Depuis plusieurs années, les territoires à faible densité de population sont délaissés, laissant les familles et les personnes âgées, sans opportunité de soins médicaux à proximité de leur domicile. Un constat désolant au vue des besoins des français en matières de soins.
Avec 33 000 communes dont la moitié compte moins de 500 habitants, la France possède plus de communes que tous les autres pays d’Europe réunis. Cette réalité démographique forte n’occasionne pourtant, aux grands regrets des acteurs de santé régionaux, aucune évolution et changement auprès des établissements de santé de proximité.
Avec 33 000 communes dont la moitié compte moins de 500 habitants, la France possède plus de communes que tous les autres pays d’Europe réunis. Cette réalité démographique forte n’occasionne pourtant, aux grands regrets des acteurs de santé régionaux, aucune évolution et changement auprès des établissements de santé de proximité.
Une organisation démographique morcelée
19 millions de Français vivent en zone rurale, 18 millions dans des banlieues et 13 millions dans des zones périurbaines. Les chiffres sont éloquents : la France subit une répartition démographique atypique.
Et pourtant, les hôpitaux et cliniques de proximité subissent de nombreuses suppressions de leurs services de maternité et de chirurgie, laissant à l’abandon ces établissements dont l’activité se réduit à peau de chagrin. La mesure récente des groupements hospitaliers va renforcer ce processus. Les politiques successives ont accentué la concentration des structures.
Les fermetures d’établissements de santé de proximité se sont multipliées depuis 2015, avec un pic important depuis début 2016. Ces fermetures s’expliquent évidemment par une baisse très importante d’octroi des autorisations de chirurgie et de soins, non renouvelés par l’ARS.
Les établissements à taille humaine sont désormais limités à exercer des soins de premiers secours dans les territoires qu’ils desservent. Une désolation - à en voir les besoins contraires et nombreux de la patientèle rurale et péri-urbaine - qui est contrainte de parcourir parfois plus de 70 à 100 kms pour bénéficier de soins courants.
Et pourtant, les hôpitaux et cliniques de proximité subissent de nombreuses suppressions de leurs services de maternité et de chirurgie, laissant à l’abandon ces établissements dont l’activité se réduit à peau de chagrin. La mesure récente des groupements hospitaliers va renforcer ce processus. Les politiques successives ont accentué la concentration des structures.
Les fermetures d’établissements de santé de proximité se sont multipliées depuis 2015, avec un pic important depuis début 2016. Ces fermetures s’expliquent évidemment par une baisse très importante d’octroi des autorisations de chirurgie et de soins, non renouvelés par l’ARS.
Les établissements à taille humaine sont désormais limités à exercer des soins de premiers secours dans les territoires qu’ils desservent. Une désolation - à en voir les besoins contraires et nombreux de la patientèle rurale et péri-urbaine - qui est contrainte de parcourir parfois plus de 70 à 100 kms pour bénéficier de soins courants.
Une offre de soins inadaptée et une incohérence d’attribution des aides publiques
La politique publique de santé n’a jamais été aussi mal orientée. Aujourd’hui, le système structure son offre sur la base d’actes à faibles fréquences.
Ces actes de chirurgie, peu fréquents et exercés par des chirurgiens spécialisés, sont privilégiés au détriment des chirurgies courantes, dont les besoins sont trois à quatre fois plus importants. Pour exemple, 1 million de cataractes est réalisé chaque année en France, 900 000 coloscopies et 800 000 naissances contre 40 000 cancers du colon et du sein.
Et pourtant, une grande majorité des hôpitaux de proximité n’ont plus le droit d’assurer maternité et chirurgies courantes, qui peuvent être réalisées en ambulatoire.
La fréquence des actes doit être l’axe de l’organisation, le critère de choix d’une réorganisation de l’offre de santé !
Ces actes de chirurgie, peu fréquents et exercés par des chirurgiens spécialisés, sont privilégiés au détriment des chirurgies courantes, dont les besoins sont trois à quatre fois plus importants. Pour exemple, 1 million de cataractes est réalisé chaque année en France, 900 000 coloscopies et 800 000 naissances contre 40 000 cancers du colon et du sein.
Et pourtant, une grande majorité des hôpitaux de proximité n’ont plus le droit d’assurer maternité et chirurgies courantes, qui peuvent être réalisées en ambulatoire.
La fréquence des actes doit être l’axe de l’organisation, le critère de choix d’une réorganisation de l’offre de santé !
« Small is beautiful »
Il faut aujourd’hui adapter la taille des établissements aux besoins démographiques et privilégier la proximité et non l’inverse !
Une femme aura logiquement plus de consultations de gynécologie que d’accouchements et plus d’accouchements que de cancers de l’utérus. Soyons pragmatiques et adaptons l’offre de santé actuelle : plus d’établissements de santé de proximité et à taille humaine pour moins d’établissements de grande taille, multi-spécialisés et éloignés des zones rurales et péri-urbaines.
Pourtant, l’État ne l’entend pas ainsi, subventionnant des établissements de grandes tailles et abandonnant financièrement les micro structures chirurgicales.
Pour preuve, depuis la réforme de janvier 2016 dite de modernisation de notre système de santé et de la loi de financement de la sécurité sociale, les aides publiques sont accordées à des structures de 600 lits, 800 lits et plus qui génèrent des coûts supérieurs à 100 ou 150 millions d’euros. Une incohérence flagrante qui ne répond aucunement aux besoins de la patientèle actuelle. Celle-ci cherche avant tout à être soignée pour des actes chirurgicaux courants, exercés pour la plupart en ambulatoire, dans un établissement de santé, proche de chez lui.
Le groupe d’établissements de santé privé Noalys que je dirige l’a bien intégré en reprenant dernièrement les autorisations des établissements de proximité de Cluses (74), Montbéliard (25) et Roussillon (38). Après avoir sauvé ces établissements à la dérive, nous avons le projet de créer des centres de santé modernes ambulatoires, avec une offre de santé diversifiée et complète.
Cette offre est soutenue par de nombreux élus locaux qui souhaitent le retour à une proximité de santé. Mais l’État n’en apporte aucun signe avant-coureur.
Les financements sont, à l’évidence, injustement attribués. En 2013, un rapport de la Cour des comptes concluait que les hôpitaux de proximité avec des services suffisants étaient utiles voire LA solution pour stopper les inégalités de l’accès aux soins.
Aujourd’hui, une structure de 20 places ambulatoires peut opérer 20 à 35 interventions par jour et répondre aux besoins d’une population de 50 000 habitants. Elle constitue un projet d’une surface de 2 000 m2 pour un investissement de 4 à 6 millions d’euros. Un bien moindre coût face à celui des grands établissements de santé. Et pourtant, cet investissement serait suffisant pour pallier aux besoins d’une grosse majorité de la patientèle française, qu’elle soit rurale ou péri-urbaine.
En effet, une structure de proximité c’est à la fois :
- un service d’urgence
- un service de chirurgie ambulatoire - un service de soins de suite
- un service de médecine
Et le tout dans 15 000 m2 maximum seulement.
Une femme aura logiquement plus de consultations de gynécologie que d’accouchements et plus d’accouchements que de cancers de l’utérus. Soyons pragmatiques et adaptons l’offre de santé actuelle : plus d’établissements de santé de proximité et à taille humaine pour moins d’établissements de grande taille, multi-spécialisés et éloignés des zones rurales et péri-urbaines.
Pourtant, l’État ne l’entend pas ainsi, subventionnant des établissements de grandes tailles et abandonnant financièrement les micro structures chirurgicales.
Pour preuve, depuis la réforme de janvier 2016 dite de modernisation de notre système de santé et de la loi de financement de la sécurité sociale, les aides publiques sont accordées à des structures de 600 lits, 800 lits et plus qui génèrent des coûts supérieurs à 100 ou 150 millions d’euros. Une incohérence flagrante qui ne répond aucunement aux besoins de la patientèle actuelle. Celle-ci cherche avant tout à être soignée pour des actes chirurgicaux courants, exercés pour la plupart en ambulatoire, dans un établissement de santé, proche de chez lui.
Le groupe d’établissements de santé privé Noalys que je dirige l’a bien intégré en reprenant dernièrement les autorisations des établissements de proximité de Cluses (74), Montbéliard (25) et Roussillon (38). Après avoir sauvé ces établissements à la dérive, nous avons le projet de créer des centres de santé modernes ambulatoires, avec une offre de santé diversifiée et complète.
Cette offre est soutenue par de nombreux élus locaux qui souhaitent le retour à une proximité de santé. Mais l’État n’en apporte aucun signe avant-coureur.
Les financements sont, à l’évidence, injustement attribués. En 2013, un rapport de la Cour des comptes concluait que les hôpitaux de proximité avec des services suffisants étaient utiles voire LA solution pour stopper les inégalités de l’accès aux soins.
Aujourd’hui, une structure de 20 places ambulatoires peut opérer 20 à 35 interventions par jour et répondre aux besoins d’une population de 50 000 habitants. Elle constitue un projet d’une surface de 2 000 m2 pour un investissement de 4 à 6 millions d’euros. Un bien moindre coût face à celui des grands établissements de santé. Et pourtant, cet investissement serait suffisant pour pallier aux besoins d’une grosse majorité de la patientèle française, qu’elle soit rurale ou péri-urbaine.
En effet, une structure de proximité c’est à la fois :
- un service d’urgence
- un service de chirurgie ambulatoire - un service de soins de suite
- un service de médecine
Et le tout dans 15 000 m2 maximum seulement.
Une formation médicale impropre aux attentes actuelles des Français
Par ailleurs, il y a un véritable déséquilibre des professionnels de santé qui assèche de façon certaine les campagnes. Avec en France seulement 31 lieux de formation répartis peu équitablement sur le territoire, une véritable inégalité s’est créée. À force de former des médecins ultra spécialisés dans des domaines trop pointus et avec un numérus closus trop important d’admission, les établissements de santé manquent cruellement de postes de médecine et de chirurgie « courante ».
Chaque année, sur 90 000 étudiants, seuls 8 000 sont admis. Des exigences trop hautes qui génèrent un manque récurrent de ressources.
Chaque année, 3 000 offres de médecins ne sont pas pourvues.
Pourtant, tous les établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés, sont à la recherche de médecins, non pas pour développer une quelconque course au volume, mais pour maintenir les missions qui leurs sont demandées : services d’urgence, de maternité, de cancérologie, de réanimation etc.
Nous ne sommes pas à la recherche d’hyper spécialistes mais d’hyper compétences. Et le système de formation actuel n’aide ni à l’ouverture ni à la diversification de celles-ci. Changer de voie au cours de sa vie professionnelle et ouvrir d’avantage de passerelles entre les spécialités devraient être des possibilités.
Les lettres C.H.U doivent être inversées en U.C.H pour évoquer l’université de tous pour tous et par tous !
Attirer les médecins aujourd’hui dans les milieux ruraux c’est aussi prévoir les changements de profils. Aujourd’hui, 80% des jeunes médecins sont des femmes. Faire venir un médecin, c’est donc faire venir une famille et apporter une situation professionnelle pour le couple.
Les élus locaux intègrent cette question et offrent des conditions de vie : logement, santé, éducation ainsi que des opportunités de travail dans l’industrie notamment.
Noalys l’a bien compris et initie des partenariats avec des PME et grands groupes pour permettre aux médecins de venir dans des zones rurales sans menacer sa vie familiale. Nous sommes actuellement en train de le faire notamment avec PSA, site de Sochaux, , afin d’attirer plus aisément des médecins multi-compétents, susceptibles de répondre aux besoins de la population pour notre futur établissement de Montbéliard.
Chaque année, sur 90 000 étudiants, seuls 8 000 sont admis. Des exigences trop hautes qui génèrent un manque récurrent de ressources.
Chaque année, 3 000 offres de médecins ne sont pas pourvues.
Pourtant, tous les établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés, sont à la recherche de médecins, non pas pour développer une quelconque course au volume, mais pour maintenir les missions qui leurs sont demandées : services d’urgence, de maternité, de cancérologie, de réanimation etc.
Nous ne sommes pas à la recherche d’hyper spécialistes mais d’hyper compétences. Et le système de formation actuel n’aide ni à l’ouverture ni à la diversification de celles-ci. Changer de voie au cours de sa vie professionnelle et ouvrir d’avantage de passerelles entre les spécialités devraient être des possibilités.
Les lettres C.H.U doivent être inversées en U.C.H pour évoquer l’université de tous pour tous et par tous !
Attirer les médecins aujourd’hui dans les milieux ruraux c’est aussi prévoir les changements de profils. Aujourd’hui, 80% des jeunes médecins sont des femmes. Faire venir un médecin, c’est donc faire venir une famille et apporter une situation professionnelle pour le couple.
Les élus locaux intègrent cette question et offrent des conditions de vie : logement, santé, éducation ainsi que des opportunités de travail dans l’industrie notamment.
Noalys l’a bien compris et initie des partenariats avec des PME et grands groupes pour permettre aux médecins de venir dans des zones rurales sans menacer sa vie familiale. Nous sommes actuellement en train de le faire notamment avec PSA, site de Sochaux, , afin d’attirer plus aisément des médecins multi-compétents, susceptibles de répondre aux besoins de la population pour notre futur établissement de Montbéliard.