Pour cette étude, la FHF a interrogé entre avril et mai 2022 pas moins de 405 établissements de soins, dont 260 hôpitaux publics – CHU, CH et CHS – employant plus de 370 000 professionnels non médicaux. Ses résultats, particulièrement instructifs, permettent par exemple que constater que l’absentéisme s’est stabilisé à un niveau plus élevé qu’avant la crise sanitaire, atteignant en 2021 un taux moyen de 9,9 %, contre 8,9 % en 2019. Un état de fait qui « fragilise le fonctionnement quotidien des équipes » et « peut devenir très difficile à gérer en cas de pics épidémiques », alerte la Fédération. En parallèle, l’enquête a aussi noté une hausse moyenne de 3 % des effectifs en équivalents temps plein en trois ans, due au renforcement des équipes pour faire face à l’épidémie ou répondre à des besoins nouveaux, à l’instar de la vaccination. Mais cette hausse de la masse salariale, de l’ordre de +16 %, « n’a pas permis de réduire la proportion de postes vacants dans les professions aides-soignants et en infirmiers ». Dans le détail, en termes de postes vacants, c’est dans les établissements de santé hors CHU que la situation « s’est le plus fortement dégradée », avec une hausse des postes vacants de +1 point pour les aides-soignants, et de +3,6 points pour les infirmiers – soit « un doublement ». La situation dans les CHU, elle, est restée stable.
D’importantes difficultés de recrutement
Cela étant dit, la « quasi-totalité (99 %) des établissements » connaît des difficultés de recrutements, de manière permanente ou ponctuelle. Conjuguées à un absentéisme élevé, celles-ci « pèsent lourdement sur le dynamisme des établissements », qui ont dès lors plus de difficultés à rattraper les activités déprogrammées durant les phases aigües de l’épidémie. Parmi les autres conséquences mises en lumière par la FHF, signalons également une « hausse de la fatigue des soignants », évoquée par 90 % des établissements interrogés, ainsi qu’une « hausse du recours aux heures supplémentaires », en particulier dans le secteur sanitaire avec 97 % des établissements et 90 % des CHU, et du recours à l’intérim (67 % des établissements). Par ailleurs, « les CH/CHS (57 %), et plus encore les CHU (85 % d’entre eux), ont eu recours à des fermetures temporaires de lits ». L’enquête se penche enfin sur les secteurs les plus en difficulté de recrutements, en premier lieu desquels se trouve la gériatrie avec, « comme profil le plus complexe à recruter, les IDE de nuit ». Les CHU rencontrent en outre des difficultés « significatives » en matière de chirurgie et bloc opératoire, tandis que celles-ci portent plutôt, dans les CH, sur les « soins du quotidien » (médecine, urgence, psychiatrie).
- Pour consulter les résultats de l’enquête dans leur intégralité, rendez-vous sur le site de la FHF.
Article publié dans l'édition de septembre 2022 d'Hospitalia à lire ici.
- Pour consulter les résultats de l’enquête dans leur intégralité, rendez-vous sur le site de la FHF.
Article publié dans l'édition de septembre 2022 d'Hospitalia à lire ici.