. Et le financement ? Ce n’est pas un frein mais il pourrait le devenir : il faut « mieux reconnaître en amont le travail d’évaluation des prises en charge, qui n’est pas rémunéré » et pouvoir assurer la prise en charge des thérapies coûteuses, ainsi que celle des projets numériques.
 
Quelles sont les perspectives ? Si la croissance de l’HAD devrait s’établir autour de 4% seulement en 2015, « l’année 2016 démarre très bien » note la présidente de la FNEHAD qui prône l’élargissement du champ de l’HAD : la question doit être posée dès lors qu’une prise en charge ne nécessite pas de plateau technique ni de surveillance continue. « Le problème n’est pas d’élargir les mailles du filet (NDR : les conditions d’éligibilité à l’HAD) mais d’agrandir le filet ».
 
À noter : le 24 mai a été lancé le site www.TrouverSonHAD.fr destiné au grand public et aux professionnels. Initiative des différentes fédérations hospitalières, il permet de trouver un établissement parmi les 300 dans toute la France.

Mission sur la réforme de la T2A : Olivier Véran présente ses propositions

Lors d’une conférence de presse, le Dr Olivier Véran a présenté les premières propositions de la mission qu’il dirige sur les nouvelles pistes de financement des établissements de santé. « La T2A (NDR : tarification à l’activité) ne doit pas être le code de la route mais le carburant », résume-t-il. C’est un outil qui a eu ses avantages (assurer un financement plus équitable qu’au temps de la dotation globale) mais ne permet pas d’évaluer la pertinence et la qualité des actes et s’est vu reprocher un manque de transparence, sur la façon de construire les tarifs.
 
La mission propose plusieurs mesures pour moduler la tarification à l’activité. Pour protéger les petits hôpitaux des variabilités tarifaires, un socle de financement stable serait reconduit d’une année sur l’autre et complété d’une modulation à l’activité. D’autres activités comme les Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) demandent de pouvoir « conjuguer le dynamisme des activités de soins et la stabilité du financement ». Il faut « sortir du tout-T2A pour les maladies chroniques » en allant vers un financement au parcours, au forfait et/ou à la cohorte. La mission préconise aussi d’inciter les hôpitaux à désengorger les urgences, par la réorientation vers les centres de soins urgents non programmés.
 
Un deuxième volet de mesures porte sur le virage ambulatoire : assouplir le cadre de l’hospitalisation de jour, évaluer autrement la qualité avec des indicateurs tenant notamment compte de l’avis des usagers. Enfin un troisième axe prescrit une simplification des normes et règles à l’hôpital – par exemple le codage des actes qui prend énormément de temps aux professionnels de santé. Selon Olivier Véran, le PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale) 2017 devrait prendre en compte les propositions sur la modulation de la T2A.

Personnalités politiques : ils ont dit…

François Fillon, candidat à la primaire des Républicains (allocution le 24 mai) :
- « Il n’y a pas de système de santé efficace dans une économie qui s’appauvrit. Pour relancer l’hôpital, il faut d’abord relancer l’économie à travers des efforts collectifs. »
- « La France devrait et pourrait être la première puissance économique d’Europe. Le fardeau des 35 heures est un des facteurs qui l’en empêche. »
- « La FHF et son Président Frédéric Valletoux peuvent compter sur moi pour étudier avec attention les propositions de la plateforme politique qu’ils sont en train de créer. »
-  « L’hôpital public nécessite une gestion proche de celle des établissements privés à but non lucratif. C’est le ballon d’oxygène qui lui manque pour un meilleur avenir. »
- « Notre système de santé est confronté à une concurrence internationale de plus en plus forte. Nous devons lui permettre de briller et de s’exporter. Je déplore que ce chantier ait été laissé à l’abandon par la présidence actuelle. »
- « Deux virages sont à mener de front avec encore plus de détermination : celui du numérique et celui de l’hospitalisation à domicile. L’un ne va pas sans l’autre. »
 
 
Bruno Le Maire, candidat à la primaire des Républicains :
- « Le système de santé français souffre de paradoxes opposant excellence des professionnels de santé et inégalités de gestion. Il faut agir. Je prends l’engagement de mettre la santé au cœur de mon projet présidentiel. »
- « Le développement de l’e-santé est un outil privilégié d’accès aux soins de qualité pour tous et sur tout le territoire. Si je suis élu, je m’engage à équiper tous les territoires français de la fibre. »
- « Les soins de bases sont une priorité. Je propose le remboursement d’une paire de lunettes à 100% tous les quatre ans ainsi qu’une augmentation à 100% du remboursement de l’Assurance Maladie sur les soins dentaires. »
- « Pour revaloriser les médecins, il faut changer l’organisation des études de médecine. Stop au tirage au sort pour l’inscription en première année, stop à l’exclusivité de la filière scientifique. Sélection et ouverture aux littéraires sont de mise. »
- « La France a pris du retard sur la prévention. Pour lui donner la force qu’elle mérite, il faut mieux la rémunérer et lui offrir une politique plus agressive. »
- « L’hôpital doit devenir autonome : chaque établissement doit pouvoir négocier avec ses employés du temps de travail qu’il juge nécessaire à son fonctionnement. »
- « Les économies, je veux les faire sur la gestion et non sur le personnel. Je dis non à la réduction des effectifs. »
- « L’AME et ses dérives inacceptables doivent être supprimées pour être remplacées par un aide limitée aux réelles urgences. »
- « Je souhaite supprimer les charges pesant sur les aides à domicile par les proches et allonger leurs congés. Par ailleurs, les enfants handicapés compteront comme une part fiscale entière dans les revenus des foyers français concernés. »

Présentation de la stratégie de santé pour les outre-mer

Lors de la présentation de la stratégie de santé pour les outre-mer par la Ministre de la santé et des affaires sociales, Marisol Touraine, et la Ministre des outre-mer, George Pau-Langevin, cinq axes ont été définis : renforcer la prévention, améliorer la veille sanitaire, lutter contre la perte d’autonomie (vieillissement et handicap), viser l’excellence du système de santé en outre-mer et réduire les inégalité d’accès aux soins.
 
Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la santé, sur la stratégie de santé pour les outre-mer :
- « La santé nécessite une stratégie adaptée à chaque territoire. C’est ce que nous avons fait pour l’outre-mer à travers cette nouvelle stratégie de santé. C’est une rupture par rapport au plan de 2009. »
- Améliorer l’état de santé et la prévention (axe 1) : « Un comité périnatalité et enfance pour les outre-mer sera créé, suivi de plans d’actions coordonnés concernant l’ensemble du parcours de santé de l’enfant comme de la mère ».
- Renforcer la veille sanitaire (axe 2) : « Les ARS joueront un rôle plus fort dans la formation à la gestion des alertes et des crises, fréquentes en territoire outre-mer ».
- Relever les défis du 21ème siècle (axe 4) : « Pour favoriser un exercice pluridisciplinaire, cohérent et coordonné de la médecine, l’installation et les conditions de vie des professionnels de santé seront facilités par des aides financières en complément des aides conventionnelles ».
 
George Pau-Langevin, Ministre des outre-mer, sur la stratégie de santé pour les outre-mer :
- « Voir l’outre-mer comme une unité imaginaire ou une simple périphérie de l’hexagone, c’est se tromper lourdement. Notre nouvelle stratégie de santé doit s’adapter à la stratégie de chaque territoire ».
- « Nous pouvons nous féliciter de cette coopération particulièrement effective entre nos deux ministères ».
- « Pour correctement renforcer la prévention, il faut passer par l’éducation. Education et santé représentent un tandem indissociable ».
- « Il était urgent de repenser la stratégie de santé en outre-mer suite au plan de 2009 qui avait suscité beaucoup d’insatisfaction ».

Débat sur les 30 ans de la Fonction publique hospitalière

Dernier temps fort de la journée, le débat sur les 30 ans de la Fonction publique hospitalière (FPH) : « 30 ans déjà : la FPH a-t-elle encore un avenir ? », avec notamment Eric Woerth, Martin Hirsch et la Ministre de la Fonction publique, Annick Girardin. La légitimité et les modalités (rémunérations, temps de travail etc.) du statut de fonctionnaire au sein de l’hôpital ont été largement débattues.

- Éric Woerth, député de l’Oise : « Il faut donner une plus grande autonomie aux établissements hospitaliers et revoir le statut de fonctionnaire qui est un obstacle au changement. L’hôpital souffre de nombreux problèmes qu’il faut attaquer de front, notamment l’absentéisme croissant. »
 
- Martin Hirsh, directeur général de l’AP-HP : « Si on veut éviter de gérer les déficiences actuelles en passant par le nombre d’emplois, il faut gérer par la productivité. Des améliorations sont possibles sans pour autant sortir des 35 heures, mais il faut s’ouvrir aux expérimentations et éviter la maîtrise comptable du temps de travail. »

- Annick Girardin, Ministre de la Fonction Publique : « Le rapport sur le temps de travail dans la fonction publique de Monsieur Philippe Laurent me sera remis dans les jours à venir. Il sera consultable par tous, je veux une fonction publique transparente. » ; « Le statut de fonctionnaire n’est pas un problème. Pour avoir du changement, il faut un management innovant et courageux agrémenté de dialogue social » ; « Il faut arrêter d’opposer sans cesse public et privé. L’un et l’autre sont complémentaires. Ensemble, ils peuvent réciproquement s’aider à évoluer. »
 






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